Conséquences - Partie 2

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Je marchai et tournai en rond dans le couloir qui faisait face au laboratoire depuis une bonne dizaine de minutes déjà. Je savais que j'allais bien devoir y entrer à un moment ou à un autre. J'avais beau être La Tueuse, cette idée me terrifiait. Nous ne savions pas quand Spike finirait par perdre son âme, mais c'était inévitable. Je craignais d'entrer et que ce ne soit plus lui, ou du moins, plus l'homme que j'avais épousé.

Je pris une grande inspiration et ouvris la porte. Spike était toujours enchaîné, ce qui me rassura un peu. Je refermai la porte derrière moi et fis quelques pas vers lui.

— Ça va ? demandais-je.

Question idiote, pensais-je. Il était restreint à une civière visiblement très peu confortable et ne pouvait effectuer le moindre mouvement. Pourtant, il répondit avec une certaine sérénité :

— Ça peut aller. Même que je me sens bien. Je ne ressens plus le remords. Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti ça après avoir été à deux doigts de tuer quelqu'un.

Ces paroles furent suffisantes pour provoquer un énorme frisson d'effroi dans mon dos.

Nous gardâmes tous deux le silence après ça. Il avait dû voir à mon regard que ses aveux m'avaient choquée. Peut-être éprouvait-il encore un peu de compassion, après tout ? Cependant, je me demandai pour combien de temps encore...

Je pris une chaise et l'installai à côté de lui avant de m'y installer. Nous étions toujours de tombe lorsque Spike décida d'enfin briser le malaise :

— Buffy... (Il marqua une pause.) Malgré ce qui se passe, ça ne change rien. Je t'aimais bien avant d'aller récupérer mon âme, et je t'aimerai toujours. Peu importe ce qui pourra se passer.

— Je t'aime aussi, répondis-je d'une voix attristée.

Je lui pris la main à travers la montagne de chaînes qui le stabilisait en essayant d'afficher un regard moins sinistre.

Je le regardai dans les yeux un moment, tendrement et amoureusement. Je mettais ma prudence et ma vigilance de côté, je le savais – le fils de Quentin semblait penser la même chose. Sans réfléchir et emportée par mes émotions, je posai ma tête contre le torse de Spike, les yeux fermés. J'avais une envie intense de pleurer de rage. La rage due à mon impuissance. Toutefois, un Spike à deux doigts de perdre son âme qui me voit pleurer m'aurait enlevé toute crédibilité. Alors, je me retins.

Je relevai la tête avant de me diriger vers ses lèvres. Je voulais lui donner un baiser qui l'aurait pardonné d'avance pour ses actes futurs, ceux qu'il s'apprêtait à commettre sans son humanité. J'étais sur le point de l'embrasser quand un son dérangeant me força à freiner ma lancée : un grognement. Un grognement d'animal, de vampire qui s'apprêterait à me sauter dessus. Un avertissement.

Il provient de Spike, je ne suis pas folle !

Un souffle frais se répandit sur mon visage, sortant de sa bouche entrouverte. Comme une bête suppliant de s'extraire de son corps. Tout d'un coup, une chair de poule attaqua mes bras. Je me redressai, oubliant mon désir de vouloir lui donner un baiser, craignant que ce soit le dernier que je lui offre. Je me levai, mais il m'intercepta :

— Je crois que j'ai faim.

— Oui... Je vais aller te chercher quelque chose.

Je tournai les talons et marchai d'un pas rapide jusqu'à la porte du laboratoire. Je sortis et ce ne fut qu'à ce moment-là que je parvins à respirer de nouveau.