Conséquences - Partie 2

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— Curieuse ? m'interrogea Spike.

— Terrifiée plutôt. Tu veux bien me dire où tu m'amènes ?

Nous nous trouvions dans l'avion depuis plusieurs heures déjà, et je n'avais toujours aucune idée d'où nous nous rendions. C'était excitant, mais effrayant. Après tout, c'était tout de même Spike qui avait choisi notre destination. Je songeai qu'il y avait de grandes chances pour que nous nous retrouvions à New York ou dans une ville tout aussi agitée. Le romantisme n'était pas trop son fort, donc je ne m'attendais pas à me retrouver à Paris ou en Grèce, par exemple.

Giles m'avait laissé filer avec une larme à l'œil. On aurait dit un père qui faisait ses derniers adieux à sa petite fille, ce qui, quand j'y réfléchissais, n'était pas totalement faux. Giles avait toujours été comme un père pour moi, et un grand-père pour Dawn en quelque sorte.

De son côté, Alex était dans le néant. Un peu comme le jour où il avait appris que je couchais avec Spike. D'ailleurs, depuis cette époque, sa vision des choses avait peu évolué. Il ne savait jamais de quel côté se mettre, devenait grincheux à la minute où nous abordions le sujet de Spike. Je savais pertinemment qu'il faisait son possible pour marchander avec tout ça, donc je ne pouvais pas lui en vouloir.

Dawn, elle, avait un sourire énorme et perpétuel collé au visage. Elle adorait Spike, et ce, depuis presque... toujours ? Ça me choquait à chaque fois que j'y pensais.

Faith était juste désolée pour le silence de Robin. En tant que sœur tueuse, elle s'était contentée de m'offrir de boire un coup avec elle. Ce n'était rien du tout, mais c'était un moment qu'elle avait généreusement voulu partager avec moi. Et de la part de la Tueuse sombre, c'était déjà pas mal.

— Dis-moi où on va à la fin ! insistais-je d'une voix moins tendre. Je n'ai pas envie qu'on se retrouve au milieu de nulle part ou en pleine jungle !

— Ce serait trop te demander d'avoir un peu confiance en moi ?

— Je suis la Tueuse. Je suis toujours prudente.

— Tu es prudente quand ça t'enchante, rétorqua-t-il d'une voix suave. Aller. Amène-toi...

Spike se leva de son siège avant de s'engager dans l'allée. Malgré mon confort incroyable et mon manque de motivation, je me redressai à mon tour. J'arrivai à le rattraper malgré sa longueur d'avance.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je t'en veux toujours pour Angel, et par-dessus le marché, tu ne me fais pas confiance pour notre lune de miel.

Il m'attrapa par le bras et m'entraîna jusque dans les cabinets, et d'un coup, mon cœur se mit à accélérer. Je le connaissais assez bien pour savoir quelles étaient ses intentions.

Sans surprise, il referma et verrouilla la porte une fois que nous fûmes à l'intérieur. Puis, tel que je l'avais prédit, il m'attrapa par la taille avant de me plaquer contre le lavabo derrière moi. Malgré le désir sous lequel j'étais désormais ensevelie, je marquai une distance entre nous avant de prendre la parole :

— Oh, et me faire l'amour dans cet avion est ta manière de me punir ? (Il ricana.) Ça me va...

— Ça veut aussi dire pas de baignades sur les plages de la France avec la rouquine ? Tu ne voudrais pas risquer de montrer tes jolis bleus, hein ? ajouta-t-il.

Je soupirai, puis je méditai une seconde sur ce qu'il venait de dire. Mon cœur s'arrêta aussitôt et j'affichai une énorme paire de yeux, choquée.

— France ? m'exclamais-je. On va en France ?!

Son sourire narquois laissa bientôt place à une expression attendrie et des yeux pétillants. Je gloussai sous la révélation, sentant même une grande envie de pleurer de joie monter en moi. Je ressemblais très probablement à une enfant qui venait de recevoir un cadeau à Noël. Je ne pus m'empêcher de lui sauter au cou.

— Je t'avais dit de me faire confiance, se vexa-t-il.

— Est-ce que Willow est au courant ?

— Elle t'attend à l'aéroport.

Sacré Willow ! Elle avait déjà tout prévu avec Spike.

Apaisée et tout affolée d'un coup, j'attrapai le visage de Spike avant de l'embrasser à pleine bouche. En très peu de temps, il parvint à se frayer un chemin au niveau de mon cou et mon oreille qu'il croqua sans retenue.

— Aïe ! m'écriais-je.

— C'est bon signe, j'arrive toujours à te faire mal avec tout ce qu'on a fait.

Je lui infligeai un coup de poing digne d'une petite fille sur l'épaule. Puis, alors que je pensais que notre petit manège dans la cabine prendrait fin là-dessus, il fit éclater tous les boutons de ma chemise bleue en l'ouvrant d'un seul coup. Je n'eus même pas le temps d'inspirer et d'expirer qu'il reprit possession de ma bouche avec la sienne. Sans grande surprise, sa tête replongea dans mon cou et je sentis bien vite la douleur d'une morsure dans ma jugulaire. Ce n'était jamais arrivé qu'il le fasse sans que je lui propose ou que lui fasse clairement comprendre que j'en avais envie. Et très franchement, il y allait beaucoup plus fort qu'à son habitude. Il pompait mon sang comme une machine à tuer.

— Spike...

Il ne s'arrêta pas, réveillant la Tueuse en moi.

— Spike ! répétais-je plus fort.

— Quoi ? demanda-t-il en relevant la tête en essuyant le sang qui coulait sur le rebord de sa bouche.

Je tentai de reprendre mon calme.

— Je vais voir Willow dans une heure à tout casser, tu crois vraiment qu'une morsure au cou va la rassurer sur notre mariage ?

— Arrête, elle sait très bien ce qu'on fait. Elle n'est pas idiote. Enfin si, parfois, mais...

— Mais qu'est-ce qui te prend, bon sang ? le coupais-je.

Spike se stoppa et son regard arrogant et mesquin s'en alla aussitôt. Il s'adossa contre le mur de la minuscule salle de bain en soupirant. Je le fixai avec de grands yeux, mais je n'arrivai pas à lui tirer la moindre information ni savoir ce qu'il lui arrivait. On aurait dit qu'il se posait la question à lui-même.