Conséquences - Partie 2

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— Buffy ?

C'était la voix de Giles.

Cela faisait plusieurs minutes que je fixais la lettre que je tenais entre mes mains et que, la mâchoire serrée, je ne disais rien.

— Amour ? s'inquiéta Spike.

— Buffy, tu vas bien ? insista mon Observateur.

Aussitôt, je balançai la feuille de papier par terre et me dirigeai vers la sortie du laboratoire en déclarant d'une voix dure :

— Non. Ils auraient mieux fait de rester morts.

Je quittai la salle et m'enfonçai dans le couloir, les claquements de mes talons comme seuls témoins de ma présence. Je n'arrivais pas à croire qu'après tous les sacrifices, toutes les luttes menées à bien et la bataille contre La Force qui datait d'à peine trois mois, Le Conseil pouvait encore se permettre d'interférer dans ma vie. Et par-dessus le marché, exprimer des jugements et appliquer une quelconque forme de changement à ma vie personnelle. C'était d'un culot sans nom.

Alors que je poursuivais ma marche, je me fis intercepter par Angel que je croisai à l'intersection du couloir.

— Tu as lu la lettre ?

— Tu n'étais pas censé m'avoir fait tes adieux ? rétorquais-je d'un air contrarié.

— Tu vas avoir besoin d'aide. Tu ne pourras pas gérer Spike toute seule alors qu'il est dans cet état. Tu es la première personne à qui il voudra s'en prendre au moment où son âme quittera son corps.

— Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais pour l'instant, il va très bien. Il n'est pas un problème.

— Justement, ce n'est que pour l'instant.

Énervée par son discours, je décidai de le contourner afin d'aller m'enfermer dans la chambre dans laquelle se trouvait Dawn. Sans surprise, je la trouvai réveillée, assise sur le lit, me fixant. Mes pas peu discrets l'avaient sans doute réveillée.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta-t-elle

Je soupirai, perdant tous mes moyens. Je n'étais vraiment pas d'humeur à expliquer quoi que ce soit.

— Pour faire un court résumé, il y aura toujours quelqu'un dans ce monde qui prendra un malin plaisir à écourter mes moments de bonheur, déclarais-je.

— Tu peux expliquer ?

— On a un problème...

Ma petite sœur afficha de grands yeux impatients, me demandant indirectement de tout lui balancer. Même si l'idée de l'inquiéter ne me faisait pas du tout plaisir, il le fallait.

— J'aimerais que tu évites de t'approcher de Spike dans les jours à venir. Du moins, éloigne-toi du labo le plus possible.

— Pourquoi ?

— On a un problème avec... son âme, dis-je, ne voulant pas développer.

Aussitôt, Dawn envoya valser ses couvertures avant de se redresser davantage.

— C'est grave ?

— On n'en sait rien pour l'instant, mais il a failli tuer un homme hier soir. Et comme si ce n'était pas suffisant, des sorcières qui sont je ne sais où tentent de lui extraire son âme en ce moment même. Donc oui, je crois que c'est plutôt grave...

— Mais... Spike arrivait à t'aimer même sans âme et il ne faisait de mal à personne.

— Tu oublies la puce ? ajoutais-je.

— Peu importe ! Ça n'a pas d'importance.

— Oh si, ça en a. Spike sans âme avec une puce et sans puce, c'est largement différent et très dangereux !

Elle soupira, sachant qu'elle ne pourrait pas me faire changer d'avis sur la question. Je soufflai de nouveau avant de m'avancer vers le lit et de m'asseoir près d'elle. Je la regardai un moment avant de passer ma main dans ses longs cheveux bruns, doux et parfaitement lisses. Je savais que cette situation avec Spike dégénérerait tôt ou tard, et je voulais que ma petite sœur soit à l'écart au moment où ça arriverait, me poussant à demander :

— Ça te dirait d'aller en France ?

— Oh, non ! Tu ne me feras pas ce coup-là ! Tu ne peux pas m'éloigner dès que tu traverses quelque chose de difficile ! Je te rappelle que je passais des soirées entières avec Spike alors qu'il n'avait pas d'âme, alors... Je ne vois pas pourquoi je risquerais quoi que ce soit si je reste ici pour vous aider, expliqua Dawn d'une voix décidée. Et puis si on va en France, je veux qu'on y aille ensemble pour aller voir Willow.

— Si j'arrive à la convaincre de t'apprendre la magie, tu voudrais bien y aller ? tentais-je de l'amadouer.

— Non.

— Très bien ! Alors, reste. Mais tu ne t'approches pas de Spike, sinon tu prends le premier vol pour Paris.

Elle sourit.

— Merci.

— Pourquoi ? Pour te mettre en danger une fois de plus ? demandais-je, tête baissée.

— Non. Merci de me laisser t'aider.