J'entrai dans l'hôtel, songeant que plus jamais je ne porterai les talons que j'avais aux pieds plus d'une journée. Ils me torturaient les orteils et me donnaient des crampes aux talons. J'étais impatiente à l'idée de m'en débarrasser. En fait, je n'avais qu'une hâte, c'était de tout retirer. De m'allonger dans un lit et des draps frais en étant complètement nue. Je n'avais pas eu la chance de faire ça depuis un sacré bout de temps.
Quand Spike et moi étions encore chez Wolfram & Hart, le fait de savoir que Dawn se trouvait dans la pièce d'à côté m'avait coupé toute envie. Et être consciente de la présence de Giles, Alex et tous les autres aussi, d'ailleurs. Je n'avais malheureusement pas pu en dire autant pour Willow. Elle vivait à Paris avec Kennedy, désormais. Heureusement, elle avait pu se déplacer pour la cérémonie.
Bien que nous eussions prévu une lune de miel, notre première nuit en tant que mari et femme se passerait ici, auLoews Hollywood Hotel. Un hôtel haut de gamme avec piscine et spa. Spike n'avait pas fait semblant !
J'arrivai à l'accueil. Une brune était au téléphone et me fit signe de patienter d'un geste du doigt. Elle parlait de champagne et de fraises. Un client en réclamait très probablement. Quand l'appel prit fin, la réceptionniste leva les yeux vers moi et demanda d'une voix chaleureuse et conviviale :
— Bonjour. En quoi puis-je vous aider ?
— Mon mari a réservé une chambre ici. Il m'attend.
Mon mari, pensai-je avec le sourire. Ça me fait tout drôle.
— À quel nom ? demanda la dame derrière le comptoir.
— William.
Celle-ci pianota sur son ordinateur, mais ne sembla pas trouver. Elle me regarda d'un air dubitatif avant de déclarer :
— Aucun homme au nom de William n'a réservé de chambre ici, Madame. Je suis désolée.
Eh merde, j'aurais dû me douter que cet imbécile ne réserverait pas au nom de William.
— Est-ce que c'est possible qu'il y ait une réservation au nom de Spike ? demandai-je, embarrassée.
— Oui, nous avons bien un Spike. Vous êtes Buffy Summers, n'est-ce pas ?
— Oui, oui. C'est exact.
— C'est au cinquième étage, chambre deux cent seize, dit-elle en me tendant une carte, ou une clé moderne, en autres mots. Bon séjour, Mademoiselle Summers.
— Merci beaucoup.
Je me dirigeai vers le monte-charge avant d'appuyer sur le bouton qui menait à l'étage indiqué. En attendant l'ascenseur, je me demandai si Willow et Kennedy finiraient par se marier, elles aussi. Elles étaient si heureuses, mais surtout très belles à voir. Selon ce que Willow m'avait raconté, Kennedy avait trouvé un poste en tant que professeur de techniques d'autodéfense, ce qui ne m'étonnait pas trop. Kennedy adorait se battre. Elle me faisait penser à Faith, parfois, ce qui me surprenait davantage en ce qui concernait les goûts de ma meilleure amie. Au moins, je pouvais avoir l'esprit tranquille en m'imaginant les rues de Paris une fois la nuit tombée. Je savais que la ville de l'amour était bien protégée.
J'entrai dans l'ascenseur et les portes se refermèrent peu de temps après. Soudain, je me demandai pourquoi je n'avais pas opté pour les escaliers – sûrement à cause de mes pieds douloureux. Je détestais l'ascenseur. L'arrivée me donnait toujours la nausée et le tournis. J'avais l'impression d'être à deux doigts de tomber dans les pommes à chaque fois.
Bip.
Le cinquième étage, enfin.
Je sortis, le cœur au bord des lèvres. En replaçant mon sac à main sur mon épaule, je sentis mes genoux faiblir. Cependant, quelqu'un me rattrapa dans ma chute éminente.
— Tu vas bien ?
Quand ma vision ne fut plus embrouillée, je levai la tête afin d'identifier la très grande silhouette qui m'avait porté secours.
— Angel ? m'étonnai-je. Qu'est-ce que tu fais là ?
— Il fallait que je te voie avant ton départ pour la lune de miel.
— Ah ? Mais nous avions pourtant prévu de passer chez Wolfram & Hart avant de nous rendre à l'aéroport.
— Non, je voulais dire... te voir seule.
Mon malaise étant passé, Angel retira ses mains de mon corps. Encore troublée par ses propos, je fronçai les sourcils. Je ne savais pas trop où il voulait en venir ni quelles étaient ses intentions, mais ça n'annonçait rien de bon. D'où en plus qu'il s'était pomponné : chemise noire, cheveux coiffés et le parfum en prime.
— D'accord ? Tu voulais me parler de quelque chose en particulier, j'imagine ? demandai-je.
Il fixa le sol un court instant, mains dans les poches.
— J'ai beaucoup réfléchi et je me suis dit qu'il fallait que je te souhaite le meilleur avant que tu t'en ailles.
Ses mots me firent mal pour une raison inconnue. Sans doute était-ce parce que je ne l'avais jamais vue avec un air si déconcerté. Je tentai de le remercier, bien que ma voix semblât plus confuse que reconnaissante.
— Merci.
Il se gratta nerveusement le derrière du crâne.
— Pour être tout à fait franc, je ne pensais pas vraiment parler, car mes paroles pourraient dépasser ma pensée, ajouta-t-il en s'avançant vers moi. S'il te plaît, ne m'en veux pas.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
Il me coupa :
— Pardonne-moi, je t'en prie.
Avant même que je puisse comprendre ce qu'il sous-entendait, sa main se glissa sur ma joue et ses lèvres se posèrent sur les miennes. Bien que je fusse restée pétrifiée un instant en me demandant si je devais lui mettre une droite, je ne tardai pas à répondre à son baiser. Je songeai alors que certaines choses ne changeraient jamais ; Angel serait toujours Angel. Je l'aimerais toujours.
Après plusieurs secondes, celui-ci sépara nos corps et m'échangea le regard le plus désolé que je n'avais jamais vu.
— Spike m'a donné sa permission. Il n'était pas assez sans cœur pour m'interdire de te faire mes adieux.
— Pourquoi tu dis ça comme si j'allais mourir ?
— C'est un réflexe que l'on peut avoir lorsqu'on est mort.
Je serrai la mâchoire, ne sachant pas quoi dire ni quoi faire. De son côté, Angel pinça les lèvres en reculant de quelques pas. Et alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient, n'attendant que lui, il termina notre conversation en disant :
— Adieu, Buffy.
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Conséquences - Partie 2
FanfictionBuffy et Spike se sont mariés et la prochaine étape de leur union est de bien évidemment partir en lune de miel. Leur voyage est cependant dérangé par la réincarnation du Conseil des Observateurs ou du moins, la réapparition des survivants qui n'ava...