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Une fois que l'avion fut totalement immobilisé, la passerelle en place et que les hôtesses nous donnèrent le feu vert, je me levai de mon banc. Nous arrivions tout juste à destination : l'aéroport Charles-De-Gaulle. Il était treize heures tapantes. Étant donné le beau temps à l'extérieur, je me réjouissais de nouveau du fait que Giles ait demandé aux sorcières de la confrérie de faire un rituel qui protégeait Spike des rayons du soleil. Il s'agissait d'un cadeau pour nos fiançailles, en quelque sorte.

Spike se leva de son siège à son tour, attrapant son sac à dos qui lui servait de bagage. Nous nous entassâmes à travers la foule de personnes afin de sortir, et je pris une grande bouffée d'air une fois que nous fûmes à l'extérieur de l'avion. Enfin sur la terre ferme ! Je dévalai la rampe en métal, cherchant Willow du regard. Je ne tardai pas à la repérer près d'une des entrées de l'aéroport, tenant à bout de bras une énorme affiche fluorescente que j'aurais pu voir à des kilomètres.

Je donnai ma valise à mon cher et tendre avant de courir à une vitesse éclair en direction de ma meilleure amie. Une fois à sa hauteur, je lui sautai dans les bras sans plus attendre. Je hurlai, ris, pleurai de joie.

— Je suis si heureuse de te voir ici ! clama mon amie rousse en me serrant contre elle.

Je souris en m'écartant d'elle, juste avant de la secouer légèrement en rigolant :

— Petite chipie ! Tu savais très bien que je venais et tu n'as rien dit !

— Je ne savais pas où t'amener pour nos noces, alors j'ai demandé à celle qui te connaît mieux que personne, expliqua Spike qui était venu nous rejoindre.

— Bien sûr que je la connais mieux que personne ! Enfin... pour ces trucs de meilleures amies, pas pour d'autres choses, ajouta Willow d'une voix à la fois gênée et amusée.

Spike enlaça ma taille en rétorquant :

— De ce côté-là, c'est moi l'expert.

— Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose que des côtés qui complètent ma personnalité qui vous semblent si attrayants ? l'interrompis-je.

— Tu es gênée, amour ? me demanda Spike, un sourire narquois aux coins des lèvres.

Je lui lançai un regard noir, et sans surprise, le silence qui en suivit se perpétua durant de longues secondes. Du moins, jusqu'à ce que Spike ne sorte un portefeuille de son sac noir.

— Qu'est-ce que tu fais ? l'interrogeais-je.

— Tiens, du fric. Va t'amuser avec la rouquine.

— Mais Spike, c'est notre lune miel...

— Tu achèteras quelque chose pour nous deux pour te faire pardonner, me coupa-t-il. (Il pencha la tête.) Question d'explorer ce côté si attrayant.

— Très drôle.

Je fis des yeux désolés à Willow qui affichait une mine d'enfant surexcitée, impatiente d'aller dévaliser les commerces en ma compagnie.

— Voilà l'adresse de l'hôtel et la clé de la chambre, ajouta mon mari en me tendant un bout de papier et une carte électronique. Tu viendras m'y rejoindre après l'heure du dîner. Ça te va ?

— Oui, merci...

Sans aucun signe annonciateur, Spike m'attrapa par le bras, me tira vers lui et m'embrassa langoureusement. Ce baiser qui eut la faculté de me retourner la tête en une seconde, m'épuisant presque au passage.

Je ne savais pas trop ce qui lui prenait depuis notre escapade en avion. Il ne m'avait pas seulement mordu, mais son sentiment de remords habituel semblait avoir disparu. À croire qu'il n'avait jamais existé. La manière dont il m'avait regardé en essuyant sur ses lèvres m'avait choquée, m'avait donné des frissons dans le dos. Oui, j'en avais eu peur, car ça n'avait rien de tendre ou de sensuel.

Enfin, si, mais non...

Par la suite, il était simplement sorti de la cabine sans dire un mot et était retourné s'asseoir à son siège. J'étais allé le rejoindre afin de savoir ce qu'il l'avait pris. Mais il était trop pensif, pas du genre à vouloir se justifier. Je savais que tôt ou tard, j'allais devoir le confronter sur la question.

Spike me relâcha enfin de son étreinte, soufflant d'une voix suave et rauque juste avant de s'éloigner :

— Bonne journée.

Une fois qu'il s'en fut allé, ma meilleure amie se retourna vers moi, toujours aussi ravie.

— Seigneur, mais quel baiser ! commenta-t-elle.

Je ricanai, adhérant avec aise à son aura de pure joie. Cependant, cela ne dura pas. D'un coup, son sourire s'estompa et laissa place à une expression inquiète. Sa main approcha ma nuque et elle entassa mes cheveux afin d'avoir accès à mon cou, là où résidait la morsure que m'avait infligé Spike dans l'avion. Moi qui avais prié pour qu'elle ne la voie pas. Et puis même de toute façon, si j'avais porté une écharpe, cela aurait été bien plus suspect.

— Il a eu une petite faim ?

— Non, disons que c'est plutôt quelque chose de...

— Privé ? m'interrompit-elle.

— Exact.

En vérité, je ne savais pas si c'était le bon mot. Ou si c'était bon tout court.


Conséquences - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant