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Spike avait officiellement disparu. Il n'y avait plus la moindre trace de lui. Aucune ! Angel et moi avions pourtant épluché les journaux afin de vérifier si aucun meurtre suspect n'avait eu lieu. À notre plus grande surprise, il n'y avait eu aucun blessé et personne n'était porté disparu.

J'étais en colère. J'en étais jusqu'à souhaiter que quelqu'un meure pour que mon inconscient se mette enfin en alerte, qu'il accepte enfin que tout ce qui se passait était bel et bien réel. Pour l'instant, je pataugeais dans l'incertitude la plus totale. Je ne savais pas si je devais patrouiller, le chercher, le chasser ou le traquer. J'étais perdue.

— Tu vas bien ? me demanda Dawn entre deux bouchées de céréales.

— Oui, très bien...

Ma petite sœur avait sans doute remarqué ma frustration matinale qui se voyait du premier coup d'œil. J'étais assise à la table de cette minuscule cuisine, un air dur étampé au visage. Une orgie de pancakes déposée devant moi et à laquelle je n'osais même pas toucher.

C'était peut-être à cause de cette bouteille de rhum qu'Angel et moi avions terminée la veille. Je ne savais pas si j'avais trouvé ce moment agréable ou désagréable. Nous n'avions fait que boire, sans même discuter, sans se poser de question, car oui, Angel savait. Il savait à quel point j'en avais ma claque que tout le monde me demande comment j'allais. C'était une question que l'on me posait tous les jours et qui me remémorait sans cesse que ma vie était loin d'être normale.

Sur le coup de l'émotion, je me levai.

— Je vais aller m'entraîner, déclarais-je.

Ma phrase habituelle aurait plutôt été « je vais aller patrouiller ! ». Mais où ? Los Angeles était énorme. Très peu comparable à la petite ville paumée de Sunnydale que je connaissais par cœur et dont je pouvais faire le t0ur en une nuit. En y repensant, je songeai que cette ville me manquait. Elle se voulait diabolique, certes, mais elle était remplie d'innombrables souvenirs.

Je passai l'heure qui suivit le déjeuner à m'entraîner. Je tentai de faire sortir toutes émotions, bien que ce fût la rage qui dominait sur le reste. J'avais même essayé de mettre mentalement des mots sur ce que je ressentais, mais sans succès. Je ne faisais que frapper le punching bag devant moi en espérant que ça aille mieux.

Je réalisai avec exaspération que peu importe à quel point je m'essoufflais, les évènements finissaient toujours par me rattraper. Je recommençais à être froide. Même avec Dawn. J'avais si peur que mon cœur se glace ou que l'amour ne soit finalement pas pour moi. Je craignais de perdre cet amour qui subsistait difficilement en moi pour le besoin de ma mission. C'était une peur qui datait de loin, mais je trouvais tétanisant que le devoir me le rappelle quotidiennement.

Alors que je continuai de me défouler à grands coups de poings, la porte de la salle d'entraînement s'ouvrit et laissa passer une grande brune au style extravagant. Je reconnus Faith sans peine, rien qu'à sa démarche assurée.

— Salut Buff ! clama-t-elle en se postant à côté de moi. J'ai manqué un épisode à ce qu'il paraît ?

J'éludai dans le silence, me contentant d'un petit « mmh » en guise de réponse. Je contournais visiblement sa question, mais je me disais que des explications ne valaient pas le peu d'énergie qu'il me restait si Angel et les autres lui avaient déjà tout raconté.

— Où étais-tu ? demandais-je.

— À New York. J'avais ce besoin pressant de faire la fête en solitaire.

— Je vois. Et c'était sympa ?

— Mouais, mais le devoir me rattrape, peu importe où je vais.

J'affichai un sourire triste, bien que compatissant.

— Je comprends parfaitement ce que tu veux dire.

Conséquences - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant