Conséquences - Partie 2

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Cela faisait plus d'un quart d'heure que Giles discutait au téléphone, insistant au sujet d'un sort de localisation auprès de son interlocuteur. Je l'avais trouvé dans le petit matin à la cuisine, déjà bien énervé, tel en témoignait ses claquements de langue répétitifs – la rage anglaise, il fallait croire. Pourtant, au fur et à mesure que les minutes passaient, je sentais sa détermination se dissiper peu à peu.

— Très bien. Merci quand même, dit-il avant de raccrocher.

— Alors ? demandais-je, impatiente.

— Les sorcières de la confrérie sont incapables de localiser les membres du Conseil. J'ai bien peur que Willow n'en ait pas la force toute seule si un groupe de sorcières n'y parviennent pas.

— Je suis sûre que si. Enfin... je n'en sais rien. Pour une fois encore dans ma vie de Tueuse, je suis paumée.

— Ne soit pas si dure avec toi-même, répliqua mon Observateur.

Je gardai le silence, fixant mes mains.

— Tu ne penses pas qu'aller patrouiller pourrait te faire du bien ? Pour te vider de... tous tes ressentis ?

— Nous ne sommes plus à Sunnydale. Ici, impossible de faire mon boulot en paix ! Je ne peux pas faire deux pas dans un cimetière sans tomber sur un groupe de personnes complètement ivres ou bien un adolescent en train de s'injecter de l'héroïne dans les veines.

— C'est normal. Los Angeles est une ville très agitée et... déroutante.

Il s'assied à côté de moi à table en nettoyant éternellement ses lunettes.

— Quand tout sera terminé, ne penses-tu pas que ce serait une bonne idée de venir vivre en Angleterre ? Avec Dawn, ajouta-t-il.

— Et abandonner Alex ?

— Willow s'est très bien établie en France, Alex pourra aller où son cœur l'amènera.

Je soupirai.

— Je trouve ça triste. On dirait que nous n'avons plus aucun but, plus rien...

— Excepté Spike, me rappela-t-il.

— Oui. Excepté Spike, c'est vrai. C'est si irréaliste que je n'arrive toujours pas à y croire.

— Je dirais plutôt le contraire. C'est irréaliste que tout ça ne soit pas arrivé bien avant.

Je n'essayai même pas de défendre ma cause, ni ma relation avec Spike, sachant ce qu'il en pensait. Et quand Alex et Dawn entrèrent dans la cuisine afin de dévorer les restes de pancakes que ma petite sœur avait préparés deux jours avant, je décidai de m'en remettre à cette décision.

Alors que je me servais un café bien noir, je jetai alors un coup d'œil à Dawn qui chipotait avec ses couverts plus qu'elle ne mangeait. Pour des raisons que j'ignorais, elle semblait légèrement vaseuse depuis la veille.

— Tu ne manges pas, Dawn ? l'interrogea Alex.

— Mmh...

— Mange Dawn. C'est important, insistais-je en pointant son assiette.

Elle afficha une mine exaspérée, ce qui n'était pas nouveau. Mais mon attention se redirigea bientôt vers Alex lorsqu'il demanda :

— Alors ? On en est où avec la localisation du Conseil ?

— Les sorcières de la confrérie ne peuvent rien pour nous, lui répondis-je en un soupir. Il faudra demander à Willow de nous aider, c'est notre seule chance.

— Wow, un instant ! se vexa Alex. Tu crois vraiment que si plusieurs sorcières ultra-puissantes n'en sont pas capables, Willow le sera ? Elle est encore fragile.

— Il faut bien tout essayer ! rétorquais-je.

— Peut-être, mais je ne risquerai pas la vie de ma meilleure amie que je connais depuis ma tendre enfance pour un vampire sadique et cruel à qui tu as décidé d'offrir ton cœur et ta vie, en l'occurrence !

Son discours me laissa sans voix. Et le fait que Giles ou ma petite sœur ne s'indignent pas me permit de me rendre à l'évidence : j'étais seule. Encore et toujours.

Je me contentai alors de sortir, ne voulant pas en entendre davantage.