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Après que Willow et moi eûmes fini de discuter des états d'âmes étranges de Spike et décidé enfin de zapper le sujet, nous étions allées magasiner. Les boutiques de Paris étaient incroyables. Il avait tout ce dont nous pouvions imaginer. J'en avais donc profité pour m'offrir un nouveau manteau de cuir – l'ancien s'était pris un coup d'épée. Une robe ou deux, des pantalons de lin, ainsi que des débardeurs de différents coloris.

Alors que Willow était allée faire un tour aux cabinets, j'en avais profité pour aller acheter un truc pour Spike et moi dans une boutique érotique. Dans tous les cas, je savais que ça lui plairait.

Par la suite, nous étions allées dîner à la Tour Eiffel. Le plus magique dans tout ça était que c'était aussi une première pour ma meilleure amie. Ça me rappelait ce jeu auquel nous avions joué durant nos années de lycée : « ici, mais ailleurs ». Un jeu auquel le seul but était de s'imaginer quelque part, n'importe où dans le monde, avec quelqu'un, et en train de faire quoi. Que de souvenir !

Après un excellent repas constitué de vin, fromage, pain et salade, j'avais suivi Willow jusqu'à une gare. À ses dires, elle avait l'intention de m'amener en pleine nature afin que nous puissions discuter en toute tranquillité. Le trajet en train avait duré une bonne demi-heure. Nous nous étions amplement éloignées de la ville, du moins, assez pour n'avoir que des champs de fleurs à perte de vue.

Une fois en dehors du train et à l'extérieur de la gare, nous marchâmes près d'un kilomètre avant de trouver l'endroit idéal pour s'installer.

— Ici c'est parfait, dit Willow en pointant le pied d'un arbre tapissé d'ombre.

Nous ne prîmes pas de temps à nous asseoir et à enchainer les différents sujets de conversation. Puis, au bout d'un moment, la discussion sembla devenir de plus en plus sombre. Surtout lorsque vint le temps d'aborder Tara.

— Elle me manque tellement, soupira Willow.

— Je sais. Je sais, oui.

— J'ai énormément de sentiments pour Kennedy, et j'ai honte de dire ça, mais ils sont minimes à côté de ceux que je ressentais et que je ressens toujours pour Tara. (Elle marqua une pause.) Tous les jours, je cherche un peu d'elle à travers Kennedy. Dans sa manière de parler, de bouger. Dans ses baisers, dans sa manière de me faire l'amour... mais... ce ne sera jamais elle. Et j'ai peur que Kennedy finisse par s'en rendre compte.

Je posai ma main sur la sienne en lui échangeant un regard compatissant.

— Même si ce serait le cas, je suis certaine qu'elle se montrerait compréhensive.

— Ce n'est pas forcément pour elle que je m'inquiète, c'est moi qui..., commença-t-elle avant de se mettre à pleurer pour de bon. C'est comme si j'étais dans une crevasse dans laquelle je ne pouvais pas sortir. J'ai l'impression que je ne m'en sortirai jamais.

— Tu as tort, Will. Je te promets que tout finira par aller mieux. Tu es beaucoup plus forte que tu ne le crois.

Elle hocha timidement la tête avant d'essuyer ses larmes du revers de la main. Puis, alors que je pensais que nous passerions à un autre sujet pour éviter qu'elle ne soit encore plus mal, elle reprit la parole avec une phrase qui ne manqua pas de me prendre au dépourvu :

— Buffy, je... je veux ramener Tara à la vie.

Aussitôt, mon souffle se coupa et mes yeux s'écartèrent sans que je puisse le contrôler. Plus encore, je me mis à bafouiller, ne sachant pas quels mots utiliser pour répondre.

— Quoi ? Mais... tu pourrais ?

— Je ne le sais pas encore. Mais avec tout le pouvoir que j'ai accumulé, le contrôle... je suis certaine que je pourrais trouver une solution. Je crois que je peux le faire. Je vais le faire, ajouta-t-elle avec plus de conviction. J'attends seulement le bon moment. Que l'Univers me fasse signe de la meilleure ou la pire des manières.

B

— Je suis rentrée !

Je pénétrai dans la chambre d'hôtel avant de retirer mes escarpins sans l'aide de mes mains. Celles-ci étaient trop occupées à tenir mes nombreux sacs issus de ma séance de shopping. Mon annonce ne tarda pas à alerter Spike que je repérai, installé dans notre lit.

— Bonsoir amour, dit-il en se débarrassant des draps qui le couvraient.

Aussitôt, je le découvris nu et je détournai le regard par respect. Cela le fit rire sans gêne.

— Tu es à l'heure, poursuivit-il comme si de rien n'était. Tu t'es bien amusée ?

— Oui, c'était très agréable. Et surtout, ça m'a fait du bien de revoir Will.

Les bras en bouillie, je m'empressai de déposer mes achats ainsi que toutes mes babioles sur le lit. Dont un paquet en particulier que je déballai immédiatement et que je comptais lui donner :

— J'ai quelque chose pour toi...

Je tendis une paire de menottes argentées, la chose en question que j'avais achetée alors que Willow s'était éclipsée à la salle de bain. Subjugué, Spike se hissa jusqu'au pied du lit afin de s'assurer qu'il ne rêvait pas. Aussitôt qu'il réalisa que je tenais bel et bien ce à quoi il pensait dans mes mains, il m'attrapa par la taille et m'attira vers lui.

— Tu es parfaite amour, sourit-il avant de m'échanger un baiser. Ça rappelle des souvenirs... Ça te dit de remettre ça ?

Je ne répondis pas, me contentant de retirer ma robe noire et de détacher mes cheveux. Spike ne tarda pas à m'envoyer valser dans le lit, attrapant mes poignets dans la ferme intention de les restreindre. Cependant, il venait tout juste de resserrer la première menotte qu'il s'arrêta, un air méditatif proéminent au visage.

— On devrait sortir et aller s'amuser en ville avant de passer aux choses sérieuses.

— Quoi ? m'ébahissais-je. Non ! J'étais bien d'humeur et maintenant tu veux qu'on s'arrête ?

Spike afficha un sourire.

— Je ne vois pas en quoi sortir nous arrêterait...

Conséquences - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant