DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE TRENTE-TROIS

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Rendez-vous amoureux

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Les rayons du soleil traversant le rideau de notre chambre me réveillent ce matin-là. Il me faut quelques instants pour comprendre que nous sommes samedi et donc que je peux continuer à dormir. Je suis tellement habituée à me lever à six heures que mon organisme en a pris l'habitude et maintenant même les week-ends j'émerge tôt de mes rêves. Mes colocataires sont toutes endormies. Leurs respirations régulières me le prouvent. Par précaution, je me penche vers ma table de nuit pour consulter l'heure : sept heures trois. Je suis décidément réveillée trop tôt.

Mais les chiffres dorés de mon réveil ne sont pas ce qui retient mon attention, non. Mes yeux sont attirés par un papier blanc, plié en deux et posé juste à côté de ma lampe. Je suis surprise de le voir ici, nous ne recevons jamais de lettres, surtout pas moi. Peut-être est-ce pour l'une des filles et la personne s'est trompée en la déposant sur ma table de nuit ? Toutes sortes d'hypothèses s'enchaînent dans ma tête en même temps que je me demande comment la lettre est arrivée ici sachant que la porte est fermée à clé. Je ne tiens pas plus de trente secondes sans que la curiosité ne me démange. Alors je saisis le papier plié en deux et je l'ouvre. Je le penche vers le faisceau lumineux qui me parvient par la fenêtre pour pouvoir lire les quelques mots inscrits dessus. Mon prénom tout en haut m'atteste que je suis bien la destinataire du courrier. La jolie écriture appliquée et légèrement courbée que je reconnais instantanément me réchauffe le cœur.

« Cassandra,

Rejoins-moi ce soir après minuit devant la porte du hall.

Habille-toi chaudement et ne préviens personne.

C.E. »

Je suis toute chamboulée par ma lecture, comme une gamine qui se rend à son premier rendez-vous. C'est certainement parce que je suis une gamine qui se rend à son premier rendez-vous. C.E. ? Il n'y a pas de doute possible, ça ne peut être que lui. Mais comment a-t-il réussi à s'introduire dans notre chambre pour déposer le mot, et quand ? Hier soir quand je me suis couchée, je suis quasiment certaine qu'il n'y avait rien sur ma table de nuit. Dans le fond, je me fiche de savoir comment il a amené son petit mot, je suis tout simplement heureuse de l'avoir reçu.

Mais je ne peux m'empêcher de trouver ça plus qu'étonnant. C.E., c'est certain, ça correspond à Carter Evans. Se pourrait-il vraiment que cette personne d'habitude si nonchalante m'ait écrit un gentil mot ? Il m'avait promis de faire des efforts, de se rattraper mais je n'en espérais pas tant venant de lui. Ce qui me conforte dans l'idée que ça ne peut être que lui, c'est qu'il n'y a qu'une seule personne qui fait encore les choses à l'ancienne, et c'est lui. Nous sommes samedi donc nous avons le droit à nos portables. Quelqu'un de normal aurait laissé un SMS. Lui non.

— Cassandra ? m'appelle une petite voix de sous ses draps. Tu es déjà réveillée ?

Perdue dans la contemplation du mot que je lis et relis depuis quelques minutes, je sursaute à l'entente de la voix douce et fluette de Violet. Cette dernière s'est redressée dans son lit contre son oreiller et ses petites mains frottent ses yeux bouffis à cause de son réveil prématuré. On remarquerait à des kilomètres qu'elle vient à peine de faire surface. Ses cheveux n'ont jamais été aussi emmêlés et sa frange se dresse sur le haut de sa tête. Elle est vraiment adorable. Même désorientée comme elle paraît l'être.