CHAPITRE DIX-SEPT (2)

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Nouvelle descente

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PDV DE CASSANDRA

Sortir de mon appartement. Marcher jusqu'à mon bâtiment de cours. Revenir à ma résidence.

Voilà ce que je me répète depuis hier soir après que Carter soit parti. Je mentirais si je disais que ma nuit a été reposante. J'ai attendu que Sixteen rentre pour lui montrer l'état des lieux et il a fallu de longues minutes pour qu'elle accepte de s'occuper de la vitre brisée avec l'administration le lendemain. Je pense qu'elle a capitulé parce qu'elle était trop lessivée pour continuer le débat. Ou peut-être qu'elle a juste eu pitié de la tête de déterrée que j'avais.

Ensuite, je ne suis pas sûre de m'être endormie ou seulement par phases de somnolence, ce qui est presque pire que de ne pas dormir du tout. J'étais tétanisée sous mes draps, comme si je sentais l'air du trou s'immiscer sous ma porte pour me donner des frissons. J'avais beau me répéter que nous logeons au quatrième étage et donc qu'il est quasiment impossible que quelqu'un puisse grimper jusqu'à notre balcon, ça ne m'empêche pas de me faire avoir peur.

C'est donc les jambes en coton et la boule au ventre que je descends dans le hall. Je reste un long moment derrière la porte à peser le pour et le contre. M'engager dehors c'est risquer de me retrouver avec des journalistes sur le dos. Feindre la maladie serait une option plus facile, plus pratique. Tellement simple. Un vilain rhume ou une quinte de toux...

Mais non, il faut que j'affronte ma peur sinon je ne serai plus capable de mettre un pied dehors.

Après avoir pris une profonde inspiration, je pousse la porte et m'avance jusqu'au perron pour observer les alentours et vérifier qu'ils sont sûrs. Par précaution, je garde la porte ouverte à l'aide de ma main gantée, au cas où quelqu'un sortirait de nulle part. Ainsi, je n'aurais qu'à me précipiter à l'intérieur et je serais en sécurité.

Au début, je ne distingue pas la moindre présence humaine, ce qui m'évite de paniquer. Panique qui s'empare de mon corps lorsque j'aperçois une silhouette d'homme au coin de la résidence.

OK. Finalement je crois que je serais mieux en jouant la malade.

— Hey !

Toute ma panique s'évapore à l'instant où je reconnais la voix de Carter. La tension délie mes muscles et sans me préoccuper de la porte qui se ferme, je me précipite vers lui pour l'embrasser. J'éprouve ce besoin urgent de le toucher, comme pour m'assurer qu'il est bien là, devant moi en chair et en os, que ce n'est pas une illusion créée de toute pièce par mon esprit fatigué.

Lorsque nos lèvres se délient, il me tend un chocolat chaud que j'accepte avec une surprise agréable. Il est venu pour me rassurer et en plus avec une boisson. Sans oublier qu'il m'a promis d'être là tous les matins et qu'il m'attendrait même à la fin des cours si j'en ressentais le besoin.

Carter est précieux. L'élément le plus important pour moi ces derniers temps.

C'est donc le cœur léger, la peur assouvie et un sourire illuminant mon visage que j'affronte ma nouvelle journée de cours. J'ai stressé toute la nuit alors que ma matinée ne pouvait pas mieux commencer.

J'enchaîne la biologie et l'anglais le matin avant de faire une pause déjeuner avec Kate sans que rien d'horrible n'arrive. Ensuite, les mathématiques passent avec une telle lenteur que j'ai tout le loisir de réfléchir à mes options concernant les journalistes et pour faire cesser ces articles qui grouillent de partout, comme des mauvais herbes se propagent dans un potager.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant