ÉPILOGUE

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Épilogue

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Une fois la surprise de croiser Sacha sur le campus passée et mes larmes séchées, j'entreprends de me remettre sur mes pieds pour partir en quête de Carter. J'ignore où je trouve encore la force ou la volonté de me relever, mais j'y parviens et je mets le plus de distance possible entre moi et ma meilleure ennemi, même si je sais pertinemment que son regard insistant ne quitte pas mon dos. Tout n'est pas perdu, si je retrouve Carter, je pourrais m'expliquer avec lui et tout arranger. Ça ne peut pas se finir comme ça entre nous, sur un nouveau malentendu. Oh ça non ! Je ne le permettrai pas, je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour qu'il m'écoute.

Priant pour qu'il ne se trouve pas déjà à l'autre bout du campus, je marche jusqu'au parc, traînant mes pieds fatigués au passage. En chemin, j'entreprends d'écrire un SMS à Carter de mes doigts tremblants. Les rues étant bondées à cause de l'euphorie des étudiants, je heurte plusieurs épaules en ne regardant pas où je me dirige. Mes yeux restent fixés sur mon écran à la recherche d'inspiration, mais rien ne vient. C'est trop délicat à expliquer par message. Et de toute façon je suis quasiment certainement qu'en voyant mon prénom s'inscrire sur son téléphone il supprimera le message sans y jeter un coup d'œil. Alors, à défaut de trouver les bons mots pour ne pas retourner le couteau dans la plaie, je me contente de lui envoyer son prénom suivi d'un point d'interrogation. Comme je m'y attendais, aucune réponse ne me vient alors que mon téléphone m'affiche ma notification de réception.

Lorsque j'arrive au milieu du parc, je cours vers mon cousin en train de rire avec une fille blonde que je ne connais pas et lui demande où se trouve Carter en priant pour qu'il soit revenu par ici comme j'imagine qu'il l'a sûrement fait. La fille me lance un regard noir, se demandant sûrement qui je suis par rapport à Andrew et celui-ci le rassure d'un sourire en me présentant.

— Malena, je te présente ma cousine Cassandra. Cassandra, mon amie Malena.

Elle marmonne un rapide « enchantée » mais je l'ignore, reposant ma question sur l'endroit où se trouver Carter, quitte à passer pour une mal polie.

— Il n'a pas l'air de vouloir voir quelqu'un, me rétorque-t-il avec un air interrogateur. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Pas le temps pour ça, dis-moi juste où il se trouve s'il te plaît.

Je n'ajoute pas le « sinon je risque de te le faire payer dans les semaines à venir », bien qu'il me vienne à l'esprit. Implicitement, mon cousin comprend le message et m'indique les arbres à côté de nous. Sans un regard en arrière, je me précipite dans la direction indiquée, m'écorchant au passage avec une branche, mais les griffures sont le cadet de mes soucis. Ce sont les écorchures de mon cœur et de celui de Carter qui m'importent.

Derrière les arbres, j'arrive dans un sorte d'espace à part recouvert d'un sable maronné sur lequel gît une balançoire usée par le temps. Carter s'y trouve bien, assis sur l'un des sièges, le regard perdu dans le vide, certainement à broyer du noir et ressasser les souvenirs et le passé. Je vais l'y rejoindre sans un bruit et prends place sur le siège à côté de lui.

Les premières minutes, je n'ose pas rompre le silence entre nous. J'ignore même s'il s'est aperçu de ma présence où s'il est trop loin dans son esprit, prisonnier de ses propres pensées. Tout semble paradoxalement si calme alors que la fête bat son plein à quelques mètres de nous.

— Carter..., je me décide à l'interpeller lorsque je ne supporte plus ce blanc entre nous.

— Non, ne dis rien, ne fais rien, m'arrête-t-il sans décoller les yeux du sable sous nos pieds. Et n'essaie pas de me mentir, je sais ce que j'ai vu. N'aggrave pas la situation par pitié.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant