CHAPITRE SEPT

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Quand rien ne s'arrange

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Agacée par l'attitude de Sixteen et à bout de nerfs à cause des événements des dernières minutes, je me précipite vers une des portes du couloir portant la mention salle de bains. J'ai besoin d'une pause, de souffler dans un endroit calme pour reprendre le contrôle de mes sentiments. Et à défaut d'avoir mes pensées organisées, je voudrais au moins pouvoir nettoyer l'immense tache sur ma robe bordeaux. Peut-être que si je mets de l'eau immédiatement dessus, l'alcool partira au lavage et elle ne sera pas complètement fichue. Ma robe devrait être mon dernier souci en ce moment, mais je n'y peux rien. C'est une chose si idiote, si inutile, mais y penser me permet de relativiser.

Avant que j'ai le temps d'atteindre la porte sombre, mon bras est retenu par la poigne de mon cousin. Il sait que ce n'est pas le moment de me demander des explications. Pourtant c'est plus fort que lui, il veut savoir. Mais qu'est-ce que je peux lui dire ? Que même avec le temps, il y a des choses qui ne changent pas ? J'ai cru avoir percé la carapace de Carter. J'ai vraiment cru qu'il n'était pas un stupide connard qui joue avec les filles et pourtant je me suis trompée. Ensuite, j'ai pensé qu'aller à une fête était une bonne idée et elle s'est terminée dans un fiasco complet. Pourtant j'ai voulu y croire, j'ai voulu oublier comment mes précédentes se sont passées. On dit qu'avec le temps on gagne en maturité, qu'on apprend ce qui est bon ou non pour nous. Tout ça ce n'est que des conneries. J'en suis la preuve vivante.

— Cassandra, tu m'expliques ce qu'il se passe ?

Quand il utilise mon prénom complet c'est signe que lui aussi est énervé. Ça ne va pas arranger les choses si nous nous disputons mais je ne suis pas d'humeur à répondre à ses questions. Tout aurait été plus simple si je lui avais parlé de Carter le jour où il me l'a présenté. Si je l'avais fait, je serais certainement encore en train de danser avec Joy dans le salon au lieu d'être coincée dans un couloir avec mon cousin.

— Laisse tomber Andrew, je t'expliquerai plus tard. Pour le moment ma priorité c'est de nettoyer ma robe alors si tu voulais bien me lâcher pour que je puisse accéder à la salle de bains ce serait génial.

— Mais tu détestes les robes ! s'exaspère-t-il. En plus tu en as des dizaines, une de plus ou de moins ça ne va pas te changer !

— Figure-toi que c'est ma préférée, mentis-je pour qu'il me laisse tranquille.

Il m'adresse un regard qui signifie « Mais bien sûr Cassandra, je te crois, tu es clairement le genre de fille à adorer les robes. » L'ironie que je ressens dans ses yeux me touche et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Pourquoi ne peut-il pas opiner tout simplement et me laisser tranquille ? A la place de quoi il faut qu'il essaie de me comprendre, de me protéger. Mais je ne suis plus un petit oisillon, je suis devenue un oiseau aguerri. Enfin, c'est ce que je pensais avant ce soir. Je pensais vraiment aller bien, m'être totalement remise de ma rupture avec Carter.

Quand il me voit fondre en larmes, Andrew ne réagit d'abord pas, ne comprenant pas mon changement subit de comportement. Son expression faciale se voile et je discerne de l'inquiétude à travers le flou qui a envahi mes yeux.

— Cassie, je te jure que si tu fais une crise de je ne sais quoi parce que tu as bu, je vais te faire passer un sale quart d'heure.

— Je suis sobre, Andrew. Je suis trop sobre pour une soirée pareille, gémis-je en prenant ma tête entre mes mains.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant