CHAPITRE QUATRE (2)

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Une ancienne connaissance

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— Bon, et si on rentrait ? je finis par proposer à Kate en revenant à moi. J'ai encore ma bibliothèque à monter je te rappelle.

— Pitié, laisse-moi encore cinq minutes, je ne sens plus mes joues et je ne te parle même pas de mon ventre !

— Petite nature va ! l'embêté-je.

— Oh ça va toi ! Tu n'avais qu'à pas te mettre dans tous tes états pour une histoire pareille ! Je croyais que tu étais mal parce que ta coloc consommait des substances illicites moi ! Pas parce qu'elle couche avec un gars ! C'est la vie, Cassie, à l'université tout le monde couche avec tout le monde, c'est le principe.

Je ne suis pas d'accord avec elle, mais je ne fais pas de remarque pour ne pas me faire traiter d'intello coincée. Pour moi, le principe de l'université c'est d'obtenir son diplôme, pas d'expérimenter notre sexualité avec autant de partenaire que nous avons de chemises. C'est une chose que bien des étudiants oublient et ça me désole. J'ai déjà fait l'erreur une fois de tomber amoureuse au lieu de travailler au lycée, je ne compte pas refaire cette erreur une seconde fois. De toute façon, je ne suis pas prête d'aimer à nouveau. L'amour ça fait bien trop souffrir pour le peu de joie que ça apporte. J'ai voulu y croire, mais je n'ai réussi qu'à me voiler la face et anéantir ma confiance envers la gente masculine.

Nous nous remettons en marche une fois notre souffle retrouvé et nous faisons le même chemin qu'à l'aller pour rejoindre notre résidence. Le trajet me paraît beaucoup plus court maintenant que ma tête me fait moins souffrir. Étonnamment, revoir Léo m'a fait beaucoup plus de bien que le Doliprane de l'infirmière qui ne doit même pas encore faire effet. Parfois, il suffit d'être avec les bonnes personnes pour se sentir mieux.

Alors que j'aperçois le toit de notre immeuble au loin, s'élevant parmi les nuages qui ont pris d'assaut le ciel bleu de San Francisco, mon attention se reporte sur un terrain multi-sports où des étudiants jouent au basket. Ce n'est pourtant pas sur eux que mon regard s'est arrêté mais sur les garçons assis devant. Ils me tournent tous le dos à l'exception d'un grand brun debout devant eux à leur raconter une histoire qui a l'air très prenante. D'aussi loin que je suis, je peux à peine distinguer les traits de son visage mais j'imagine aisément ses yeux azur qui font fondre toutes les filles, ses pommettes hautes lorsqu'il sourit et ses cheveux châtains en bataille dans lesquels il ne va pas tarder à passer sa main pour les discipliner.

— Pourquoi on s'est arrêtées ? s'enquiert Kate en se tournant dans ma direction.

Comme je ne réagis pas, les yeux toujours fixés sur les garçons, mon amie suit mon regard et découvre le groupe que j'épie. J'entends à peine sa réflexion, perdue dans la contemplation de mon cousin.

— Je ne te pensais pas comme ça ! se surprend mon amie. Mais j'avoue que le brun a l'air pas mal.

Si le regard d'Andrew n'avait pas croisé le mien à ce moment là, je crois que j'aurais levé les yeux au ciel et secoué la tête. Mais à la place, je cours vers mon cousin en ignorant l'étonnement de ma voisine de palier qui me suit des yeux avec un air dubitatif inscrit sur ses traits. Je lui saute littéralement dessus en riant aux éclats. Ce qu'il m'a manqué ! Je ne l'ai pas vu depuis plus d'un an et la surprise de le voir m'empêche de réfléchir à ce que je fais.

— Ce que tu m'as manqué Drew ! je m'exclame tandis qu'il rompt son étreinte.

— Ce n'est rien comparé à moi crois-moi Cassie. Mon dieu je ne savais pas que tu arrivais si tôt !

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant