CHAPITRE TRENTE

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Andrey

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Finalement, la fête d'anniversaire d'Andrew est tombée à l'eau quand il m'a appelée pour me dire qu'il était cloué au lit. Il a eu la merveilleuse idée d'aller faire un footing sous la pluie glaciale l'avant veille de son anniversaire et est tombé malade. A côté de sa fièvre et la crève qu'il a attrapée, mon rhume est une simple égratignure. Le pauvre a été obligé d'appeler tous ses amis pour annuler sa fête. Et même Carter n'a pas pu rester pour la soirée : il a été réquisitionné d'urgence dans le restaurant où il travaille à cause d'un congé de dernière minute.

Prise d'empathie, Apolline a réussi à me faire sortir de ma période d'hibernation pour tenir compagnie à mon cousin. Il nous avait demandé de rester loin de son appartement pour éviter de nous contaminer mais il en faut plus pour nous faire peur. A faire dire, j'ai déjà attrapé un gros rhume et vu qu'Apolline et moi avons passé la journée ensemble, ça ne m'étonnerait pas que mes microbes aient raison d'elle d'ici peu. Au point où on en est, des micro-organismes en plus ou en moins ne nous tueront pas.

— Tu lui as acheté quoi déjà ? me demande Apolline lorsque nous arrivons sur le palier de l'appartement de mon cousin.

— Tu te moques de moi, Apo ? Je suis en train de me tuer les bras pour traîner ces fichues haltères depuis l'appart et tu oses encore me demander ce qu'il y a dans la boîte ?

— Ah oui c'est vrai ! L'année prochaine t'auras qu'à faire comme moi et opter pour des vêtements, c'est moins fatiguant.

— L'année prochaine mon porte monnaie me permettra à peine de lui acheter une bouteille d'eau donc dans tous les cas ce sera toujours moins fatiguant, je raille en faisant référence à mon compte en banque toujours bloqué.

Maintenant que quelques heures se sont écoulées depuis l'épisode du café, j'arrive à faire de l'humour noir sur ma situation catastrophique. J'essaie au maximum de positiver, sous les conseils d'Apolline, mais c'est difficile. Je n'ai qu'une pensée en tête : me pointer à Los Angeles pour demander mon reste à mes grands-parents. Évidemment, je ne suis pas suicidaire à ce point donc je ne le ferai pas, mais ce n'est pas l'envie qui m'en manque.

Selon les paroles de mon amie il faut que « j'arrête de brouiller du noir et voir le bon côté de la situation : je vais pouvoir faire un grand pas dans la vie active. ». Vie active mon œil. J'ai regardé assez de documentaires et de films pour savoir qu'avoir un job étudiant c'est l'horreur. On n'a plus une minute pour soi entre les révisions, les cours et le travail. Et pour couronner le tout, la plupart des jobs étudiants sont payés un rien du tout.

— Au pire, tu peux toujours vendre tes vêtements de luxe, me propose Apolline en haussant les épaules. Je suis sûre que tu peux tirer plusieurs centaines de dollars pour tes robes avec trop peu de tissu ou trop de paillettes.

— Ah, ça c'est une excellente idée !

— Je sais je sais. Je suis extraordinaire que veux-tu !

— T'en fais trop là, Apo.

— Rabat-joie va !

Je ne peux pas empêcher le sourire qui pointe sur mes lèvres. Jamais je ne le lui avouerai mais oui, Apolline est extraordinaire, unique. Elle est comme une de ces éditions limitées de luxe : précieuse et peu commune. Bon, avec un égo assez important la plupart du temps, mais ça ne change rien à son génie ou son caractère fabuleux.

Ayant toujours le double des clés de l'appartement que j'ai dérobé à Carter, nous entrons sans frapper. Au moins ça évitera à mon cousin de se lever, ou s'il dort de le réveiller. Mais comme je m'y attendais, il n'est même pas dans son lit mais installé sur le canapé devant une rediffusion d'un match de foot. Les garçons sont incompréhensibles. Il est malade comme un chien mais il ne supporte pas de rester couché et il a catégoriquement refusé d'aller voir le médecin.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant