CHAPITRE VINGT-SEPT

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L'étau se resserre

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S'il existe un endroit qui est capable de me déstresser et de me rendre tendue à la fois, c'est bien la salle de sport de Berkeley.

En effet, habituellement, je m'y rends pour évacuer le stress accumulé avec les cours, avec les problèmes familiaux qui s'entassent dans ma vie ou juste pour me détendre. Dans quelques cas extrêmes, c'est aussi l'endroit qui me permet de libérer la haine qui me brûle les veines. Dieu sait qu'en ce moment, ces deux raisons sont les principales concernant ma venue à la salle de sport. J'ai attendu avec impatience toute la semaine pour pouvoir profiter de mon jour de repos à la bibliothèque pour m'y entraîner avec Brenda. Ça fait quelques semaines que je ne m'y suis pas rendue et mon corps ne manque pas de me le faire savoir en protestant.

Aujourd'hui pourtant, l'objectif principal de ma séance n'est pas de seulement de m'entraîner à la boxe ou de vider les émotions accumulées ces derniers temps. Non, je décide d'y aller afin de réaliser la mission que Jayden m'a confiée.

La première étape qui consistait à récolter la marchandise qui était dissimulée dans le renfoncement d'un mur près de la salle de sport a été menée à bien dès le lendemain qu'il m'a donné la liste avec le lieu en question et le nom des clients à qui je dois livrer la drogue. Une grande partie d'entre-eux devait la recevoir à la salle de sport, donc puisque j'avais prévu de m'y rendre, ça me permet de faire d'une pierre de coup.

— Prête ? me demande ma partenaire alors que nous nous apprêtons à sortir des vestiaires que nous colonisons depuis plusieurs minutes déjà.

Je retiens mon « absolument pas » entre mes dents, ne désirant pas adresser le moindre mot à Maisie. Même si elle ne m'a rien fait de mal à part me projeter contre un mur la première fois que je l'ai rencontrée, je lui voue une haine incommensurable vis-à-vis de ce qu'elle a fait au frère de Carter et donc à Carter. Je ne pense pas que Jayden lui a avoué le lien que je partageais avec la famille de son ancien petit-ami, et c'est tant mieux.

— T'sais, je t'aime pas non plus, on n'est pas obligées de faire semblant, me lance Maisie avec un regard acéré en constant mon silence.

— Encore heureux.

Je lui lance ces mots d'une façon plus mauvaise que je l'aurais souhaitée, mais je n'arrive pas à m'y prendre autrement. Elle n'a pas besoin de réfléchir longtemps pour constater le ton emprunt d'amertume que j'use continuellement lorsque je m'adresse à elle. C'est en lui tournant le dos pour ouvrir moi-même la porte du vestiaire que je plante le couteau un peu plus profondément, achevant de découper le fil d'une potentielle amitié avec elle.

Maisie n'a pas l'air du genre à accepter d'être ignorée comme je le fais avec elle. C'est certainement la raison pour laquelle elle se met à pester derrière-moi, à priori surprise par mon mauvais tempérament. En même temps, si elle savait la vérité, je ne suis pas certaine qu'elle serait aussi cool avec moi. Mais en fait, elle ne l'est déjà pas, donc...

— T'es sûre que t'as les couilles de faire ça ? me demande-t-elle alors qu'elle me rejoint dans le couloir, le tout avec un pointe d'amusement en désignant la serviette que je tiens entre les mains dans laquelle se trouve ma partie de la marchandise et la liste.

— Je suis là, je pense que c'est un peu tard pour me dégonfler, non ?

— Ouais, j'pensais pas que tu serais venue. Jayden avait raison on dirait.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant