CHAPITRE VINGT-HUIT (2)

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Deuxième partie du deal

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PDV DE CARTER

« Ma jolie tigresse, j'ai une bonne nouvelle pour toi : j'ai du nouveau concernant notre petit deal. Si tu veux en savoir plus, retrouve-moi à 23h30 à SF, au même lieu que la dernière fois – Jay. »

C'est le SMS que Cassandra a reçu en début d'après-midi et que je n'arrête pas de regarder en boucle, dès que je consulte les messages qu'Andrew m'a transmis.

A chaque nouvelle lecture, je sens une haine inassouvissable grandir en moi, écrasant toute l'inquiétude que je peux ressentir à l'égard de Cassandra.

C'est à Andrew que cette inquiétude semble avoir été transmise. Depuis que je lui ai demandé de hacker le téléphone de Cassandra, il me transmet ses mails et SMS à presque chaque heure. Au fur et à mesure que les jours se sont enchaînés, sa crainte s'est développée avec le temps, tout comme mes mauvais pressentiments qui ne m'ont pas quitté. Quelque chose n'allait pas, nous étions maintenant deux à en être certains.

Ce SMS est la preuve qui nous a achevés. Si on l'analyse point par point, il est plus qu'inquiétant. Il est terrifiant.

1) « Jolie tigresse » est un surnom affectueux qui ne me dit rien qui vaille. Est-ce que Cassandra est en relation avec quelqu'un d'autre ? C'est la question que je me suis posé toute la journée.

2) « Petit deal », oui d'accord, mais au sens propre ou figuré du terme ? Dans tous les cas, c'est mauvais, très mauvais. Elle s'est embarquée dans une chose qui dépasse tout ce que j'avais pu imaginer, c'est certain.

3) « Même lieu que la dernière fois » veut dire que ce n'est pas la première fois qu'elle retrouve la personne avec qui elle parle. Le fait que cette situation ce soit déjà produite avant, qu'elle se soit déjà rendue dans un lieu infâme, ça m'angoisse autant que ça me met sur les nerfs.

Mais la touche finale, l'horreur la plus horrifie, le poison libéré par le scorpion, c'est le 4) « Jay ». C'est sans appel, sans équivoque, sans méprise possible : son destinataire est Jayden. Jayden cette pourriture qui ne cesse de s'immiscer dans nos vies pour les rendre infernales. M'imaginer qu'il a pu corrompre ou faire du mal à Cassandra, ça me met hors de moi au point que j'ai cette envie de tout casser qui me démange les poings. Si nos meubles sont encore en un seul morceau, c'est uniquement parce que Andrew est parvenu à me canaliser. Ou plutôt, il a tout pris, attendant avec patience que je me calme de moi-même.

Le pire dans cette histoire, c'est que je ne suis même pas en colère contre Cassandra. C'est contre moi que je dirige toute ma rage. Moi, qui n'ai pas été capable de voir avant qu'elle avait un problème, moi qui n'ai pas été capable de le résoudre, quel qu'il soit, avant qu'il ne soit trop tard.

Au risque de passer pour un parano, ça fait maintenant près de deux heures que je suis assis dans ma voiture, de l'autre côté de la résidence de Cassandra. Ma voiture est invisible, enveloppée par l'ombre de la nuit. J'ai veillé à me mettre dans une zone sans éclairages car on ne sait jamais si elle regarde par la fenêtre et reconnaît ma voiture.

Accompagné du seul tic-tac incessant et agaçant de ma montre, je patiente jusqu'à ce que la porte de son immeuble s'ouvre sur sa silhouette familière. Événement qui se produit seulement lorsque je suis à deux doigts de m'effondrer de fatigue. J'ai eu le temps de me ronger tous les ongles et d'en arracher les petites peaux agaçantes presque jusqu'au sang avant que je la vois apparaître dans mon champ visuel.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant