CHAPITRE VINGT-QUATRE

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Thanksgiving 2.0

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PDV DE CARTER

J'ai passé tout le début de la soirée accoudé à un mur à jauger les convives qui ont envahi au fur et à mesure la grande salle des concurrents de mes parents. Quand ils m'ont averti que nous allions passer Thanksgiving parmi la haute société, j'ai de suite été sur la réserve. Qu'ils y aillent, à la rigueur, ça les regarde. Mais qu'ils m'obligent à les suivre, ça m'a agacé plutôt qu'autre chose. Surtout que j'avais prévu d'aller voir Cassandra pour m'expliquer avec elle car j'étais certain qu'elle ne rentrerait pas chez elle après tout ce qu'elle a appris. Ma prise de conscience a été totale après ma discussion avec Bathilda : il faut que je répare ce que j'ai brisé. Je lui dois au moins ça.

Bref, je me suis donc retrouvé à Los Angeles pour « faire bonne figure » et « montrer que la mort d'Aaron ne m'a pas abattu », impactant ainsi mes plans avec Cassandra. Des conneries tout ça. Nous les anciens élèves de Barrows, nous étions pour la plupart des « gosses de riches » comme on dit, et par conséquent, nous devons être irréprochables. Je crois que c'est pour ça qu'avec Cédric, Rosa, Jérémy, Apo – même si elle sa situation est plus compliquée – et à la fin Cassandra, nous avons choisi de nous rebeller. Être sans cesse sous pression, enfermés derrière des barreaux dorés, ça nous donne des envies de liberté.

Après ça, imaginez un peu ma surprise lorsque j'ai croisé les yeux azur qui me procurent tout un tas d'émotions. Elle était là, juste devant moi, quelques mètres plus loin, habillée dans une robe opaline brodée, les cheveux parfaitement lisses et le visage couvert de maquillage. Même si je la préfère au naturel, lorsque ses délicates taches de rousseur parsèment son nez et ses joues, je n'ai pas pu m'empêcher de la trouver belle. Ravissante au plus haut possible. J'en ai eu le souffle coupé pendant quelques instants.

Et elle s'est mordue la lèvre inférieure, tic si séduisant que j'ai dû me faire violence pour ne pas me jeter sur elle. J'ai beau m'être voilé la face pendant des mois, maintenant que j'ai pris conscience de mes sentiments réels et à quel point j'ai été con, j'éprouve des difficultés ahurissantes à ne pas céder à mes pulsions avec Cassandra. Ma dernière relation physique avec une fille remonte au soir d'Halloween si on exclut la scène bouillonnante dans la cuisine entre nous deux.

Je ne suis pas le seul à être perdu apparemment, puisqu'en me découvrant, Cassandra semble tomber des nues. J'ai presque l'impression de me regarder dans un miroir tellement les émotions que je lis dans ses iris océan sont proches des miennes.

Notre contact oculaire dure pendant trop peu de temps à mon goût car ma mère s'approche de moi et pose sa main sur la manche de ma chemise immaculée. Si nous avions été seuls, je me serais certainement dégagé, mais face à la foule autour de nous et Cassandra, je me contente de serrer les mâchoires et je revêts mon expression indéchiffrable pour ne rien laisser paraître.

— Ma chère Emily, c'est une grande joie de vous voir chez nous ce soir ! salue l'homme qui doit être le grand-père de Cassandra à l'égard de ma mère.

— Julian, tout le plaisir est pour moi, sourit hypocritement ma mère en me poussant vers son ennemi pour que je lui serre la main.

Tout d'un coup, je me sens idiot de ne pas avoir fait le rapprochement entre cette réception et la famille de Cassandra. J'ai toujours su, même si je me suis bien gardé de le lui révéler, que notre famille respective vouait une haine à l'autre à cause des affaires. Les Tanner comme les Evans font partie des riches responsables de grandes compagnies. Et mes parents m'avaient stipulé que nous allions chez leurs concurrents. Il faut croire que j'étais trop énervé pour faire le lien.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant