CHAPITRE VINGT-NEUF

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Apolline à Berkeley

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Vous connaissez ce sentiment quand vous avez l'impression d'être finalement à la maison après avoir passé quelques semaines à l'étranger, en territoire inconnu ? C'est exactement ce que je ressens depuis qu'Apolline est arrivée à Berkeley un peu plus tôt dans la matinée. Comme quoi, parfois on n'a pas besoin d'un endroit pour être chez soi, juste des personnes proches de nous. Elle n'était pas censée être transférée aussi rapidement mais pour un motif « exceptionnel » elle a été autorisée à venir étudier dès maintenant à l'université pour les derniers jours avant les vacances de Noël. Comme les matières sont relativement similaires, elle n'aura juste qu'à reprendre certains points de ses cours avec les personnes de son cursus pour les partiels qui, mine de rien, approchent à grands pas.

Même si je devrais déjà commencer à préparer mes fiches de révisions, j'ai décidé que ça pourra attendre le temps que je fasse visiter le campus à ma meilleure amie. Elle a beau y être déjà venue, son sens de l'orientation étant encore plus pitoyable que le mien, elle a galéré à trouver mon appartement. Certes, ça ne lui servira pas à grand-chose d'en connaître les moindres détails puisque chaque soir elle rentrera chez elle, mais c'est quand même bon de pouvoir s'y retrouver, au moins pour les points nourriture.

— Tu es vraiment sûre que tu ne veux pas t'installer à mon appartement ? je lui propose pour la millième fois depuis qu'elle m'a annoncé son transfert.

— Cassie, tu n'as aucune chambre de disponible.

— Et alors, on peut faire une demande de changement ! Ou alors gentiment inciter Sixteen à aller dormir chez un de ses amis.

Bien que notre relation se soit améliorée depuis la soirée désastreuse où elle m'a traînée à San Francisco, je n'en ferais pas ma meilleure amie. Disons qu'on se supporte lorsqu'on se croise moins d'une heure par jour mais au-delà de ce quota, on se prend le bec pour un rien. La cuisine, n'est pas un problème en soit parce qu'elle mange très peu et n'est pas difficile. Pour l'argent, j'ignore comment elle gère sa bourse, mais elle se débrouille toujours pour mettre sa part dans notre boîte commune. Le ménage, par contre, c'est toute une histoire. On a beau avoir réalisé un planning, quatre-vingt dix pourcents du temps, c'est bibi qui s'y colle. Et puis entre partager mon appartement avec une coloc qui rentre à pas d'heures légèrement colérique et ma meilleure amie Potterhead à l'humour débordant, le choix est vite fait.

— De toute façon je t'ai dit que je ne peux pas, reprend Apolline. Tu fais partie de ma liste de « pour » concernant mon transfert mais sans vouloir te vexer disons que tu es seulement la deuxième et demi.

— Deuxième et demi ?

— Oui, avant y'a ma mère et Jérélyn.

— Jérélyn ? je répète ahurie. Qu'est-ce que tu as inventé encore ?

— Écoute, Rosa et Jérém sont sympas et tous mignons mais ils ne savent pas se tenir ! Pas plus tard qu'avant que je prenne le train, je suis rentrée dans leur appart pour leur dire au-revoir et je les ai trouvés dans la cuisine.

Rosalyn et Jérémy sont toujours un mystère pour moi. Je ne comprends toujours pas comment leur couple peut tenir. Je leur souhaite tout le bonheur du monde mais disons qu'ils ne sont pas si sains que ça. Dire que Jérémy est jaloux est un doux euphémisme. Et il aime beaucoup la gente féminine. Quoique, depuis sa mésaventure lors d'une soirée l'année avant laquelle je suis entrée à Barrows, on m'a dit qu'il s'était calmé. C'est bien pour eux car il l'aime vraiment.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant