Bluesfield [Boy x Boy - en réécriture]

Recueil de lettres .I.

Mercredi 6 juillet

NATHEN

« Mon ami.

Paul est venu nous rendre visite à l'Internat hier, je crois qu'il est allé voir tout le monde. J'ai été si heureux d'apprendre que tu étais en vie et que tu te sentais bien que j'en ai pleuré comme une madeleine. Au début, le voir m'a fait peur, j'avais peur de ce qu'il pourrait bien vouloir me dire. J'en suis tombé dans les pommes je crois, mais ça valait la peine.

Maintenant, j'ai de l'espoir de nouveau. L'espoir de revoir Harley arrêter ses bêtises dans l'espoir de te rejoindre je ne sais où, l'espoir de revoir le groupe se souder de nouveau. Les choses ne sont plus pareilles depuis que tu n'es plus là. J'ai hésité à l'écrire et à faire comme si tout allait bien, mais je me suis dit que tu l'apprendrais sûrement de quelqu'un d'autre. Je ne veux pas t'inquiéter, je ne veux pas que tu te sentes seul ou que tu te sentes mal à cause de ce qui se passe chez nous. D'ailleurs, ne va pas t'imaginer que c'est de ta faute.

S'il y a une chose que j'ai remarquée, c'est que Paul [...]*. Il sourit, il a l'air heureux... Enfin ça reste Paul. Je suis surtout content pour toi parce que je sais à quel point tu tiens à lui.

Je vais faire de mon mieux désormais pour remonter la pente et pour essayer de recoller les morceaux. Je ne sais [...]* pourras revenir un jour, ni comment tu vas réellement, mais si jamais tu venais à nous rejoindre de nouveau, je ferai tout pour que tu retrouves le groupe que tu as quitté autrefois.

Sache que je n'ai jamais cessé de penser à toi, ni moi ni Harley, ni Adonis d'ailleurs. J'ai un peu de mal à l'approcher. Au début, on t'a cherché partout, on a même envisagé que tu te sois perdu en sortant de ta visite médicale. C'était stupide, tu connais les chemins par cœur. Mais l'espoir nous fait faire des choses absurdes, tout comme la peur.

J'espère que tu reviendras... Tout était tellement mieux quand tu étais là. Tu étais toujours là pour me remonter le moral, souvent sans t'en rendre compte. Tu me serrais dans tes bras quand quelque chose me faisait du mal, tu étais toujours dans mes pattes. Évidemment c'était à double sens et ça me fend le cœur de ne pas pouvoir te soutenir avec autre chose qu'une lettre alors que c'est si difficile pour toi en ce moment.

Tu me manques beaucoup, je pense fort à toi.

Nathen.

PS : Désolée si des lettres sont effacées, j'ai peut-être un peu trop pleuré... »

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

ADONIS

« Tate,

Je te ferai bien remarquer que ton absence a eu des conséquences désastreuses sur notre quotidien, mais en réalité je ne suis pas sûr que ce soit le cas pour tout le monde. Je me contenterai de te dire que ça a été très compliqué pour moi. Tu me manques vraiment beaucoup, depuis le début.

Je t'ai attendu longtemps, très longtemps, pendant des jours, des semaines. Mais tu n'es pas revenu de ta visite médicale et la chambre était désespérément vide. J'en ai fait des cauchemars, des insomnies. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que tu étais peut-être en train de te faire torturer. J'ai pensé plusieurs fois que tu étais mort mais c'était trop dur pour moi, alors j'essayais de chercher des preuves, quelque chose qui pourrait me prouver le contraire. J'ai prié pour que tu sois là un matin, au réveil. Mais ce n'est jamais arrivé.