Nous sortons dehors et je m'écarte de mon groupe d'ami pour rêver. Après un film ou un spectacle, j'aime réfléchir. J'émets beaucoup d'opinions sur les acteurs, la musique... Il y a tellement à dire. Ce soir, je suis très perturbée.
-Alors ? demande Agata.Tout le reste du groupe piaille autour d'elle. Elle secoue la tête dans tous les sens puis me trouve enfin, en train de longer les vitrines des grands magasins.
-Et toi ? me sourit-elle, gentillement.
Le groupe se déplace avec elle vers moi. Mes amis m'encerclent et me crient dessus. Je ne les écoute pas. Je suis tellement dans mes pensées que j'oublie de répondre à Agata.
-Hein? Toi qui a regardé Downton Abbey avec tant de passion! relance-t-elle.
-Tu fais allusion à Matthew Crawley? ricane Jules.
-Dan... commence un autre.
-STEVENS! terminèrent tous les autres, légèrement moqueur.Je lève les yeux au ciel.
-"Ses yeux... Ses cheveux!!" imite Jules.
J'accélère le pas. Nous sommes à proximité de la station de metro. Je vais pouvoir respirer.
-Bah, ça ne va pas? s'inquiète Agata.
Je ne réagis pas. Je devine qu'elle fait un signe aux autres pour qu'ils continuent sans elle. Une main se pose brusquement sur mon épaule. Je sursaute, le souffle coupé.
-Ça va pas?! criais-je.
-Bah... Je t'ai appelé, dit-elle, calmement. Excuse moi si je t'ai fait peur.
-T'inquiète... Je réfléchissais, soufflais-je.
-Je le savais... Je te connais! rit-elle.
Je tourne vers la droite, vers mon appartement. Agata continue de me suivre.
-Tu ne prends pas le métro?
-Si mais je m'inquiète.
-Ne t'inquiète pas: le métro est très sécurisé.
-Ah ah! ricane-t-elle, ironiquement. Nan, je m'inquiète pour toi. Tu es particulièrement distante.
-Oui, répondis-je, pensive.
La tête basse, j'accélère encore.
-Tu m'écoutes?Agata attrape mon épaule et me fait pivoter en face d'elle.
-D'habitude, tu sauterais de joie parce que tu as vu... Dan.
-Rentre chez toi! lançais-je doucement avant de reprendre ma course.Elle ne me court pas après moi et prononce quelques mots au loin.
-On s'appelle!
Je ne me retourne pas et continue mon chemin. J'attrape ma capuche et la met sur ma tête. Je regarde les poches de mon sweat bordeaux préféré. Je pense à lui. Encore et encore. Je peux être très lourde avec lui mais ce soir, je suis triste. Les gens ne me prennent pas au sérieux. Mais, je l'aime vraiment. Machinalement, je passe tout juste entre les portes automatiques de l'hôtel Paris Pillow. Le garçon de l'accueil me salue: je lève la main sans tourner la tête et appuie sur le bouton de l'ascenseur.
-Alors la Belle et La Bête? Ne me raconte rien!
Je ne réponds pas, réfléchissant à des milliers d'idées en même temps. L'ascenseur s'ouvre et je rentre dedans. Il n'y a personne pour me poser des questions. J'appuie sur le bouton "3". Les portes se ferment puis je souffle lourdement. Une fois arrivée au 3e étage, je parcours le long couloir de portes numérotées. Je monte les quelques marches cachées sur ma gauche. Je prends mes clés qui étaient dans ma poche de jean. J'ouvre ma porte en la secouant un peu. Je traverse mon salon et monte les escaliers métalliques pour accéder à la mezzanine. Je rentre dans ma chambre, balance mon portable sur mon grand lit et m'allonge, une larme à l'œil.
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« More Than A Fan »
Fiksi PenggemarOmbelline. 24 ans. Étudiante. Seule dans son obsession pour lui. Seule face à son destin. Face à son rêve. Son rêve ? Le rencontrer. Une fois que les portes se seront fermées...