Chapitre 33

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"Violette Flight", annonça une voix résonnant dans l'appartement de Marc.

Cela faisait deux jours qu'il n'en était pas sorti, qu'il restait cloîtré à se demander encore et encore ce qu'il n'avait pas bien fait. "Et si..." Deux mots qui le torturaient, qui le détruisaient de l'intérieur. Les choses auraient-elles été différentes s'il n'avait pas eu le même comportement, les mêmes paroles ? Il ressassait sans relâche tous les moments qu'il avait passés avec Jane. Pourquoi ses sentiments n'étaient donc pas réciproques ? Où avait-il donc échoué ? Pourquoi n'éprouvait-elle rien ?

Au fond, tout était de sa faute. Elle l'avait laissé espérer. Elle lui avait fait croire qu'il avait sa chance. Ce soir-là, elle s'était rapprochée de lui comme si elle en avait envie. Comme si elle l'aimait.

Mais ce n'était qu'un mirage. Jane n'avait jamais été amoureuse de lui, elle ne le serait jamais. Il n'était que sa marionnette, rien de plus. Certainement ne le considérait-elle même pas comme un ami. Il n'était qu'un type parmi d'autres, à qui elle avait laissé croire qu'il avait de l'importance. Elle avait été son seul objectif. Il ne pensait plus qu'à cette femme, et la simple idée qu'elle ne soit pas dans le même cas ne lui avait jamais effleuré l'esprit.

"Violette Flight aimerait pénétrer cette suite", rappela un gramms.

"Autoriser... soupira-t-il sans se relever, les yeux fixés sur le plafond.

- Bonjour Mar... Qu'est-ce que tu fais allongé par terre ?"

Au départ, l'homme était assis sur le lit double où il dormait seul. Seulement, il avait peu à peu glissé jusqu'au sol sur lequel il était désormais étendu à la manière d'une étoile de mer.

"Bon, peu importe... murmura sa mère frénétiquement. Jane m'a raconté... Et Peter, aussi. Tu veux en parler ?"

Il resta muet, ne lâchant pas des yeux les étoiles pendues à son plafond.

"Marc... J'aimerais vraiment avoir ta version des choses. Jane ne se sent pas très bien non plus, tu sais..."

Le silence dura quelques secondes encore, avant qu'il ne daigne le briser.

"Tout est de sa faute." articula-t-il.

Ces quelques mots se répercutèrent contre les murs et parurent rester suspendus dans l'air.

Il s'en était convaincu, dans cette affaire la médecin était coupable. Il en fallait bien un, il avait besoin d'un ennemi sur lequel défouler sa haine.

Violette se mordilla la lèvre, ne sachant que répondre.

"C'est tout ce que tu as à dire ? Ça ne m'étonne pas, c'est ta meilleure amie après tout, il est normal que tu la défendes, cracha-t-il.

- Je comprends que tu sois triste, mais...

- JE NE SUIS PAS TRISTE, D'ACCORD ? Elle ne le mérite pas. Ce n'est qu'une idiote, pourquoi pleurerais-je pour une telle saleté ?" La fin de sa phrase fut brisée par un sanglot. Il essuya furtivement une larme qui perlait et coin de son oeil avant d'ajouter : "Si c'est tout ce que tu voulais savoir, tu peux t'en aller.

- Peu importe ce que tu en penses Marc..., je suis ta mère ! Je ne veux pas te laisser dans un état pareil. Regarde toi !

- Qu'ai je pu faire, moi, quand ton mari était en réanimation ? Vois la vérité en face, reprit-il devant son mutisme, on n'est pas faits pour s'entraider.

- Mais cette fois, je veux t'aider ! S'il te plaît, laisse moi au moins accomplir mon rôle de parent.

- Vraiment ? Alors va t'en. Ce dont j'ai besoin, c'est de solitude.

L'aube de la destinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant