Chapitre 16

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Il commençait à préparer ses valises avec deux heures de retard. Con de chat qui n'avait pas voulu se montrer de toute la matinée. Du coup, alors que l'après-midi était déjà bien entamée, sa valise commençait à peine à se remplir. Le départ était prévu pour le lendemain matin. Vous lui direz que ce n'est pas très grave, qu'en plus Tokyo n'était pas si loin de Sakura et que les trains ne manquaient pas, mais c'était un maniaque militaire, chaque chose devait être à sa place et chaque action devait être faite dans un temps imparti afin que la journée soit rythmée correctement.

De ce fait, alors qu'il était 15h et bien qu'il ait annulé tous ses cours jusqu'à mardi, Levi stressait de ne pas réussir à finir ses bagages avant 19h, heure où il préparait, habituellement, le dîner. Ronchonnant dans sa barbe et rangeant ses affaires avec minutie dans sa valise, il jetait des regards pressés à sa montre et meurtriers au chat qui ronronnait à ses pieds.

L'animal leva les yeux vers lui, ses pupilles s'agrandissant presque à leur maximum. On ne voyait presque plus le vert jade des iris. Le chat roula sur le parquet vernis, se remit sur ses pattes et sauta d'un bond sur le lit près de la valise ouverte. Des poils gris sombres volèrent et retombèrent sur les vêtements propres et repassés.

" - Espèce de ...! Saleté de bestiole qui perd ses poils de merde, tu vois pas que j'essaie de ranger proprement ? Dégage de et va bouffer au lieu de venir me gratter des caresses avec tes grands yeux merdiques... le chat inclina la tête sur le côté, essayant de comprendre les paroles agressives de son maître, et miaula en réponse. 'Tain... Tu le fais exprès ! Tu sais bien que je peux pas te résister alors tu fais ta mignonne petite chose pour mieux m'enculer après hein ? " il avait dit ça avec un fin sourire sur les lèvres et passa une main derrière les oreilles du chat qui ferma les yeux et ronronna de plus belle.

Satisfait d'avoir reçu un peu d'attention, l'animal descendit du lit et sorti de la chambre doucement. Levi l'avait suivi des yeux et quand la queue grise disparut de sa vue il soupira et prit une brosse attrape-poil, ramassant les quelques fils gris éparpillés sur le lit et les vêtements. Ces animaux n'étaient que des profiteurs d'affection et de bouffe, se dit-il.

* * *

" - Madame Jäger, jeune homme... Ce que j'ai à vous dire n'est pas très joyeux. Les nouvelles sont plutôt mauvaises. Si l'un de vous ne se sent pas encore prêt à entendre ça, je prendrais l'autre à part. Ne vous inquiétez pas trop, il y a toujours des solutions à tous problèmes."

Le médecin les regarda l'un après l'autre, comme s'il essayait de lire chacun des deux esprits face à lui. L'homme cligna des yeux et baissa la tête sur le dossier qu'il tenait. La lueur de détermination qu'il avait lu dans leur regard en disait suffisamment pour comprendre qu'ils écouteraient jusqu'à la moindre virgule le discours qu'il s'apprêtait à entamer. Il soupira, mal à l'aise malgré l'habitude, de devoir annoncer ce genre de nouvelle et ouvrit la pochette bleue qu'il tenait.

Sonate Pour DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant