Le grand départ

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Rubis était KO. Elle était rentrée très tard hier car Aude et elle n'avaient pas arrêté de parler. C'est l'appel de Baptiste qui l'avait fait sortir de son lit, ce matin. Ils étaient déjà en route et elle allait devoir se presser. Il avait eu l'air soupçonneux lorsqu'il lui avait demandé si elle était déjà prête et qu'elle lui avait répondu qu'il ne lui restait plus que quelques petits détails à régler. Mais il avait fini par raccrocher et lui dire qu'ils seraient là dans quinze minutes.

Paniquée, parce que le jour J était enfin arrivé, elle s'engouffra à la volée dans la salle de bain et observa son reflet dans le miroir. Elle avait des cernes sous les et elle n'était pas du tout réveillée. Elle passa sous la douche en un éclair, but un café, se brossa les dents, se coiffa d'une tresse et à nouveau jeta un coup d'œil au miroir. Bon, c'était déjà mieux. Ce n'était peut-être pas le top, mais il faudrait se contenter de ça.

Pour le trajet, elle avait simplement enfilé un jogging confortable, un top et un sweat ainsi que des converses. Elle détestait rester des heures dans une voiture et préférait privilégier le fait de se sentir à l'aise que d'être jolie.

On frappa à la porte.

Rubis soupira et alla l'ouvrir, réticente. Elle n'était vraiment pas prête pour ce que Aude appelait « La grande Aventure ».

Charles et Baptiste se tenaient devant la porte. Elle les détailla de manière précise et se surprit à les comparer. L'un brun, l'autre blond, l'un avec des yeux noisette et l'autre avec de beaux yeux bleus. Tous les deux musclés, et grands... Et pourtant si différents.

— Salut ! s'exclama-t-elle. Vous auriez pu m'attendre en bas.

— Comment tu aurais fait pour les valises ? demanda Baptiste, dans un soupir.

Ah oui! Elle n'avait pas pensé à ça. Elle observa ses deux valises et se demanda comment ils allaient parvenir à les descendre avec ce foutu ascenseur qui ne fonctionnait toujours pas.

La jeune fille leur jeta un coup d'œil et observa Charles qui détaillait son appartement. Son visage était impassible, presque trop serein. Il regardait chaque chose, attentivement, et ne paraissait pas émettre de jugement.

— Bon, fit-elle, je suis prête, on peut y aller!

— Tu y vas comme ça ?

Ah non... Apparemment, il jugeait quand même.

— Oui, je préfère me sentir à l'aise si on passe une journée entière dans la voiture.

— Tu sais que tu vas rencontrer mes parents, à la fin du trajet ?

— Et alors ?! Ils ne sont quand même pas assez superficiels pour me juger sur ma tenue ? Et puis, je ne me changerais pas, un point c'est tout.

Les deux jeunes adultes s'affrontèrent du regard.

Baptiste se plaça entre les deux et soupira.... Ces vacances n'allaient pas être de tout repos.

— Tu es très bien comme ça, pas vrai Charles ? dit-il, en insistant sur son prénom.

— Prend une valise et on se casse, se contenta-t-il de répondre.

Le beau blond prit la plus grosse des deux valises, tandis que Baptiste s'emparait de la plus petite et d'un sac que Rubis avait mis à ses côtés avec des vivres pour le voyage. Il n'y avait qu'une fille pour penser à tout ça...

Rubis fit le tour de son appartement pour s'assurer qu'elle n'avait rien oublié, s'empara de son coussin et de son sac à main et ferma la porte à clé. Elle suivit les deux garçons dans le couloir sombre et observa Charles descendre dans l'escalier avec effort. La valise était énorme et très lourde. Vraiment lourde.

— Si vous voulez, proposa-t-elle gentiment, je veux bien porter la petite valise et vous, vous portez la grosse à deux?

— Non merci, grogna Charles, poursuivant sa descente.

Rubis leva les yeux au ciel. C'était bien les hommes ça !

Enfin arrivés en bas, Charles posa la valise sur le sol et défit la poignée par les roulettes. Une lueur de satisfaction brillait dans son regard. Il avança avec détermination dans le couloir, comme s'il avait hâte de sortir de l'immeuble.

Rubis sortit derrière Baptiste et observa la voiture qui était garée juste devant le bâtiment imposant. Elle était surprise. La voiture de Charles ne correspondait pas du tout à ce qu'elle s'attendait. Alors qu'elle pensait voir une voiture de sport, elle faisait face à un break énorme et gris. Elle ne s'y connaissait pas assez en voiture pour donner le modèle...

— C'est ta voiture ça ? demanda-t-elle.

Charles ouvrit le coffre. Il grimaça sous l'effort et plaça sa valise entre les autres bagages. La jeune fille fut étonnée, il y en avait peu ! Ils étaient pourtant deux à partir tout un mois !

— Non. C'est celle de mon père. On a échangé nos voitures ainsi j'ai une place supplémentaire pour que tu puisses y poser ton petit derrière.

Rubis ne releva pas. Elle préférait ne pas répondre à ses remarques agaçantes. Ne pas lui porter d'attention quoi!

Baptiste plaça son deuxième bagage dans le coffre et son sac puis lui demanda :

— Pourquoi est-ce que tu as pris un parapluie alors que l'on va en Ardèche ? En plein été...

Rubis haussa les épaules et observa son parapluie qui trônait dans le coffre.

— On ne sait jamais, fit-elle, simplement.

Elle tourna les talons et ouvrit la portière à l'arrière de la voiture. Hors de question qu'elle se place à côté du chauffeur. Elle avait déjà assez de mal à le supporter. Elle plaça son coussin à côté d'elle et sentit le coffre se refermer, dans une brève secousse.

Charles et Baptiste montèrent dans la voiture et le premier alluma le moteur. Rubis l'entendit marmonner : « C'est parti... ».



ET voilà ! Suite de l'histoire publiée! Je sais que c'est court! Sorry ^^ La suite demain, j'ai pris du retard, je sais ! 

La demoiselle au parapluie rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant