La grande annonce

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Rubis avait terminé de faire ses bagages. Tom lui avait déniché deux valises Calvin Klein (non, il n'avait sûrement pas trouvé moins cher...), une énorme et l'autre plus petite qui s'emboîtaient pour plus de facilité. Elle avait eu du mal à tout faire rentrer dedans... tellement de mal d'ailleurs, qu'elle avait dû s'asseoir sur la plus petite d'entre elle, pour parvenir à la fermer. La chose la plus ennuyante qu'elle avait dû faire était d'enlever toutes les étiquettes restées sur ses vêtements. Sa poubelle en était remplie. Lorsqu'elle avait constaté cela, elle était restée figée.

Elle avait trop acheté. Cela ne lui ressemblait pas. Elle ne profitait pas des autres normalement ! Puis, elle repensa à l'air froid de Charles... et haussa les épaules. Il était riche, elle pas. Elle avait le droit d'en profiter surtout qu'elle était presque certaine, que, malgré les vacances annoncées, ça n'allait sûrement pas être de tout repos.

La jeune fille jeta un coup d'œil à sa montre, posa les valises à l'entrée et se dépêcha d'aller enfiler un truc de correct. Aude l'attendait pour dix-huit heures à son appartement, elles avaient prévu une soirée pizza et Rubis savait très bien qu'elle ne supporterait pas de retard de sa part. En effet, elle attendait une explication quant à son absence de ses derniers jours et le fait qu'elle n'ait pas même fait attention aux résultats de ses examens.

Oui. Avec tous les événements, Rubis avait oublié de regarder si elle passait en Master 1. Franchement, elle devait vraiment être perturbée. Aude en avait raté un seul : Sciences religieuses, mais juste parce qu'elle n'avait pas eu le temps de l'étudier. Rubis quant à elle, avait tout réussi malgré une note de dix en littérature française. Elle n'avait pas pu suivre les trois derniers cours et l'examen avait été essentiellement porté sur cette matière. Bref, elle passait en Master et c'était ce qui lui importait.

La demoiselle enfila rapidement un jean et un top et se hâta de partir.

***

Aude habitait dans une belle partie de la ville, un peu plus loin du centre, mais cela en valait la peine. Ses parents continuaient à lui donner une partie de son loyer et sa maman, mère-poule apparemment, lui envoyait des colis avec toutes sortes de choses extravagantes. Un fois, elle avait même reçu un éléphant en pierre, pour décorer son appartement. Bref, elle ne manquait de rien.

Rubis appuya sur la sonnette et attendit que sa meilleure amie lui ouvre. Ce qu'elle ne tarda pas à faire, preuve qu'elle l'attendait impatiemment.

La jeune fille monta les deux étages par les escaliers, elle en avait pris l'habitude, et, alors qu'elle allait frapper à la porte blanche, numéro quarante et un, celle-ci s'ouvrit.

Effectivement, elle était impatiente.

— Alors ? demanda-t-elle, alors qu'elle ôtait son manteau.

— Eh! Tout doux Marcel, fit Rubis. Je viens d'arriver. Bonjour à toi, toi aussi tu m'as manqué.

Aude leva les yeux au ciel, désespérée. Elle se rendit dans son salon, traînant des pieds. Rubis sourit derrière son dos et comme à son habitude, admira son appartement. Son amie adorait la décoration. Elle aurait bien aimé en faire son métier, mais étant donné le peu de débouchés dans ce milieu, elle avait préféré s'en abstenir. Pour elle, cela consistait juste en un passe-temps. Son appartement était très grand, les murs étaient blancs, sauf un dans le salon qu'elle avait peint en brun, couleur chocolat. Il était aussi lumineux et très confortable.

Rubis s'assit sur son fauteuil et lui dit :

— Tu as encore changé de tapis ?

— Oui, j'ai revendu les autres. Ils ne me plaisaient plus. En plus, c'est la mode des fausses peaux de mouton, alors je n'ai pas pu m'en empêcher.

La demoiselle au parapluie rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant