Incohérentes pensées

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Les mains plaquées contre le buste malheureusement musclé du beau blond, Rubis sentit tout à coup le souffle lui manquer. 

Étrangement, le fait de poser les mains sur son corps, lui avait fait malencontreusement oublier le fait qu'à la base, elle désirait le repousser. Non mais c'était quoi ça? Les joues rougies par la honte et l'envie, elle essaya de s'éclipser mais le bras bronzé de Charles s'abattit à côté d'elle, sur le mur carrelé de la salle de bain. Indécise quant à l'attitude à adopter vis-à-vis de lui, elle plongea ses yeux noisettes dans ses yeux clairs...et le regretta immédiatement. 

Charles avait les yeux brillants. 

Directement posés sur elle. 

Lentement, elle le vit baisser le regard sur ses lèvres et sentit son cœur battre un peu plus fort. Elle était une fille comme les autres après tout. Dire que Charles ne l'attirait pas aurait été un pur mensonge. 

Stressée comme jamais, elle retint son souffle, sans rien dire. Elle l'observait, incapable du moindre geste. Ses pensées étaient en ébullition dans sa tête, elle n'arrivait pas à aligner trois mots. Tout ce qu'elle voyait c'était les lèvres de Charles, son corps près du sien, sa peau encore mouillée, son odeur légèrement musquée, virile. Elle sentait sa chaleur au travers des mains posées sur son torse, elle sentait son pouls vibrer sous son toucher, elle pouvait humer son haleine légèrement mentholée tant il s'était approché d'elle. 

Agacée de se sentir à la merci de ce jeune homme qui la malmenait depuis le début de vacances, elle relâcha légèrement son souffle et reprit une respiration plus ou moins normale, essayant de réguler ses battements de cœur. Ses yeux se posèrent sur les lèvres de Charles et elle se surprit à rêver qu'il l'embrasse, comme la dernière fois. Toutes à ses pensées, elle passa sa langue sur ses lèvres, incapable de mettre de l'ordre dans tout cela. Préférant mettre de la distance entre elle et lui, elle laissa ses bras retomber le long de son corps. A peine avait-elle fait ce geste, qu'il réduisit la distance qu'elle leur avait imposé et qu'il la plaqua sur le mur de la salle de bain. 

— Je peux? demanda-t-il d'une voix rauque en baissant la tête vers elle. 

Elle haussa légèrement le menton et se mordit les lèvres. Sa voix était si vibrante de désir qu'elle se sentit immédiatement fondre. Incapable d'avoir une idée sensée, elle ne se reconnut pas en répondant à voix basse: 

— Oui. 

Immédiatement, les lèvres de Charles se posèrent sur les siennes, pressantes, vibrantes... Et Rubis lui répondit. Ce baiser était complètement différent de celui qu'il lui avait donné dans le salon lors de leur retour du spa. Il était beaucoup plus charnel. 

Emplie d'un désir qu'elle refoulait depuis longtemps, la jeune fille l'embrassa avec fougue, incapable de se retenir. Charles se plaqua contre elle, lui titillant la lèvre inférieure, elle le sentit sourire alors qu'elle venait de passer sa main dans ses magnifiques cheveux blonds. Charles inséra sa langue dans sa bouche, l'explorant avec avidité, comme si sa vie en dépendait. Elle le laissa faire, découvrant avec stupéfaction qu'elle aimait le sentir près d'elle, qu'elle aussi avait envie de lui. Charles était en pleine érection contre le bas de son pyjama trop fin et cela ne la gênait pas. Elle qui habituellement était fort prude, ne se sentait pas honteuse de la nudité de Charles contre elle. Le jeune homme s'écarta alors d'elle, le souffle court. Il la dévisagea et appuya son front contre le sien tandis qu'elle plongeait dans ses yeux azur, l'esprit vide, emplie d'un désir sans nom. Rubis avait mal au ventre tant elle se faisait violence pour ne pas se jeter sur lui. Les yeux de Charles rivés aux siens, elle crut discerner en lui énormément de désir mais aussi une once de peur, vaguement refoulée. Sans penser à rien, elle plaqua une main sur une de ses joues et, incapable de se retenir, relança un baiser, délicatement, comme si elle avait peur de le faire fuir. Il ne lui en fallut pas plus pour qu'il se raccroche à elle, dans une tentative désespérée de faire passer son profond mal-être. 

La demoiselle au parapluie rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant