La tête appuyée sur la vitre de la voiture, Rubis soupira. Elle ferma les yeux, écoutant la musique d'Angèle qu'elle avait mise dès qu'elle était montée dans son carrosse, espérant se couper du monde et surtout, des deux garçons qui n'arrêtaient pas de la dévisager.
Elle repensa à ce qu'il s'était passé dans la chambre, lorsqu'elle avait accompagné Marc qui rejoignait sa femme. Elle revit le sourire de Catherine qui l'avait accueillie à bras ouvert en lui murmurant "pardon d'avoir caché la vérité", elle repensa à ses larmes qui n'avaient pas arrêté de couler alors qu'elle était coincée sous les bras de la mère de Charles. Elle songea au câlin de ce dernier, dès qu'elle avait quitté les bras de Catherine et son merci chuchoté au creux de l'oreille... au sourire encourageant du père qui voyait que toute cette situation la rendait mal à l'aise. Elle considéra enfin le pour et le contre de sa situation, le bien et le mal, elle cogita afin de ne pas se perdre entre le vrai et le faux, afin de se retrouver en tant que personne à part entière. Non plus en tant que Rubis, la copine de Charles.
Et ça lui fit du bien.
Catherine était vraiment entourée. Elle avait beaucoup de chance. Et Rubis, ayant pris du recul, comprenait mieux le choix de Marc. Depuis, elle se sentait mieux vis à vis de cette situation. Elle avait compris que si elle avait eu l'occasion de rendre le sourire à son père, elle aurait elle aussi tout mit en oeuvre, y compris ce genre de mascarade. Rien n'était plus important que le fait que Catherine s'en aille, souriante, aimée et entourée. Et Rubis allait pouvoir prendre part à ça.
Songeant à tout cela, elle ne remarqua pas immédiatement qu'ils s'étaient arrêtés.
— Que faites-vous? fit-elle en retirant ses écouteurs de ses oreilles.
Au même moment, elle jeta un coup d'œil au travers de la vitre et fut surprise de se trouver sur le parking d'un fast-food à la devanture défraîchie.
— Il est plus de treize heure, on meurt de faim ici. On s'arrête manger un bout.
— Ici?!
Rubis était surprise. Elle n'imaginait pas du tout Baptiste et Charles manger dans un tel endroit. Ils étaient tellement...précieux. Et à la maison, ils mangeaient tellement sain qu'elle n'avait jamais imaginé qu'ils puissent aimer ce genre de nourriture.
— Tu croyais quoi? Que l'on mangeait toujours de la viande maigre et des carottes? On nous oblige à manger ça. Au fond, on est des mecs comme les autres et on adore la mal-bouffe.
Charles acquiesça, complètement d'accord avec l'explication de son ami et n'ajouta rien. Il sortit silencieusement de la voiture et claqua la portière leur faisant signe de le suivre.
Rubis haussa les sourcils et sourit. Elle était belge après tout et adorait les frites! Elle ouvrit la portière à son tour et rejoignit les garçons qui se dirigeaient déjà à grands pas vers la porte d'entrée, surmontée d'un néon lumineux A la patate grillée. On aurait dit un vieux restaurant d'une quarantaine d'année qui n'avait jamais été rénové depuis. La jeune fille sourit, elle adorait ce genre d'endroit. Une fois son père l'avait emmené dans un restaurant qui avait été bâti dans un ancien wagon de train et se trouvait dans une ancienne gare. La décoration était super vintage et les plats étaient divins...elle avait tout simplement adoré.
En rentrant, Rubis fut surprise. Si la devanture était vieillotte, l'intérieur paraissait tout neuf. Il y avait de belles tables en métal et de beaux sièges rouges. Une cinquantaine de plaque en métal recouvrait le mur le plus imposant du restaurant...toutes venant des USA. C'était vraiment pas mal.
Sans demander l'autorisation, Charles et Baptiste s'installèrent sur une petite banquette de 4, au fond de la pièce, suivis de près par Rubis qui observait les alentours avec étonnement, ignorant les regards qui déviaient automatiquement vers eux (surtout des jeunes filles).
VOUS LISEZ
La demoiselle au parapluie rouge
RomanceCharles est un fils à papa pourri gâté et a l'habitude que tous acquiescent à ses moindres demandes. Il a toujours reçu énormément d'attention étant donné qu'il est le fils du plus grand directeur de l'usine à papier de Cherwood & Sons. Cependant, s...