Désastreuse soirée

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Rubis, Baptiste et Charles étaient rentrés au domaine, complètement trempés. En effet, la pluie qui n'était qu'une bruine au début de leur voyage de retour avait fini par tomber par torrent, cinq minutes à peine avant qu'ils ne rejoignent la maison. Les garçons avaient ralenti la cadence. Le temps qu'ils rentrent, il faisait déjà noir et les parents commençaient à s'inquiéter.

Alors qu'ils étaient entrés dans la maison, Catherine et Céleste avaient poussé un soupir de soulagement. Puis les avaient tous grondés parce qu'ils étaient mouillés. Baptiste, Charles et Rubis avaient échangés un regard de connivence et avaient explosés de rire face aux moues des mères-poules... qui avaient croisés les bras en même temps, au même moment, avec une même expression. La ressemblance avait été frappante. Cela avait donc engendré un deuxième fou-rire de la part des jeunes gens.

Rubis, installée sur le divan de la chambre, sourit. Elle ne savait pas pourquoi, mais quelque chose avait changé. L'ambiance entre les garçons et elle était plus... détendue. Ça lui faisait du bien. Vraiment. Et elle espérait franchement que cela dure.

— Tu peux y aller, fit Charles, la faisant sortir de ses pensées.

La jeune fille prit les vêtements qu'elle avait posé sur ses genoux, se leva et se figea. Charles était face à elle, uniquement vêtu d'un caleçon et en train de se sécher les cheveux d'une seule main grâce à un essuie blanc. Son regard dériva vers son buste bien dessiné, puis vers sa tête. Il l'observait. Son foutu sourire prétentieux, plaqué sur ses lèvres.

— Quoi ? demanda-t-elle sur la défensive alors qu'il plongeait ses yeux bleus dans les siens.

— Non, non, rien.

Cela semblait presque trop facile. Rubis soupira et crispa les mâchoires pour éviter de lui faire une remarque indécente. Cependant, lui, ne se gêna pas...

— Juste que..., débuta-t-il alors qu'elle arrivait à sa hauteur. Si tu veux mater, vas-y, ne te gêne pas. Je peux même te faire quelques petites postures spécialement conçues pour ce genre d'occasion.

Et sous les yeux ébahis de la jeune fille, il commença à se prendre pour hercule, à faire saillir ses biceps et les muscles de son dos en prenant différentes pauses. Il souriait bêtement et se foutait d'elle ouvertement. Rubis éclata de rire, gênée, n'osant pas le regarder, devant de telles démonstrations et lui jeta dessus la première chose qu'il lui passait sous la main... c'est-à-dire ses vêtements.

Charles cessa son spectacle pour ramasser ce qu'elle venait de lui balancer au visage. Rouge de confusion, elle le vit saisir sa culotte entre ses doigts et lui dire :

— Ou la la ! Quelle belle petite culotte noire en dentelle ! Madame met des dessous sexy !

Il éclata de rire lorsqu'il aperçut son expression outrée et se mit à courir dans la pièce, à moitié à poil, sa culotte entre les mains, refusant que Rubis s'en empare.

C'est ce moment que choisit Baptiste pour apparaitre dans leur chambre. Il fixa la scène, étonné. Charles se figea, la culotte entre les mains et lui sourit. Baptise sembla comprendre immédiatement la situation et rit à son tour. Il avança vers eux, et - ils n'étaient pas amis pour rien - ramassa le soutien-gorge de Rubis et le leva vers Charles.

— Ma parole, fit-il, c'est très joli.

Les deux garçons, écroulés de rire, Rubis en profita pour ramasser ses vêtements et reprendre violemment ses dessous des mains des garçons. Entre ses dents, elle marmonna : « Foutus gamins ! ». Elle s'enferma dans la salle de bain à double tour et leur tira la langue alors qu'ils ne pouvaient pas la voir. Elle les entendait encore hurler de rire derrière la porte.

La demoiselle au parapluie rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant