Le repas était terminé depuis une heure déjà. Il avait paru interminable à Rubis qui ne voulait plus qu'une seule chose : dormir. Ils avaient tant mangé qu'elle se sentait toute ballonnée.
Voyant la jeune fille porter la main à son ventre, Baptiste sourit.
— Ne t'inquiète pas. C'était le souper de bienvenue. On mangera beaucoup plus léger les autres soirs.
— Oh mon dieu ! s'exclama-t-elle, soulagée. Heureusement, sinon à la fin des vacances, je vais devenir obèse.
— Tu as encore de la marge.
Rubis sourit. C'est vrai qu'elle n'était pas bien grosse. Apparemment c'était un truc de famille. Sa mère n'était pas grosse, sa grand-mère ne l'était pas non plus... L'air de rien, la génétique jouait beaucoup. Et puis, elle faisait quand même pas mal de sport et ne mangeait pas énormément non plus.
Alors qu'elle allait demander au jeune garçon quand est-ce qu'ils allaient pouvoir aller dormir, Charles et sa mère apparurent dans la pièce où ils s'étaient réfugiés.
Baptiste se releva du fauteuil et sourit à Catherine.
— On vous avait perdu, dit-elle en regardant Rubis. La soirée a été riche en émotion, je vais vous montrer vos chambres. Vous avez tous besoin de sommeil.
— Merci maman.
Catherine se dirigea vers le hall d'entrée, là où Rubis avait distingué un énorme escalier joliment ouvragé et monta aux deuxième étage, suivie de sa troupe, épuisée. Elle ouvrit une première porte, proche de l'escalier, qui était pour Baptiste.
Après l'avoir laissé là, elle ouvrit la dernière porte du pallier et indiqua : « Voici votre chambre. Vous êtes tranquilles ainsi, la salle de bain est juste à côté. »
— Merci, bonne nuit maman.
Charles fit un baiser sur la joue de sa mère et tourna les talons.
— Merci beaucoup, Catherine, déclara Rubis, souriante.
Elle lui sourit et s'empara de ses deux mains pour déclarer en la fixant : « Merci beaucoup à toi, Rubis. Je suis vraiment très heureuse de t'accueillir. » Rubis fut secouée. Elle pensait vraiment ce qu'elle disait. Son sourire venait creuser deux jolies fossettes sur ses joues et elle la fixait, toute émoustillée.
— Passez une bonne nuit, dit-elle, en tournant les talons.
La jeune fille ferma la porte et s'appuya contre celle-ci. Il y avait eu tellement d'émotion en une seule soirée qu'elle se sentait lessivée. Rubis s'avança enfin dans le couloir et observa la chambre qu'on leur avait attribuée. La première porte sur sa droite menait à la salle de bain. La seconde sur sa gauche, à un immense dressing qui était déjà rempli de vêtements d'homme. Elle atterrit enfin dans ce qui allait leur servir de chambre. Celle-ci était spacieuse, décorée avec goût. Le mur où reposait l'imposant lit était peint en gris et affichait un unique tableau représentant une mer déchaînée. Il y avait une immense télévision accrochée au mur opposé et un magnifique fauteuil en cuir qui trônait au milieu de la pièce. Ils avaient aussi droit à un petit balcon qui donnait directement vue sur le jardin.
Elle n'en revenait pas de dormir dans une telle maison. L'air de rien, elle était plutôt contente d'avoir accepté ce pacte. Les vacances allaient lui faire le plus grand bien... à condition que Charles se comporte bien. Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, Rubis parut enfin se rendre compte que Charles s'affairait dans la pièce, agité, les traits tirés.
— Que fais-tu ? lui demanda-t-elle.
— Je m'installe dans le divan.
Ah oui. Bien sûr. Hors de question qu'ils dorment dans le même lit et qu'ils partagent les mêmes draps! Elle n'aurait souhaité cela pour rien au monde. Rubis observa Charles retirer les coussins du fauteuil, déplier une couverture et s'installer confortablement dans le fauteuil en cuir. Il alluma la télévision et ne lui prêta plus aucune attention.
« Génial ! », pensa-t-elle. Les vacances promettaient d'être palpitantes avec lui.
Rubis se dirigea vers le dressing, là où on avait amené ses bagages. Elle entreprit de les défaire et de les ranger à côté de celles de Charles. Une fois tout rangé, elle plaça ses valises au-dessus d'une armoire, prit un pyjama et s'engouffra dans la salle de bain avec sa trousse de toilette.
La douche chaude lui fit le plus grand bien et lui permit de remettre de l'ordre dans sa tête. Elle était en Ardèche. Dans une maison magnifique, avec un garçon qui faisait semblant d'être son copain et toute sa famille. Au moins, Baptiste était là pour lui remonter le moral. L'air de rien, il était sympa. Arrogant quelques fois, mais sympa.
Elle se brossa les dents, passa un peigne dans ses cheveux et enfila son pyjama : un vieux t-shirt et un short qu'elle avait hérité de Jade.
Elle sortit de la salle de bain pour se diriger vers la chambre et constata que Charles s'était assoupi dans le divan, la télévision encore allumée. Elle l'éteignit et l'observa un instant. Il devait être franchement mal mis. Ses pieds dépassaient du fauteuil et il paraissait tout recroquevillé là-dedans. Elle se doutait que le cuir froid du divan ne devait pas être de tout confort. Cependant, il était hors de question qu'ils dorment à deux... il aurait pu au moins prévoir de mettre un matelas quelque part!
La jeune fille soupira, ferma les rideaux et se glissa avec délices sous les couettes en plume. Si ça ce n'était pas confortable...
Rubis ferma ses paupières qui déjà, étaient lourdes. Le séjour venait à peine de commencer et elle était exténuée. Elle espérait que son séjour ne serait pas trop fatiguant et surtout qu'ils ne se fassent pas prendre...
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La demoiselle au parapluie rouge
RomansaCharles est un fils à papa pourri gâté et a l'habitude que tous acquiescent à ses moindres demandes. Il a toujours reçu énormément d'attention étant donné qu'il est le fils du plus grand directeur de l'usine à papier de Cherwood & Sons. Cependant, s...