Début des festivités

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Rubis ouvrit les yeux, étourdie.

Elle s'était endormie, la tête appuyée contre son coussin qu'elle avait placé sur la vitre du 4x4. Elle avait mal partout... Ce n'était pas très confortable de dormir dans une voiture. Baptiste était tellement grand, qu'il avait dû reculer son siège et elle n'avait pas énormément de place pour ses jambes. Les deux jeunes hommes discutaient ensemble et paraissaient avoir oublié sa présence.

Elle observa le paysage. Ils avaient quitté l'autoroute et elle pouvait à présent observer ce qui s'étalait sous ses yeux, étendues vertes et pimpantes. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait plus quitté le sol de la Belgique...

Alors qu'elle se relevait pour s'installer plus confortablement sur son siège, Baptiste, derrière lequel elle s'était installée, tourna la tête, et s'exclama dans un immense sourire :

— La belle au bois dormant est réveillée !

— Oui, et toute courbaturée, si tu veux savoir.

Comme si c'était possible, il sourit davantage. Il lui tendit une bouteille d'eau qu'ils avaient prise dans son sac et elle lui demanda :

— J'ai dormi longtemps ?

— Quatre bonnes heures.

Rubis soupira. Il restait encore trois bonnes heures de route.

— On va bientôt faire une pause, déclara Charles, du ton froid qui le caractérisait tant. Baptiste va rouler un peu et on en profitera pour dégourdir nos jambes.

La jeune fille hocha la tête. Elle devait aller aux toilettes, ça tombait bien.

Ils roulèrent encore une demie heure avant de s'arrêter sur une aire d'autoroute, pratiquement vide. Rubis remit ses converses et poussa la portière. Elle étendit ses jambes avec un tel bonheur que Baptiste éclata de rire :

— Si tu voyais ta tête !

— J'ai mal partout !

Baptiste tourna les talons et s'enfonça dans les buissons. Rubis quant à elle, partit vers le petit magasin au fond de l'air d'autoroute. Les toilettes y étaient généralement répugnantes mais elle n'avait pas d'autre choix.

En revenant, elle croisa Baptiste qui lui dit : « J'arrive, je vais juste chercher un coca. »

Elle se dirigea vers la voiture et constata que Charles s'était posé sur le capot, une bouteille d'eau dans sa main droite. La posture qu'il avait prise lui faisait penser à celle d'un mannequin. Il fallait avouer qu'il n'était pas mal du tout avec sa carrure imposante, ses yeux bleus, son mètre quatre-vingt. Les filles devaient probablement lui courir après... il ne se comportait sûrement pas avec elles comme il se comportait avec Rubis.

La jeune fille arriva près de lui et il se mit à l'observer. Il l'observa tellement longtemps qu'elle commença à se sentir mal à l'aise. Alors qu'elle allait s'installer dans l'herbe, un peu plus loin, il déclara :

— Il va falloir que l'on discute.

— A propos de quoi ?

— Des listes que l'on a rédigées. Et puis, si jamais on a des questions, on peut se les poser.

Rubis soupira. Quelques jours auparavant, il lui avait fait parvenir sa liste de détails qu'elle avait dû retenir afin de faire bonne figure devant sa famille. Elle avait été surtout surprise de la formation qu'il avait derrière lui, du haut de ses vingt-quatre ans. Il avait sauté une classe et avait un parcours universitaire impressionnant. Il avait débuté par un bachelier en marketing, puis avait continué ses études en s'inscrivant dans la business analyse, il avait continué à faire des formations par-ci par-là, notamment en gestion de personnel. Au final, il avait durement mérité sa place dans l'entreprise de son père. Elle se souvenait qu'il aimait le sport, notamment le volley-ball, qu'il faisait du piano et qu'il n'aimait pas lire.

La demoiselle au parapluie rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant