Comédie à l'état pure

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Rubis ouvrit brusquement les yeux.

Non mais ce n'était pas possible ! Elle allait vraiment le tuer. Ce coup-ci, c'était sûr. Elle n'arriverait pas à le supporter jusqu'à la fin des vacances.

D'abord, il avait ouvert grand les rideaux et le soleil l'avait éblouie. Maintenant, il ne trouvait pas mieux à faire que de mettre la musique à fond dans la salle de bain et de chanter, faux qui plus est, en anglais sous sa douche.

Elle repoussa la couette et se dirigea à grand pas vers la salle de bain. Elle se figea et frappa violemment à la porte pour crier : « Non mais ce n'est pas bientôt fini ce boucan ! » Son humeur massacrante atteignit son apogée lorsqu'il ouvrit brusquement la porte (qui faillit lui briser le nez) et demanda :

— Que se passe-t-il ?

— À ton avis !

Il haussa les sourcils, faisant semblant ne pas comprendre.

— Tu m'as réveillée abruti !

— Ah bon ?

Il l'observa avec son petit air hautain et ajouta, énervé : « Et bien toi, tu ne m'as pas laissé dormir de toute la nuit ! Figure-toi que tu ronfles ! »

Rubis se rapprocha de lui et grogna :

— Je ne ronfles pas ! Je respire fort, nuance !

Elle tourna les talons. Cette journée allait être horrible, elle en était à présent certaine. Elle entendit la porte de la salle de bain claquer et jura entre ses dents. Il pourrait faire un effort pour être un peu plus agréable quand même. Elle respirait fort, et alors ? Elle n'allait pas arrêter de respirer pour le contenter quand même.

Agacée, elle replaça la couette et les coussins correctement et fila dans le dressing se chercher une tenue pour aller déjeuner.

Charles était entre temps sorti de la salle de bain et refaisait le divan convenablement afin que personne ne voie qu'il avait dormi dedans. Rubis, elle, s'engouffra dans la salle de douche et se prépara. Elle attacha ses cheveux en un rapide chignon étant donné le temps qu'elle avait pu distinguer dehors et enfila une combi-short qu'elle avait déniché avec Baptiste.

Le jeune garçon l'attendait devant la porte.

— Enfin prête ? lui demanda-t-il.

— Oui, marmonna-t-elle entre ses dents.

Ils descendirent ensemble les escaliers, sans se regarder, préférant s'ignorer et entrèrent dans le salon où Marc s'était installé.

— Et bien dis donc, s'exclama-t-il en les apercevant, on croyait que vous ne vous lèveriez jamais. Ça, quand on s'amuse toute la nuit...

Rubis rougit violemment, face au sous-entendu et n'osa pas lever les yeux vers son visage. Ce genre de sujet, ça la mettait franchement mal à l'aise. Aude s'amusait toujours à l'ennuyer sur ce sujet, avec elle, ça passait... et encore, c'était parfois limite. Ici, il s'agissait de Marc! C'était complètement différent. Ce dernier se mit à rire et leur dit de se rendre dans la salle à manger pour y déjeuner.

En entrant dans la salle, Rubis sourit à Baptiste qui était déjà installé à la longue table et se dirigea vers lui. Il venait aussi d'arriver. Elle s'assit à sa droite alors que Charles prenait place à ses côtés et lui demanda : « Bien dormi ? »

— Oui, super.

— Non, pas du tout, réagit immédiatement Charles, des éclairs dans les yeux. Il s'avère que cette fille ronfle !

La demoiselle au parapluie rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant