Voilà exactement dix jours que Rubis était ici, en Ardèche, et une certaine routine s'était installée. Elle s'entendait de mieux en mieux avec Baptiste tandis que Charles lui tapait sur les nerfs mais restait dans son coin. La famille, quant à elle, était ce qui apportait le plus grand réconfort à Rubis. Elle adorait cette façon de les voir tous ensemble, de se chamailler, de rire et de partager tant de choses. Parfois, durant les repas, elle se mettait sur pause et les observait. Simplement.
Elle se surprenait, dans ces moments-là, à sourire toute seule. L'air de rien, cette famille lui apportait un petit peu de bonheur et lui faisait oublier sa vie à Bruxelles, seule, sans attache.
Entre elle et Charles, il n'y avait eu aucun rapprochement en dehors de la fois où il l'avait massée au bord de la piscine. Baptiste leur en avait fait la réflexion mais Rubis n'avait pas envie de faire d'effort. Il était sans cesse sur mon dos, chaque matin, il ne la laissait pas dormir. Tous les matins, il prenait un malin plaisir à faire du bruit, ayant constaté à quel point Rubis n'était pas matinale. Il ouvrait les rideaux, sans aucun scrupule, s'acharnait à chanter sous sa douche et à faire autant de bruit qu'il le pouvait. Un jour, Rubis était rentrée dans la chambre et avait observé Charles, couché sur le lit, la tête sur son coussin, en train de téléphoner à l'une de ses nombreuses conquêtes... à ce moment-là, il lui avait simplement souri comme si ce qu'il était en train de faire n'était pas du tout gênant et il avait continué sa conversation, sans plus faire attention à elle.
A présent, Rubis l'ignorait. Il s'agissait de la technique la plus probante qu'elle avait trouvée.
Aujourd'hui, le temps était un peu plus gris et Rubis s'était installée confortablement dans la bibliothèque que lui avait fait découvrir les deux jeunes enfants, Max et Lucy, du domaine. Depuis lors, elle aimait s'y attarder. La bibliothèque était magnifique, plus belle que dans ses rêves. Les livres y étaient rangés par genre et elle pouvait y retrouver n'importe quoi: que ce soit un livre sur les templiers où une simpliste romance. Apparemment les grands-parents de Charles adoraient les livres... elle avait même observé toute une rangée, dans le fond de la pièce, mise sous clés.
Alors qu'elle était assise sur une des belle méridienne qui trônait dans la salle, la porte s'ouvrir brusquement. Rubis leva les yeux du roman qu'elle était en train de dévorer et fut surprise de voir Céleste dans l'entrebâillement de la porte.
— Tu es là, fit-elle, en refermant la porte derrière, avec un léger sourire. Baptiste m'a bien dit que je te trouverai ici.
— Bonjour Céleste. Comment vas-tu?
— Bien, bien bien. Tout va bien ?
— Oui, pourquoi?
Céleste s'avança vers elle, un drôle d'air peint sur son visage. Elle s'installa sur le siège gris, à côté d'elle et plaça ses mains sur ses genoux, comme si elle avait quelque chose d'important à lui confier. Après l'avoir dévisagée quelques secondes dans les yeux, elle se lança.
— Est-ce qu'il y a un souci entre toi et Charles ? demanda-t-elle, soudainement.
Perplexe, Rubis fit non de la tête. Elle ne s'attendait pas à une telle question de sa part. A dire vrai, Charles et elle jouait parfaitement la comédie face à sa famille: à table, il lui servait toujours une assiette, il jouait parfois avec elle dans le jardin, se plaçait près d'elle pour bronzer... Bref, il essayait de parvenir à se supporter pour ne pas attirer les soupçons. La vieille dame pinça les lèvres et soupira pour oser déclarer enfin :
— Je vois bien qu'il ne te porte pas beaucoup d'attention ! Il ne te touche jamais, il n'est jamais avec toi, vous ne prenez jamais de moment à deux alors que ce sont vos premières vacances en amoureux. Je vois bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Il est vraiment incroyable ! Comme son père. Toujours à essayer de maintenir les apparences. Il fait semblant qu'il n'a aucun sentiment alors qu'au fond, c'est un cœur d'ange.
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La demoiselle au parapluie rouge
RomanceCharles est un fils à papa pourri gâté et a l'habitude que tous acquiescent à ses moindres demandes. Il a toujours reçu énormément d'attention étant donné qu'il est le fils du plus grand directeur de l'usine à papier de Cherwood & Sons. Cependant, s...