Chapitre 11 : Le Dernier Survivant

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《 NON ON DOIT ALLER LE CHERCHER ! 》
Ces voix, ces cris, je sais distinguer, malgré l'écho douloureux qui résonne dans ma tête, qui les a lancés.
Anna, ma mère et ma tante, Nicky, Tristan.
Ils le disent tous en même temps.
Ça me fait du bien de les entendre mais quand même, c'est étrange, non?
Ça y est. Je suis mort et j'entends les morts au loin. Sans aucun doute.
Il faut que j'ouvre les yeux, que je vois où je me trouve. Que je sache comment je suis mort.
Et eux, Anna, Nicky et Tristan, comment sont-ils morts?
Une décharge électrique s'étend dans mon bras droit et me réveille.
Je ne suis pas mort.

Je prendrai le temps de réfléchir à ça plus tard.
Je suis allongé dans une sorte de petite capsule assez grande pour m'allonger à l'intérieur.
La forte luminosité dont j'ignore la source me fait mal aux yeux et je ne sais pas dire combien de temps j'ai dormi ici. Peu importe après tout, je me sens si bien ici, haha!

J'ai eu une sorte de transe, j'ai perdu tous mes repères, mais tout va bien, je suis en sécurité! Ouais!

Je reste un bon moment allongé sur le dos, sans bouger en humant avec délice l'odeur d'amande qui flotte dans l'air. Ah, les amandes!

Je découvre qu'à ma droite, encastrée dans la paroi arrondie, se trouve une sorte de machine que l'on trouve dans les hôpitaux. Il y a des tubes remplis de liquides colorés qui en partent et qui arrivent... dans mon bras droit! La décharge, c'est ça! Je me calme tout de suite. Si "calmer" est le mot qui correspond. Non, "je me fige" s'approche plus de mon état actuel.

Mais, Seigneur, les piqûres ont toujours été ma phobie principale! Mais alors là, cinq injections dans le bras avec ces...Argh!
Je retire avec force les tuyaux de mon bras, ce qui me fait souffrir énormément mais qui me remet les idées en place tout de suite.
Il y a cinq "trous" dans mon bras désormais et ils saignent tous, de plus, le liquide injecté dans mon corps était sûrement une sorte de drogue, destinée à me garder calme et à atténuer la douleur, résultat : chaque centimètre carré de mon corps est douloureux.
Je garde les tuyaux en main quelques instant tandis que le liquide continue de couler sur le sol mou de la capsule.
Ciel! Si je n'avais pas les injections et les piqûres comme phobie, je crois que j'aurai laissé les liquides s'insinuer calmement dans mon corps et me rendre hilare jusqu'à ma mort.
Je regarde mon genou mais je mets du temps à comprendre.
"On" a découpé mon pantalon imbibé de sang à la va-vite et "on" a recousu mon genou.
Il est nickel!
Mais qui sont ces "on"?
Où est-ce que je me trouve?
Dans un hôpital?

Ma tête repose sur un sac assez dur. Tiens?
Le sac de Mémé Girard.
Mais oui! Mes "alliés" m'ont laissé tomber. Tout me revient! Sequoia National Forest! Thompson et ses hommes m'ont enlevé!
Je dois sûrement me trouver dans le QG du Gouvernement. Ils m'ont amené ici pour me droguer, me transformer et me faire passer à l'antenne pour pousser les gens à faire comme moi. Ou bien ils veulent m'interroger mais m'injectent du produit pour me faire dire ce qu'ils veulent entendre.
Ça me semble tordu. Il doit y avoir autre chose...
Je fouille le sac de Mémé et j'y trouve un sachet en plastique avec quelques provisions et une enveloppe à l'intérieur, deux écharpes en laine qu'elle a tricoté, les lampes de poche, et son porte-feuille. Il y a de beaux billets à l'intérieur et des photos.
Je remet tout dedans car il n'y a rien qui peut m'aider à m'échapper d'ici. J'enlève de l'écharpe orange - qui m'a servi de bandage l'autre fois - les quelques feuilles mortes qui y sont restées accrochées puis la remet dans le sac.
Je dois sortir. Absolument, ils n'ont pas pu me trahir!
Je soupire bruyamment puis me met à marteler l'épaisse vitre qui se trouve derrière ma tête. Casse-la et enfuis-toi Gab!
Je me retourne sur le ventre pour être plus confortablement installé et tambourine de plus belle sur la vitre de toutes mes forces.
Une immense panique m'envahit, et si je ne réussis pas à sortir?
Encore et encore plus fort, je reporte toute la haine et le désespoir que je ressens sur cette vitre, je dois sortir. Il le faut bien. Je dois retrouver Anna, mais pour ça, je DOIS sortir.

Le Dernier Survivant Où les histoires vivent. Découvrez maintenant