Les gardiens du Gouvernements nous ont vus arriver, les tirs fusent, de notre côté, comme du leur.
Je sers la barres métallique de toutes mes forces dans mes deux mains tandis que la voix de Marie derrière moi me crie qu'elle me couvre.
Je comprends alors que je dois courir. Ce que je fais.
J'ai l'impression de voler, je crois que je n'ai jamais été aussi rapide!
Je prends un simple couvercle de poubelle pour me protéger un minimum des tirs. Je suis conscient qu'il ne va pas tenir très longtemps alors je n'hésite pas et je trace vers le garde le plus proche de moi, que Marie essaye de distraire en lui balançant tous les trucs qui lui tombent sous la main.
Je m'approche de lui en me faisant le plus discret possible et lui donne un violent coup de barre derrière la tête, ce dernier tombe lourdement sur le sol, K.O.
Deux de ses camarades s'en aperçoivent et commencent à me tirer dessus. Je protège mon corps le plus possible derrière le couvercle mais ma tête est complètement à découvert et un tir me frôle l'oreille, une douleur lancinante s'empare de moi et j'ai l'impression que ma tête va exploser, je lâche un cri étouffé en portant instinctivement ma main à mon oreille droite.Marie accourt vers moi et me pousse avec violence derrière un pan de mur, me prend le couvercle de poubelle des mains et, avec un pistolet semblable à celui qu'avait Thompson dans l'ascenseur, tire dans le tas sans aucune précision, complètement aléatoirement.
Je me recroqueville contre le mur, je sens mes mains tremblantes contre la barre de fer gelée.
Je n'ai aucune protection, si un garde me trouve ici, il n'aura aucun mal à me tuer. Un tir entre les deux yeux et hop, fini.Mon oreille droite, touchée et, je l'imagine sans aucune difficulté sanglante, bourdonne, les tirs et les cris sont assourdissants.
Un son aigu continu résonne dans mon crâne, un liquide chaud coule sur mon visage.
Et maintenant, qu'est-ce que je dois faire ?Je m'inquiète pour Marie. Elle est soit complètement folle, soit vraiment courageuse. J'opterais plus pour la première proposition mais même si elle perdu la tête, elle reste mon alliée, je ne peux pas rester comme ça. Je dois l'aider.
Loin devant moi, je vois mes amis et des camarades de Thompson se battre, certains, après avour reçu une balle dans le torse ou la tête, s'effondrent.
Si je dois mourir, c'est comme ça que je le ferai. En me battant jusqu'au bout, jusqu'à la dernière seconde, pas en faisant le lâche en PLS derrière mon mur.
Ainsi, je me lève, et je cours avec les autres sur nos ennemis. Je cherche parmi toutes ces têtes blessées mes amis mais je ne les retrouve pas.
Dans un cri de rage général, mes camarades et moi nous ruons sur nos ennemis, je donne des coups de barre dans tous les sens et je vois de nombreuses silhouettes bleues tomber sur le sol.
Parfois, une personne à côté de moi trébuche mais je la force à se relever.
Un homme aux cheveux grisonnants devant moi s'effondre sur le ventre dans une mare de sang. Je suis pétrifié devant ce spectacle funeste. J'essaye de le relever, je le secoue, je le gifle, même, en lui priant de se remettre debout, de se réveiller.Mais nier la vérité ne mènera nulle part, on doit avancer.
Il serre dans sa main un petit pistolet dont je m'empare, je lui ferme ses yeux vitreux et me relève, plus en rage que jamais contre le Gouvernement. Je m'essuie distraitement la tempe droite et ma main est recouverte de sang chaud...Un mort en plus, comme si c'était normal.
J'estime une demi-douzaine de silhouettes bleues, et, de notre côté, une petite quinzaine.
Majorité numérique.
Je cours rejoindre les autres et je tire vers les silhouettes bleues en fermant un oeil, histoire de viser le mieux possible.
Un, puis deux. Ils s'écroulent et je sais qu'ils ne se relèveront pas.
Eh bien, le Gouvernement aura réussi à me changer en meurtrier...
Comme tous mes acolytes, en fait.
Les autres se chargent du reste et enfin, toutes les silhouettes bleues sont à terre, dans un véritable lac de sang qui me donne le tournis.
Il y a un long silence durant lequel nous restons tous en alerte, nos armes à la main prêts à attaquer, comme si les morts allaient se relever. Mais après de longues minutes de lourd silence pour eux, d'interminable résonnement aigu dans la tête pour moi, nous constatons que tous nos adversaires sont morts.
Certains, voyant que un ou plusieurs de leurs amis ne sont plus, lâchent un cri de désespoir, se laissent tomber par terre dans des postures théâtrales.
Le spectacle n'a rien d'amusant, pour être sincère, c'est un véritable brise-coeur qui donne envie de passer le restant de sa vie caché dans un trou à attendre une mort sans douleur.Un grand vide s'est formé en moi, mais il ne dure que peu. Je ne fais que prendre un court moment pour repenser à cet homme qui s'est effondré devant mes yeux.
Personne ne s'est retourné, je ne sais même pas si quelqu'un a vu cet homme si courageux s'éteindre, comme plein d'autres.
Et mes amis, à moi ?Plusieurs corps se jetant sur moi et répétant mon nom me sortent de mes pensées noires et me donnent chaud au coeur.
Ils sont tous là, c'est si beau que j'ai envie d'en pleurer. D'en vomir, même.
Mais pour tout vous dire, mon estomac est tellement vide que je crois que vomir me sera impossible avant des mois.
Bradley, Marie, Suzan, Michiel.
Tous vivants. Pas en super état, certes, mais la lueur qui brille dans leurs yeux me fait revivre.
Après une longue accolade, nous nous séparons et suivons les autres qui sortent du parking, où l'odeur pestilentielle de sang commence à tous nous étouffer.
Marie marche à mes côtés, tandis que Michiel, Suzan et Brad parlent avec animation devant nous, comme des enfants qui reviennent d'une attraction à sensations fortes.
J'adresse un faible merci à Marie, tandis que nous arrivons à l'extérieur, il pleut à verse, l'eau commence à ruisseler sur le sol.
- Gabriel, tu ne dois pas me remercier, j'ai fais ce que j'avais à faire, me répond-t-elle d'une voix plus faible que ce à quoi je m'attendais.
Je me tourne vers elle, étonné et je constate qu'elle est encore plus en sang que moi, qu'une balle a apparemment atteint son genou, quelque chose comme ça. Elle perd beaucoup de sang, son pantalon en est imbibé.
- Marie... dis-je bêtement.
- Je sais. N'en parlons pas, je sais très bien que je n'irai pas jusqu'au bout de cette histoire, alors peu importe. Je t'ai sauvé la vie et c'est tout ce qui compte.
- Comment ça, je bégaye sans vouloir comprendre. Non, on va te soigner à la Tente et tu finiras tout ça à nos côtés! On va finir tous ensemble!
Elle m'adresse un sourire désolé et secoue la tête de gauche à droite comme pour dire qu'elle ne veut,plus parler, nous continuons à marcher ( enfin, moi marcher, et elle boîter énormément ) dans un silence qui semble peser sur nos épaules.Je me concentre sur le chemin car ma gorge commence à se nouer et les larmes me montent aux yeux, enfin, je remarque que nous sommes arrivés devant l'église de Berkey Hill, où Thompson et quelques-uns de ses compagnons nous demandent de les attendre et rentrent à l'intérieur pour une histoire de repérage ou je ne sais quoi.
Durant leur absence qui semble interminable, les questions fusent, mais moi, je me contente de m'asseoir à l'abri de la pluie qui semble doubler d'intensité et d'observer les gens.
La plupart des "potes" à Thompson sont quasi intacts, comme si les conflits armés, ils y étaient habitués.
Et nous, enfin, moi et mes compagnons, on est amochés de partout, les cheveux trempés, les vêtements sont sales, dégoulinants de pluie et de sueur, rt sont arrachés parfois.
Nos visages sont marqués par la fatigue et la faim. D'énormes cernes se sont installés sous nos yeux, comme si notre interminable sommeil dans ces capsules n'avait été en rien réparateur.Je me demande comment s'en sortent les autres... Ils me manquent un peu.
Je viens de me souvenir que Courtney se baladait toujours avec deux gars, ses numéros, comme elle les appelait. En fouillant dans mes souvenirs, je ne me rappelle pas les avoir vus, ce matin où nous avons tenté de nous échapper du parking...
Bizarre...Thompson et ses compagnons sortent enfin de l'église et annoncent haut et fort que nous devons nous mettre en route pour la Tente immédiatement, que nous n'avons pas une seconde à perdre.
Michiel semble ravi et vient me murmurer que son Opérateur a été endommagé durant la bataille.
- Ça n'est pas vraiment réjouissant, je lui fais remarquer, sarcastique.
- Ça non, mais le fait que j'ai réussi à joindre Courtney l'est, s'exclame-t-il avec un sourire jusqu'aux oreilles.Et voilà! C'est fini! Rendez-vous samedi prochain, pour en savoir plus héhé ! :D
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Le Dernier Survivant
AvventuraLe soir de Noël, les familles du monde entier reçoivent un colis de la part du gouvernement de leur pays. A l'intérieur : de la dinde, du foie gras, des desserts,... Les présidents sont clairs : Tout le monde doit manger ce que contient le colis pou...