Chapitre 21 : Dans la tête de Thompson

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Je me souviens de cette lourde brume qui s'était posée sur Berkey Hill, ce matin-là, tandis que le soleil commençait à pointer le bout de son nez.
Je savais que tout allait se jouer dans cette journée.
Jamais je n'avais été si angoissé, et pourtant, des discours, j'en ai tenu un sacré paquet!
Plusieurs représentants de la Nation Centrale - plusieurs pays de l'Europe qui se sont associés pour devenir encore plus puissants forment une nouvelle Nation Centrale - avaient remarqué que j'étais à l'aise devant les caméras et m'ont donc choisi comme messager. J'étais chargé de prononcer des discours ( les plus provocants au possible ) au nom du Gouvernement, qui seraient diffusés partout, adressés aux survivants sur cette planète.
Je n'étais presque jamais d'accord avec ce que je disais, mais tous me menaçaient, me forçaient à parler.
J'ai découvert qu'un petit groupe - parmis quelques autres - était tenace, celui de Marie Stark, une femme dont nous avions pris possession seulement pour nous renseigner à propos de Gabriel Harvey.
Nous avons privé une femme de sa vie normale, pendant des mois entiers en la surveillant, avant de lancer le processus.
Avant de tout détruire.
Tout ça parce qu'ils entendaient Anna Stark parler de Gabriel Harvey à sa bonne Marie sans cesse.
Ils ont paniqué " Et si ce Gabriel voulait nous nuire ?! ". Alors qu'en fait, cette gamine était seulement amoureuse.
Les gars du Gouvernement sont vraiment des génies - qui sont tombés du mauvais côté - mais je dois avouer que plus parano qu'eux, c'est pas simple à faire.
Ça ne m'étonnerait pas que la pauvre Marie soit tuée en première, à cause de sa "trahison" vis-à-vis de "nous".

Donc, revenons à cette fameuse journée durant laquelle se tenait une conférence de la plus haute importance. En effet, de nombreux présidents ( et anciens présidents ) se sont réunis pour parler des prochaines choses à faire et conclure des évènements passés durant la semaine, partout sur le globe.
C'était le moment ou jamais pour faire entendre mon désaccord.
Dire que je jetais l'éponge, que je ne voulais plus faire ça.
Dire que, si il le fallait, qu'il me lâchent dans la nature et me tuent.
Je veux mourir comme il se doit, en me battant contre mes véritables ennemis.

La réunion est longue, monotone. Des images ont été projettées au mur.
Ils montraient la plupart du temps des ruines, de la poussière.
Si l'état actuel de la Terre devait être résumé en un mot, je choisirais sans hésiter "désastre".

Parfois, on faisait un tour en Afrique, on voyait que dans certains villages, la végétation prenait le dessus sur la construction.
Des grands monuments s'effritent, rouillent, lentement à cause du manque d'entretient. En effet, bien avant de commencer à livrer les fameux colis de Noël, nous avons arrêté toutes les choses qui nous coûtaient inutilement. Depuis presque deux ans maintenant.
On avait besoin du plus d'argent possible, pour confectionner ces millions, que dis-je, ces milliards de colis.
D'ici 10 ans, je suis sûr que beaucoup d'entre tout ces monuments seront méconnaissables.

Certaines grandes îles ont presque disparu, tant les innondations s'enchainent.
J'ignore si le fait que de nombreux barrages ont été ouverts sur ces mêmes îles est une pure coïncidence.
Au fait, au fur et à mesure que les images passent, je constate que tous les barages ont été ouverts et la plupart d'entre eux, explosés.
Pourquoi vouloir détruire le monde ?
J'ai formulé ma question à voix haute et tous les visages sont tournés vers moi.
- On ne fait que le répèter, me lance une voix rauque avec un accent qui sent bon les îles tropicales, on ne veut que purifier le monde de la connerie humaine. Tout recommencer.
- Détruire l'humanité et notre environnement ne résoudra rien! Votre connerie est plus grande que tout ce que l'humain a pu faire avant, je rétorque froidement.
- Derek, mon petit, m'interrompt presque une voix féminine que je ne parviens à identifier, calme-toi. On ne fait que séparer le bon grain de l'ivraie.
- PERSONNE NE MÉRITAIT LA MORT! TOUS VIVAIENT DANS LA SOCIÉTÉ QUE VOUS AVEZ CRÉÉE ET CHOISIE! je m'écrie en me levant, les poings sur la table.
- On va tout recommencer à zéro, reprend le gros hawaïen à la voix rauque, de toute façon, ce qui est fait est fait alors je te prie, garde tes caprices pour toi ou on t'enferme dans la capsule qui t'es réservée. Pleurnicher ne sert plus à rien. Tu n'avais qu'à le savoir.
- ENFERMEZ-MOI! ÇA NE M'EMPECHERA PAS DE M'ÉCHAPPER! DE M'ÉCHAPPER AVEC MARIE STARK ET SES COMPAGNONS! TUEZ-MOI SI VOUS VOULEZ, J'AURAI LA CONSCIENCE TRANQUILLE!
Ainsi, je me souviens seulement m'être pris un violent droit - j'entends encore mon nez craquer si fort - sentir un liquide chaud me recouvrir le visage tandis que les coups se multiplient.
Puis, un grand trou noir, long, interminable.
Et enfin, ceux que j'attendais tant, que je désespérais de revoir, Marie Stark et ses acolytes. Ainsi que le fameux Gabriel Harvey me sortent de la capsule.

Ainsi, on en est là.
Dans l'ascenseur vers notre vengeance.
J'imagine que personne n'a encore une confiance aveugle en moi, et je sais que personne ne l'aura jamais mais je sais aussi que je peux leur apporter une aide précieuse en les ammenant vers la Tente.
Après tout ce qu'il s'est passé, mes quelques acolytes, Marie Stark et moi-même sommes devenus les cibles principales du Gouvernement.
J'aimerais qu'au moins un d'entre nous survive - excepté Marie. Non pas que je ne le souhaite pas, mais avec sa trahison, c'est comme si elle était déjà morte et surtout, en rien elle ne peut aider - pour amener le groupe en sécurité à la Tente. Avec tous les autres.
Avec tous les autres groupes qui ont vécu la même galère qu'eux.
Ils s'associeront et tous ensemble, vont envahir le Gouvernement, tous les tuer car il le faut, et partir à la recherche des Derniers Survivants pour tout recommencer.
Même si on vainc le Gouvernement, il sera toujours là et il aura quand même gagné. Il aura réussi à nous faire "tout recommencer à zéro"...

Peut-être que je m'emballe, que je crie victoire trop vite, mais penser de cette façon - c'est la première fois depuis bien longtemps - me booste au maximum, je me sens plus vivant que jamais!
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je sens Gabriel frisonner contre moi.
- Nous avons aussi des armes, je lui rappelle en sortant.
Il acquiesce d'un signe de tête. Son visage est tendu, il serre une longue barre de fer dans son poing, le regard brillant.
Les 3 groupes des différents ascenseurs se retrouvent finalement et, d'un même mouvement, nous nous dirigeons vers la sortie en criant de toutes nos forces, conme pour s'encourager.
Tout en courant, j'arme mon pistolet et enfin, les gardes vêtus de bleu se profilent, juste devant la sortie du parking.
Beaucoup de camarades me devancent, et la plupart ont des armes à feu aussi.
Les tirs fusent. Dans les deux camps, de nombreux corps s'écroulent par terre.

Hey !
C'est fini pour aujourd'hui !
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Allez schuss, à samedi prochain! :)

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