Chapitre 11 : Sologn'Pony

1.5K 139 24
                                    


Aujourd'hui, c'est le grand départ pour le Sologn'Pony. On a décidé de s'y rendre un jour plus tôt avec tous les poneys.

On a quatre box de réservés pour tout le Sologn'Pony. Heureusement pour nous, les box sont côtes à côtes. Parce que oui, ce n'est pas toujours le cas. Il nous est déjà arrivé de devoir voyager d'une allée à l'autre sur certains terrains.

Je monte dans la sellerie du camion, pendant que Jordan me fait passer les dernières petites choses à ne pas oublier, comme les électrolytes, quelques bottes de foin à caser au fond pour remplir les filets, et des sceaux. L'orge est déjà embarquée depuis la veille.

« Il ne nous manque rien ? Me demande Jordan. »

Je fais un récapitulatif à voix haute de tout ce dont on a besoin, et on est ok.

« N'oublie pas ta veste, lui rappelais-je.

- Elle est où ?

- Ma mère l'a repassée, elle doit être dans le salon. »

En quelques temps, Jordan s'est très bien habitué à la vie de famille. Ma mère lui fait ses lessives, et lui il fait la vaisselle, depuis que notre lave-vaisselle nous a lâché.

« Ça serait dommage d'oublier ta jolie veste, me moquais-je.

- C'est clair, dit-il en rentrant dans mon jeu. Ça serait carrément mieux de t'oublier toi plutôt que ma veste. T'imagine comment on ferait ? Pas de Cam' pour me faire chier ! »

Il veut jouer à ça ? Il va être servi. Je saute de la sellerie du camion pour lui atterrir dessus. Il parvient à ne pas tomber, et je le respecte. Je suis accrochée en koala sur lui, et on commence à se chamailler, tels des enfants.

« Espèce de folle ! Hurle-t-il. »

Depuis la soirée de Kiki, on est inséparables. On passe notre temps à se chamailler, mais jamais plus. Pas de contacts déplacés, pas de bisous, rien. Et ces quelques semaines passées à ne pas se quitter d'une semelle nous ont considérablement rapprochés. J'ai l'impression de le connaître depuis des années.

Mon père a accepté que nous dormions seuls, tous les deux dans le home car. En fait, c'est grâce à ma mère. Elle a insisté pour qu'ils ne se retrouvent que tous les deux, et je ne veux même pas imaginer les arguments qu'elle a dû lui avancer.

Cependant, j'ai surpris une conversation entre mon père et Jordan, à base de « touches un cheveu de ma fille et je m'occuperais de ton cas. »

L'avantage d'être seuls pendant trois jours, c'est que mon père m'a donné assez d'argent pour qu'on puisse faire et manger ce qu'on veut. Et le deuxième avantage, c'est qu'on va pouvoir passer des bonnes soirées entre cavaliers.

D'ailleurs, Charline m'a dit qu'ils arriveraient à peu près en même temps que nous à Lamotte. Elle fait le Sologn', mais pas avec Nothing. Cette dernière est au repos, au pré. Elle le mérite bien après les Championnats d'Europe. Du coup elle sort trois autres poney, dont un en Elite. J'ai hâte de les voir à l'œuvre. J'ai aussi hâte d'aller faire nos balades du matin et du soir, même si Vivaldi ne retrouvera pas sa copine Nothing.

« On embarque ! Hurle mon père depuis la maison. »

Je vais chercher Vivaldi pour le mettre au fond, car peu importe la place, il monte. Et c'est bien le seul, des poneys qu'on emmène. Il monte dans le camion en sautant, et je l'accompagne en courant. Contrairement à Ionesco qui monte en douceur juste après. On met Tahoma, puis Vanon. Tahoma l'accueille en couchant les oreilles. Elle est très peu aimable, et en plus elle est en chaleur. Heureusement, les bat-flancs l'empêchent de le mordre réellement.

A poneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant