« Bon, nous avons un nouvel élève, nous informe notre prof de français. Il a changé de classe pour des raisons qui ne vous regardent pas, et il est nouveau dans l'établissement. Accueillez-le comme il se doit s'il vous plait. »Tout le monde se tourne vers Jordan, qui est assis à côté de moi.
« Camille, je te fais confiance pour lui faire rattraper tous les cours qu'il a raté en une semaine. »
Je hoche la tête, et elle commence son cours.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée de nous avoir laissé nous mettre à côté finalement. Le cours vient à peine de commencer, mais on n'écoute pas. On se chamaille, on s'écrit dessus, mais on n'écoute pas.
D'ailleurs, Mme Gaulard allait s'en prendre à nous, quand la porte s'est ouverte sur notre proviseure.
Certains élèves ont eu le réflexe de se lever, ma réaction a été un peu plus tardive, ce qui m'a valu un regard appuyé de celle-ci. Elle nous demande de nous asseoir, puis elle fait entrer un élève dans notre classe.
« Deux nouveaux élèves dans la même classe, ça va faire parler... me chuchote Jordan. »
Mais je ne lui réponds pas, trop occupée à détailler le nouveau.
« Excusez-moi de déranger votre cours, mais cette classe doit accueillir un nouvel élève. C'était la classe la moins nombreuse, même avec le dernier transfert, et en plus, il semblerait qu'il connaisse une personne ici. »
Son regard croise le mien. Il me reconnaît.
« Noa Etier c'est ça ? Lui redemande la proviseure. »
Il acquiesce d'un signe de tête, mais il ne quitte pas mon regard.
« Etier, ce n'est pas le nom de Victor ça ? Me glisse Jordan à l'oreille. »
Je ne réponds toujours pas.
Je ne connaissais pas son nom, mais je connaissais sa tête.
« Allô Camille, t'es toujours là ? »
Il va s'asseoir sur ordre de la proviseure, sans un mot.
Les deux heures de français du lundi matin passent, et je n'écoute toujours pas. Mais je ne parle pas à Jordan qui a fini par abandonner d'essayer de lancer la conversation avec moi. J'ai pensé au nouveau pendant les deux heures, en me disant que ça ne pouvait pas être lui, que ce n'était pas possible. J'ai même envoyé un message à Charline en plein cours.
« Le nom de famille de ton Noa, c'est Etier ? »
Quand elle m'a répondu que oui, j'ai vu flou. Ce n'est pas possible. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Dès que ça a sonné, j'ai vite rangé mes affaires, et j'ai couru après lui, qui s'était enfui de la salle aussi vite que possible. Malheureusement pour lui j'ai réussi à le rattraper, et je l'ai sorti du troupeau d'élève qui sort profiter de la pause à 10h. Je l'ai plaqué contre le mur avec violence, pour être sûr qu'il ne m'échappe pas.
« Qu'est-ce que tu fous là ? L'agressais-je.
- Calme-toi, Camille. »
Il m'avait bel et bien reconnu.
« Je ne crois pas que Charline apprécierait de te voir aussi proche de moi, me dit-il, un sourire narquois jusqu'aux oreilles. »
Je grogne, mais je ne m'éloigne pas de lui pour autant. J'ai bien trop peur qu'il s'en aille, échappant à la discussion qu'il faut qu'on ait.
« Tu oses encore prétendre que tu sais ce qu'elle aimerait ou n'aimerait pas après tout ce que tu lui as fait ? »
Oui, cet enfoiré de Noa à qui elle s'était sérieusement attachée lui a fait plus de mal que de bien. En effet, il lui faisait croire pas mal de choses, jusqu'à ce qu'elle découvre qu'elle n'était pas la seule conne à être tombée dans le panneau.
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A poney
Teen FictionEtre cavalier de Grand Prix à poney, à 15 ans, c'est être plongé dans un monde qui fait rêver. A nos années poneys, à nos meilleures années. Photos de couverture : Valentine Delaveau et Si Jolly des Ifs (photo prise par mes soins)