Chapitre 17 : Jalousie

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Je rejoins ma sœur dans la sellerie, pour déblayer tout notre joyeux bordel. Jordan vient nous filer un coup de main, déjà pour ranger ses propres affaires, mais aussi pour m'aider à faire du tri. Il y a pas mal de choses que j'aurais dû jeter et que je garde en souvenir. Par exemple, le filet rose que je mettais quand j'étais à shetland. Ne mentez pas, je ne suis pas la seule à avoir eu ce genre de filet.

Je retrouve pas mal de choses perdues au fil des années. Peut-être que l'arrivée de Victor a du bon finalement.

On arrive à lui laisse un quart de la sellerie, j'espère que ça sera suffisant. J'ai dû ranger quelques-uns de mes filets pour lui laisse de la place sur les portes filets. Mon père a dit qu'il en remettrait, ainsi que des portes selles. J'espère bien, car on va bientôt manquer de place.

Je vais faire un tour aux écuries, et je constate qu'Ionesco n'est plus là. Son box a été libéré pour un des chevaux de Victor, je suppose, puisque le nom sur la plaque a changé. Je grogne et fait le tour des autres écuries. En effet, Ionesco et Tahoma ont été déplacés chez les poneys. Et ils sont censés se reposer comment avec l'agitation du poney-club ? D'autant plus que Tahoma elle tellement peu aimable qu'elle pourrait bien bouffer un ou deux petits.

« Papa ! »

Il me répond depuis la cour, alors je le rejoins. Il est avec Victor. Je fais un rapide signe de la tête à ce dernier pour lui dire bonjour, avant de me tourner vers mon père.

« Comment ça se fait que Tahoma et Ionesco soient chez les poneys ?

-          Parce qu'il nous fallait de la place et figure toi que c'est des poneys, se moque-t-il.

-          Sauf que tu sais très bien que Tahoma va devenir dangereuse pour tes petits, et je ne suis pas sûre qu'on ait la même définition du mot repos.

-          Et tu voulais que je les mette où ? J'avais besoin de quatre box, alors deux de tes poneys sont partis dans l'écurie poney, et deux chevaux à ta sœur sont partis dans l'écurie club. C'est tout, tu n'as pas ton mot à dire. »

J'hallucine. Il vient de me rembarrer, pour montrer que son client est roi. Je suis bouche bée. Je m'apprête à répliquer, mais mon père reprend.

« Au lieu de me prendre la tête pour ce genre de détails que tu sais très bien que je vais gérer, aide donc tout le monde à descendre ses chevaux. »

Je grogne, mais je m'exécute. Je monte dans le camion à la suite de Jordan. Il détache un cheval intégralement noir. C'est rare, et je trouve ça magnifique. Il est un peu chaud, et quand il saute du pont pour descendre, je suis émerveillée. Je pourrais rester des heures à le regarder. Mais il reste un cheval dans le camion, qui se met à taper du pied. J'ouvre les bat-flancs sur un bel alezan. Je ne suis pas sûre qu'il soit cuivré car dans l'obscurité du camion il n'est pas évident de voir ce genre de choses. Mais j'en suis persuadée que je descends le cheval.

Il est d'un alezan légèrement brûlé, mais surtout cuivré. Avec la belle crinière bien entretenue qui va avec. J'hallucine. Il n'a que des chevaux magnifiques ou c'est comment ? Je l'emmène dans le box que mon père m'indique. Victor me rejoint pendant que je lui enlève ses protections de transport.

« Comment tu la trouves ? Me demande-t-il. »

Je le regarde, interrogative, avant de comprendre qu'il parle du cheval, qui est en fait une jument. En effet, je regarde sur la plaque, elle s'appelle Baskya. Magnifique jument.

« Très jolie. Bien en forme, et d'une très belle robe.

-          C'est ma dernière trouvaille. Un coup de saut du tonnerre, et un caractère en or. Je te la ferais essayer si tu veux.

A poneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant