Chapitre 39 : Absence

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J'ai froid. Foutu hiver et foutue chambre congélateur. Même ma couette ne suffit pas à me réchauffer. Et comme par hasard, aucun pull de Jordan ne traîne dans ma chambre.

Alors je me lève,  direction sa chambre. Sans un mot, j'entre, et je lui prends un pull. Je sens son regard surpris sur moi, mais ça ne m'arrête pas. J'allais repartir, mais il m'arrête.

« On peut parler ? »

Je me tourne vers lui. J'enfile son pull avant de l'écouter.

« Assieds-toi, j'aime pas te voir faire la gueule. »

Je suis trop fatiguée pour chercher le conflit, alors je vais écouter ce qu'il a à me dire, et je vais retourner me coucher.

« Parle, le lançais-je.

-          J'arrive pas à comprendre pourquoi tu me fais la gueule. »

Je ferme les yeux un instant. Moi qui espérais pouvoir juste écouter et m'en aller, c'est peine perdue puisque la pression commence déjà à monter. J'allais répliquer, mais il enchaîne.

« C'est vrai quoi, j'ai encore le droit d'aller en soirée tout seul ! Nan ? Parce que si c'est vraiment ça qui te fait chier, alors ça veut dire que je n'ai pas le droit de vivre sans toi. »

Je prends une grande inspiration pour répondre calmement.

« J'aurais juste aimé être au courant plus tôt, surtout avant mon père. J'aurais eu le temps de l'accepter, et on aurait eu le temps de fixer certaines limites.

-          T'aurais eu le temps d'accepter quoi ? Que je puisse sortir et m'amuser sans toi ?

-          Nan, le fait que tu préfères aller en soirée avec mes potes, plutôt que de venir me voir en concours.

-          Ok, soit, c'est vrai que dit comme ça, je passe pour un con. En attendant on est en concours tous les week-ends, j'ai besoin de souffler un peu. Donc, stop, j'ai le droit d'aller en soirée sans toi, même si ça veut dire que je ne peux pas venir te voir en concours. Et pour fixer des limites, tu crois vraiment que tu as besoin de faire ça ? »

Je prends sur moi, parce qu'il commence à m'énerver, et que je ne veux pas aller me coucher énervée.

« D'habitude, je suis avec toi, donc naturellement, aucune fille n'oserait t'approcher. Mais là, je ne serais pas là, alors non je n'ai pas confiance.

-          Tu n'as pas confiance en moi ?

-          Je n'ai pas confiance en d'autres nanas. Surtout que j'ai cru comprendre qu'il y aurait des filles que je ne connais pas. Ne le prends pas personnellement, c'est comme ça.

-          Bien ! Alors fixe tes limites ! Je n'ai pas le droit de quoi faire ?

-          Etre trop proche d'autres filles, ça me paraît évident.

-          Nan, tu veux jouer comme ça, d'accord, mais il va falloir être plus précise. Je n'ai pas le droit de danser je suppose ?

-          Tu ne danses jamais, le problème ne se pose pas.

-          Et si j'ai soudainement envie de danser hein ? »

Cette conversation prend une tournure qui m'agace profondément. Alors je me lève et je m'en vais. J'ai juste le temps d'entendre un dernier commentaire de Jordan avant de claquer la porte de sa chambre.

« Tu n'es qu'une gamine, et tu réagis comme une gamine ! »

Moi qui espérais juste prendre son pull et revenir me coucher dans le calme, c'est foutu. Je suis plus que réveillée maintenant. Je tourne en rond dans mon lit, toutes sortes de pensées m'assaillent.

A poneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant