Chapitre 8 : Envie de meurtre

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« Debout là-dedans ! »

Je grogne. Je ne sais pas quelle heure il est, ni pourquoi la voix de Jordan me casse les oreilles, mais je sais une chose : je suis encore fatiguée et j'ai envie de dormir. Je devrais au moins ouvrir les yeux pour le dissuader de faire quoi que ce soit qu'il pourrait regretter.

Mais je ne le fais pas.

Il ouvre en grand les volets, comme j'ai fait la veille dans sa chambre. Je grogne à nouveau, et me plaque mon oreiller sur le visage pour ne pas voir la lumière.

« Allez Camille, on se lève ! »

Je sens du poids sur mon lit. J'ouvre brusquement les yeux et retire l'oreiller de ma tête. Il est debout, chaque jambe de part et d'autre de mes hanches. Heureusement, il a eu la décence de s'habiller. Moi en revanche, je suis en simple débardeur avec seulement une culotte. Il a fait tellement chaud cette nuit que j'ai même enlevé mon short.

Un courant d'air frais passe sur mon ventre, et je me rends compte que mon tee-shirt est remonté, presque jusqu'à ma poitrine.

Je hurle.

« Casses-toi ! »

Je lui donne de grands coups de pied, sans oublier de redescendre mon tee-shirt. Surpris, il perd l'équilibre et tombe comme un gros porc, assis sur mes jambes.

« Aïe ! »

Je lui lance un regard noir, et il explose de rire. Je me redresse pour m'asseoir, mes jambes toujours bloquées. Quand il s'est enfin calmé dans son fou rire, je peux enfin avoir son attention.

« Pourquoi tu m'as réveillé clochard ? »

Oui, il ne faut pas me réveiller de cette manière le matin, sinon les insultes partent vite, très vite.

« Oula, doucement poulette. Il est 8h15, et tu m'as réveillé de la même manière hier pour être à 8h30 aux écuries. En fait, à bien y réfléchir, t'as été pire puisque tu m'as frappé. »

Je me rallonge et je ferme les yeux un instant. Mon dieu, je vais faire un meurtre.

« J'ai fait une connerie ? Demande-t-il innocemment. »

Je prends une grande inspiration avant de me relever, toujours avec le regard noir.

« C'est ma matinée de repos, abruti. »

Il fronce les sourcils un instant, puis il paraît comprendre.

« Oh. »

Ça y est, il a compris. Quand je lui ai dit hier qu'on faisait les écuries un jour sur deux avec Anaïs, je pensais qu'il avait compris que le jour où on n'est pas de corvée, on peut dormir. Mais visiblement non.

« C'est pas si mal que ça que je t'ai réveillée en fait. »

Je fais les gros yeux, surprise qu'il trouve un point positif à l'humeur massacrante qu'il va devoir supporter toute la journée.

« Jennifer vient ce matin. Si tu veux sauter avec Tahoma, c'est l'occasion. Et puis, si je veux sauter avec Vanon devant Jennifer, il faut que j'aie fini au moins une écurie, donc un coup de main ne serait pas de refus. »

J'hallucine. Il est gonflé. Me réveiller le jour de ma grasse matinée, et me dire que tant pis, je peux venir lui filer un coup de main aux écuries.

« C'est une blague ? »

Il a vraiment l'air sérieux. Je pousse un grand soupir. Il va falloir qu'il comprenne certaines choses ici. Je libère mes jambes de son poids, et je m'avance vers lui, jusqu'à être à quelques centimètres de son visage. Je le vois loucher sur mes lèvres, et plus bas. Je lève mentalement les yeux au ciel. S'il croit vraiment que je vais l'embrasser, il se trompe.

A poneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant