Chapitre 28 : Chez les Pro

1.5K 139 8
                                    




Dimanche. La Pro 3 commence à 11h30, et je passe 10ème sur onze. C'est un petit concours, il n'y a pas grand monde, mais ça fait du bien. En plus, je préfère largement essayer Cassiopée sur un concours comme ça plutôt que sur le Grand Parquet de Fontainebleau.

Jordan prend ma jambe et me hisse sur le dos de la jument, qui ne sait visiblement pas restée arrêtée. En plus, vu sa taille, je suis incapable de monter sans montoir. Et le pont de notre van est bien trop bas.

Immédiatement, la jument part au petit trot. J'attrape rapidement mes rênes pour la freiner, je mets mes étriers déjà réglés, et je vais dans le manège de pré-détente. Etant donné que le paddock n'est pas très grand, et qu'ils n'ont pas de possibilité de l'agrandir sans empiéter sur le parking, ils ont ouvert le manège pour faire une pré-détente. Il n'y a pas grand monde, c'est l'avantage.

Cassiopée n'a pas l'air d'avoir peur de tout, au contraire, elle est prête à foncer dans les autres si je ne la retiens pas. Ça m'étonne de voir cette autre facette de la jument. Je peux la trotter et la galoper dans le calme. Enfin ça, c'est jusqu'à ce qu'on entre sur le paddock.

Une tribune sépare la carrière du paddock, couverte avec barbecue et vente de nourriture. C'est aussi là que se trouve le stand photo, bref, c'est là que la plupart des gens passent leur concours quand ils ne sont pas à cheval. Sauf que vu de la carrière, c'est normal. Mais vu du paddock, c'est un énorme mur en bois avec plein de bruit et pleins d'odeurs.

Cassiopée qui, pourtant, connaît les lieux, m'a mené la vie dure pour que je puisse ne serait-ce que passer à côté. Au bout d'un moment, j'ai pu, mais on était sacrément en retard sur notre détente. Du coup, on n'a pas vraiment eu le temps de sauter, et j'ai la sensation qu'elle n'est pas complètement détendue quand je vais en piste.

Je lui montre quelques obstacles qui me paraissent impressionnants, et j'ai bien raison. Elle en a un peu peur, mais elle se fie à moi, et elle se rassure quand je la caresse.

« Le départ est donné pour notre dossard n°10, il s'agit de Cassiopée de Mel, sous la selle de Camille Nolan, pour le Haras du Cottard. »

Parce que oui, officiellement je suis sous le nom des écuries qui organisent. En galopant le long de la tribune, j'entends un « oh, elle n'est plus à poney ? ». Si j'avais eu le temps, je lui aurais répondu, mais la cloche a sonné et j'ai déjà lancé Cassiopée.

Elle n'a pas particulièrement un bon rythme, mais elle a ce qu'il faut pour pouvoir aller sauter. Elle m'impressionne à chaque saut, en laissant une marge considérable. Quand les foulées viennent mal, elle a tendance à se fier à moi pour que je prenne la décision. Heureusement, elle prend les longues foulées que je lui demande. Oui, j'ai tendance à détester me rapprocher des obstacles.

Elle touche la sortie du triple, et la barre tombe. Je ne pense pas que ça soit une grosse faute, je dirais juste qu'elle n'était pas assez prête. Il lui aurait fallu une plus longue détente. Et malheureusement, quand Cassiopée fait une barre, Cassiopée s'énerve. Elle me lance un énorme coup de dos à la réception, qui manque de peu de m'éjecter. Elle est bourrée de force, et elle sait s'en servir, il n'y a aucun problème. Je réussis à la reprendre avant l'obstacle d'après, mais elle a pris un rythme digne d'un barrage, et je ne pense pas pouvoir la freiner sans la plomber. Et je ne préfère pas. Au contraire, je gère encore mieux la situation avec du rythme, parce que je peux lui demander de revenir ou de s'armer. C'est beaucoup mieux.

Je finis mon tour sur ces quatre points, mais je suis satisfaite, pour une première sortie c'est plutôt pas mal.

« C'est quatre points sur la piste pour Cassiopée de Mel et Camille Nolan, qui les amène à la quatrième place du provisoire. »

A poneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant