Amis, Amants, Ennemis {Terminée}

CHAPITRE 2 : Le Réveil

Charlie n'avait jamais eu aussi mal au crâne. Elle ouvrit les yeux doucement avant de les refermer, éblouie par le minuscule rayon de soleil qui filtrait à travers les rideaux fermés de la chambre d'hôtel. Elle se frotta les yeux, qui se mirent à piquer, et elle regarda ses mains pleine de traces du mascara de la veille en soupirant. Elle étira les bras sous les couvertures, et sa main rencontra autre chose que l'oreiller voisin. Surprise, elle ramena les bras contre elle et tourna la tête.

Tom.

Oh, merde.

La nuit lui revint en mémoire, et elle se sentit rougir malgré elle. D'accord, il collectionnait les conquêtes, mais jamais Charlie n'aurait pensé que Tom Fleming soit si doué au lit. Regrettait-elle de le savoir ? Elle n'était pas encore décidée.

Charlie pinça les lèvres, réfléchissant à la façon dont elle pouvait sortir de la chambre. Devait-elle attendre qu'il se réveille ? Grands Dieux, non. Elle se doutait qu'il ne manquerait pas de faire des réflexions sur leurs ébats. Elle se redressa doucement, le plus lentement possible, et glissa discrètement hors du lit. Elle récupéra son shorty, qu'elle enfila de la façon la plus silencieuse qui soit, considéra sa robe du regard et décida qu'elle serait bien trop longue à mettre. Elle attrapa la chemise que Tom portait la veille, la passa sur elle, avant de récupérer ses affaires. Elle ouvrit la porte, grimaça lorsqu'elle couina, et la referma derrière elle en douceur. Par chance, sa chambre se trouvait à quelques portes de là. Elle entra, et s'appuya sur la porte refermée, soufflant de soulagement de ne pas avoir réveillé Tom. Elle alla prendre une douche, effaçant toutes traces de la veille.

Quelle mouche l'avait donc piquée ?, s'interrogea Charlie en regardant se dissoudre le cachet d'aspirine qu'elle venait de lâcher dans un verre d'eau. Elle but son verre d'une traite et fit une grimace, avant de vérifier l'heure. Elle devait rejoindre David et Eva pour le brunch vers onze heures, et il était neuf heures. Tom serait là, lui aussi. Elle s'allongea sur le lit, ferma les yeux, et se pinça l'arête du nez, espérant se rendormir ne serait-ce qu'une heure, parce qu'elle était épuisée. Elle n'aurait pas su dire combien de temps elle avait fermé l'œil, cette nuit. Pas très longtemps, en tout cas, décida-t-elle, en repensant au corps de Tom sur le sien.

Et sous le sien.

Elle secoua la tête pour chasser cette image d'eux deux de ses pensées. Elle ne devait plus ressasser la nuit qu'elle avait passée.

À dix-heures trente, Charlie décida qu'il était temps de s'habiller. Elle enfila un pantalon noir, une blouse sans manche boutonnée dans le dos, et une paire de sandales plates. Hors de question qu'elle remette des talons, ses pieds avaient assez souffert la veille. Ses cheveux avaient séché, et elle se contenta de passer la main dedans pour assouplir ses ondulations et leur redonner un peu de volume. Elle appliqua une légère couche de fond de teint et une touche de rouge à lèvres, espérant cacher les marques de fatigue laissées par la journée chargée de la veille et sa nuit agitée avec Tom. Elle fut parcourue d'un frisson à ce souvenir – de dégoût ou de plaisir, elle n'en avait aucune idée.

Charlie sortit de sa chambre au moment où Tom sortait de la sienne. Elle s'arrêta net en le voyant, mais il ne fit même pas attention à elle et partit vers l'ascenseur. Elle retourna à l'intérieur de sa chambre, prit la chemise de Tom, et l'attacha à la poignée de sa porte en passant devant, avant d'aller retrouver Eva et David, et les quelques autres invités au brunch.

David l'accueillit en retenant un bâillement, avant de la saluer en la prenant dans ses bras. Eva fit de même, et elle emmena son amie vers le buffet préparé pour le brunch.

– J'suis affamée. C'est un autre truc qu'on dit pas sur les mariages, ça : on est tellement occupé à dire bonjour à tout le monde et à être le centre de l'attention qu'on peut à peine goûter au repas qu'on a passé des mois à choisir, dit Eva, en se remplissant une assiette.