Amis, Amants, Ennemis {Terminée}

CHAPITRE 4 : Faux Espoirs

Charlie fut réveillée par les lignes imaginaires que Liam dessinait sur son ventre nu du bout des doigts. Elle tourna la tête vers lui et ne put se retenir de glousser en le voyant près d'elle, allongé sur le côté, appuyé sur son coude. Il se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa tempe.

Ils avaient passé la majeure partie de la nuit à se retrouver. Charlie était heureuse d'avoir Liam à ses côtés, mais étaient-ils ensemble à nouveau, ou avait-il simplement voulu ne pas se sentir seul pour une nuit ? Il regrettait peut-être leur rupture, mais pouvait-il vraiment penser qu'elle oublierait ce qu'il lui avait dit, qu'il ne croyait plus en eux ?

L'angoisse qu'elle ressentait dut se montrer sur son visage, puisque Liam fronça les sourcils.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

La question que Charlie voulait lui poser resta en travers de sa gorge. Elle ne voulait pas gâcher le moment. Elle mit une main sur la joue de Liam, prête à l'attirer à elle, mais des coups frappés à la porte d'entrée l'interrompirent. Elle trouva une robe de chambre qu'elle enfila, avant d'aller ouvrir.

– Tu te lèves seulement ? Il est presque onze heures !, s'étonna Eva.

Charlie pinça les lèvres et laissa son amie entrer, tandis que Liam sortait de la chambre, le drap enroulé autour de la taille.

– Qu'est-ce que..., commença Eva, avant de s'interrompre quand son pied rencontra le jean de Liam, toujours au sol dans le couloir.

Elle jeta un regard surpris à Charlie, qui haussa les épaules, comme un enfant pris en flagrant délit de bêtise. Liam se pencha pour récupérer ses affaires.

– Salut !, dit-il à Eva, avant de l'embrasser sur la joue.

– Je venais te remonter le moral avec des viennoiseries et du café, dit Eva à Charlie, en levant les bras, pour montrer le sachet en papier kraft et les tasses qu'elle tenait, mais je vois que quelqu'un m'a devancée, ajouta-t-elle, avant de lever un sourcil en regardant Liam.

Ce dernier haussa les épaules et se dirigea vers la salle de bains pour s'habiller, tandis que Charlie suivait Eva vers la cuisine. Elle déposa ce qu'elle tenait sur le comptoir, et se tourna vers son amie.

– C'est quoi cette histoire ?, s'exclama Eva à voix basse.

Charlie ouvrit le sachet de viennoiseries, fit mine d'être bien trop intéressée par un croissant pour lui répondre.

– Hier, tu étais complètement perdue, et aujourd'hui, on dirait qu'on a déposé un carton de chatons devant ta porte !

Charlie pouffa, ce qui ne fit qu'agacer Eva encore plus. Elle soupira, avant de tendre un des cafés qu'elle avait ramenés à Charlie.

– Je peux donc supposer que vous avez discuté, et vous savez alors où vous en êtes dans votre couple.

Charlie serra les dents, toute sa bonne humeur envolée d'un coup, ce qu'Eva remarqua. Elle soupira à nouveau et se frotta le front.

– Bon sang, Charlie..., souffla-t-elle, avant que Liam ne rentre dans la cuisine.

Il se mit aux côtés de Charlie, sortit un pain au chocolat du sachet en kraft, et se tourna vers Eva. Elle le regarda durement, prête à protéger son amie. Liam pouvait être une de ses plus anciennes connaissances, elle ne le laisserait pas réduire le cœur de Charlie en charpie.

– Donc, cette nuit, c'était juste en souvenir du bon vieux temps, ou vous vous remettez ensemble ?

– Eva !, s'écria Charlie, remerciant intérieurement son amie d'avoir osé poser la question qui la taraudait, et espérant que sa voix ne trahirait pas son appréhension.