Amis, Amants, Ennemis {Terminée}

CHAPITRE 23 : Noël

Le mois de Décembre passa à une vitesse folle, et Noël arriva vite.

En se préparant pour aller chez Tom – parce qu'il avait continué d'insister pour qu'elle demande au moins à son père s'il voulait venir chez lui pour le repas, et contrairement à toutes attentes, son père avait accepté sans rechigner –, Charlie repensa aux derniers jours. Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour passer le moins de temps possible avec Tom, malgré son envie grandissante d'être avec lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre, parce qu'elle était toujours troublée par la façon dont il s'était comporté avec elle.

S'il avait remarqué qu'elle évitait d'être seule avec lui trop longtemps, il ne lui en avait rien fait savoir. Ils avaient passé quelques soirées de plus ensemble et elle avait toujours insisté pour rentrer chez elle ensuite, et Tom avait toujours respecté ses choix.

Charlie avait terriblement besoin de se confier à Eva, mais elle savait que la seule réponse que lui donnerait son amie serait d'aller parler à Tom directement.

Charlie soupira, rassembla ses affaires, et rejoignit son père dans le salon.

– Je suis prête. On y va ?

Mike, le père de Charlie, se leva du canapé et attrapa son manteau pour l'enfiler.

– Tu es sûre de vouloir passer toute une après-midi avec lui ?, s'assura-t-il en regardant Charlie, qui leva les yeux au ciel.

– Puisque je te dis qu'on s'entend mieux, maintenant, papa. Dépêche-toi, on va être en retard.

Son père lui avait demandé de confirmer une bonne vingtaine de fois qu'elle avait bien envie d'aller chez Tom. Il connaissait tous ses amis, et il savait que Tom en faisait partie sans qu'elle l'apprécie pour autant plus que ça. Charlie lui avait promis qu'elle ne souhaitait plus voir Tom se faire réduire à la taille d'une fourmi avant d'être balayé et mis à la poubelle – son plus grand rêve, quand ils étaient enfants. Elle s'était également mise d'accord avec Tom : il était hors de question que leurs parents apprennent ce qu'ils faisaient, et il devait absolument garder ses distances.

C'est donc complètement nerveuse que Charlie arriva avec son père devant la porte de l'appartement de Tom. Pourvu qu'il ne la regarde pas comme il avait l'habitude de le faire, pria-t-elle une dernière fois, juste avant que Tom n'ouvre la porte, en chemise blanche et jean noir, un immense sourire aux lèvres, incroyablement beau – Charlie dut se rappeler qu'elle aussi devait faire attention à ne rien laisser paraître.

– Monsieur Simmons, salua Tom en tendant une main vers le père de Charlie, qui la serra avant d'entrer et d'aller jusqu'au salon.

Charlie le suivit, mais s'arrêta devant Tom et lui fit un sourire auquel il répondit. Il ferma la porte tandis que Charlie retirait son manteau, et quand il se retourna, prêt à rejoindre leurs parents au salon, il se stoppa net, contemplant Charlie des pieds à la tête. Elle avait sorti une robe ajustée en dentelle verte foncée du fond de son placard et l'avait passée sans pour autant espérer qu'elle lui aille encore parfaitement. Elle avait été surprise de voir qu'elle lui allait comme un gant, et la réaction de Tom la conforta dans son choix vestimentaire.

– Aurais-tu perdu ta langue, Fleming ?, le taquina-t-elle alors qu'il restait muet.

– T'es ravissante, Simmons, la complimenta-t-il.

– T'es pas mal non plus, répliqua Charlie avec un haussement d'épaules faussement indifférent.

Tom fit un pas vers elle et elle recula immédiatement, avant de secouer faiblement la tête pour le rappeler à l'ordre.

– Tom ? Oh, Charlie, ta robe te va à ravir !, s'exclama la mère de Tom, quand Charlie pivota vers elle en l'entendant derrière elle.

Charlie la remercia d'un sourire timide, sans rater le froncement de sourcils suspicieux que Michelle, la mère de Tom, lança à son fils, avant de s'avancer vers Charlie pour la prendre dans ses bras. Elle lui prit son manteau des mains et le tendit à Tom.