16/ William

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Jonas et ses idées à la con. Sérieusement, monter dans un arbre alors qu'il y a de la neige partout, que l'échelle n'est peut-être pas aux meilleures de sa forme et que les branches sont sûrement glissantes... mais même Magalie n'a pas réussi à lui enlever cette idée de la tête. Si bien que nous sommes avec Arthur, en train de tenir l'échelle pour qu'elle ne glisse pas dans la neige et qu'on ne se retrouve pas avec un Jonas blessé, sans réseaux téléphoniques pour pouvoir appeler les secours. Le pire réveillon qu'on pourrait passer.

— Tu fais attention Jonas.

— Oui Magalie, je fais attention. Arrête de me le répéter toutes les trente secondes. Tu me déconcentres.

Magalie marmonne à mes côtés alors qu'elle observe l'ascension de son meilleur ami. De l'autre côté, Thelia tient un bout de l'échelle aussi au cas où.

Il atteint les branches puis enfin la boule de gui. Il attrape la paire de ciseaux qu'il a dans sa poche et coupe les branches qu'il laisse tomber au sol. Magalie se dépêche de les ramasser pour en faire un bouquet.

— C'est bon, y en a assez ?

Jonas se penche un peu et Thelia lui hurle de ne pas bouger. Alors que Magalie lui confirme qu'on en a assez, il redescend en faisant attention, mais nous retenons tous notre souffle.

Quand il pose enfin le pied au sol, nous voilà rassurés. Magalie lui donne une grande tape dans l'épaule.

— Tu es vraiment stupide.

— Au moins, on aura notre gui.

Le sourire qui s'étend sur son visage énerve un peu plus sa meilleure amie. Je propose à Arthur de s'éclipser avec l'échelle et d'aller la ranger avant que tout s'envenime. Lorsque nous revenons, tout le monde est à l'intérieur. Il est encore tôt pour le réveillon et nous n'avons pas tant de chose que ça à préparer. Les décorations pour la fête de fiançailles sont toujours là.

— William ? Arthur ?

Je regarde Thelia qui est en train d'accrocher le bouquet de gui à la poutre qui sépare l'entrée de la pièce à vivre. Elle est debout sur une chaise mais trop petite pour y arriver.

— Vous pouvez m'aider ?

On vient donc en aide à la demoiselle en détresse. Arthur prend sa place sur le tabouret. Décidément, c'est la journée pour risquer de se casser une jambe.

— Merci, c'est parfait.

On regarde notre bouquet de gui se balancer tranquillement au-dessus de nous.

— Et dire que nous allons entamer deux milles dix-neuf ce soir. souffle-t-elle doucement.

— Une nouvelle année ensemble.

Arthur dépose un baiser dans son cou et file à l'étage. Thelia sourit et se tourne vers moi.

— Tu ne voudrais pas accompagner Solange au jacuzzi.

— Tu n'as pas besoin d'aide pour préparer le réveillon.

Elle se met à rire et lève les yeux au ciel.

— Préparer une raclette est extrêmement difficile. Je pense que je n'y arriverais pas. On aura sûrement besoin d'être au moins six en cuisine.

Je lève les mains en signe de paix.

— J'ai compris.

Je me tourne vers le canapé où Solange est assis en train de feuilleter un des magazines qui traînent sur la table basse. Il s'ennuie. Je le vois dans son attitude. Il a ce quelque chose dans sa position qui fait qu'on sent tout de suite qu'il ne lit même pas ce qui est écrit.

Une fin d'année entre amisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant