14/ William

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Je suis content que Solange souhaite en savoir plus sur ma vie aux États-Unis, cela me donne l'occasion de parler avec lui et surtout de lui faire aussi oublier la douleur. Car je le vois bien qu'à chaque pas qu'il fait, il grimace. Malheureusement, avec la neige, je ne peux pas le soutenir comme il le faudrait.

Je lui raconte donc ce qu'il ne sait déjà pas. Mes habitudes. L'épicerie deux rues plus loin, mes promenades dans central Park, le bar où je me rends avec mes collègues lorsque nous voulons faire une pause, mon restaurant préféré. Les amis que je me suis fait, ma voisine de palier qui a cinq chats que je nourris lorsqu'elle n'est pas là.

— Tu nourris vraiment une horde de chat ? Toi qui avant ne voulais pas les approcher.

— Oui. J'ai eu du mal les premières fois, mais j'ai pris l'habitude. Ils sont adorables.

Je lui raconte alors quelques anecdotes de terreur féline. Il rit. Lorsque j'entends son rire clair retentir, je sais que j'ai marqué des points.

On continue notre route et je lui parle de mes collègues de travail, de mon patron.

Alors que j'entame le récit d'une campagne marketing que nous avons lancée, le chalet apparaît enfin. Jonas, loin devant, pousse un cri de victoire et retire ses raquettes pour courir vers le perron. Magalie lui hurle de faire attention, mais il s'en fiche. Nous arrivons peu de temps après Thelia et Arthur. Magalie est montée se changer alors que Jonas est déjà dans en train de revenir du sauna.

— J'ai tout mis en marche. Tout fonctionne correctement. À moi, la chaleur, la vapeur et l'eau décontractante.

— Ne crois pas que tu vas en profiter tout seul.

Magalie dévale les escaliers avec une serviette.

— Je vais vous rejoindre aussi.

Arthur monte pendant que Thelia se rend dans la cuisine. Je laisse Solange s'asseoir sur une chaise et je vais la voir. Elle est en train de sortir des glaçons du congélateur.

— Je vais lui préparer une poche de glace. Dans ma chambre, il y a une trousse de secours. Elle est sur le bureau, je l'ai sorti hier pour Arthur. Prends une bande, de la crème et du paracétamol.

J'obéis, mais je passe d'abord par la chambre de Solange pour lui prendre un pantalon sec mais surtout pas trop collant. J'ouvre sa penderie et je me sens mal de fouiller dans ses affaires. Je prends ce qui ressemble à un pantalon de sport et passe rapidement par ma chambre pour me changer. Je prendrais une douche plus tard.

Je redescends avec tout ce qu'il faut une dizaine de minutes plus tard. Thelia a préparé la poche de glace est en train de la faire tenir sur la cheville de Solange.

— J'ai le reste.

Elle me sourit et récupère les médicaments pour les donner au blessé. Puis une fois que la glace à atténué la douleur, elle monte se changer à son tour.

— Je t'ai amené un pantalon sec.

Solange me sourit en grimaçant. Je le laisse se changer pendant que je range la poche de glaçon dans le réfrigérateur. Puis je m'agenouille devant lui et commence à lui masser la cheville avec de la crème.

— Je ne te fais pas trop mal.

— Je survivrais.

J'entends Thelia passer derrière moi et filer vers le sauna.

— Et dire que j'aurai aimé en profiter.

— Avec ta cheville gonflée, ce ne sera pas une bonne idée. Mais on pourra voir pour le jacuzzi.

Une fin d'année entre amisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant