Je suis pris au dépourvu lorsque les lèvres de Solange se posent sur les miennes. Ce fut fugace et léger, mais je n'ai pas rêvé. Je m'apprête à dire quelque chose lorsque Solange se tourne vers Jonas qui embête Magalie à propos de quelque chose que je n'entends pas.
— Tu peux m'aider à remonter ?
Jonas me regarde, puis Solange, puis moi, puis Solange mais notre blessé ne lui laisse pas le temps de poser la moindre question.
— Je suis fatigué, je voudrais aller me coucher.
Il ne dit rien et obéit. Je reste ainsi, sous le gui, seul, avec le fantôme de son baiser sur mes lèvres.
Je dois avoir l'air stupide à rester ainsi parce qu'Arthur vient me donner une forte accolade.
— Alors, tu es content d'être revenu quand même ?
Je le regarde en me demandant s'il a vu ce qui vient de se passer ? Mais apparemment non. Il agit comme si de rien n'était alors que s'il avait vu Solange m'embrasser, il serait en train de me charrier.
— Oui. Je suis content d'être venu.
— Merci mec.
Il me serre dans ses bras avant de retrouver Thelia qu'il fait virevolter. Ils sont heureux. Jonas redescend se joindre à nous et je décide de continuer à faire la fête avec eux. Vers trois heures du matin, j'abandonne et monte au second. Je fais attention à ne pas faire de bruit. Je m'arrête devant ma porte et ma tête se tourne vers le bout du couloir. Vers la chambre de Solange. Sans que je m'en rende compte, mes pas m'ont mené devant sa porte. Je stoppe le geste que j'allais faire. Il doit dormir. Et qu'est-ce que je dirais si je le réveille ? Quelle excuse ? Je pose mon front contre le bois en soupirant.
— Pourquoi est-ce si compliqué ?
Je retourne dans ma chambre, fatigué. Notre discussion dans le jacuzzi tourne en boucle dans ma tête maintenant que je suis seul avec moi-même. Elle tourne et tourne sans aucune réponse. Et maintenant ? Pourquoi m'avoir embrassé ? Ce serait mentir de dire que je suis venu ici dans le seul but de voir Arthur. Je savais qu'il serait là. Je voulais le revoir. Personne n'a jamais pu le remplacer... et j'avais besoin de le voir. Voir qu'il avait refait sa vie sans moi, pour tourner la page.
Je retire ma chemise et la pose sur la chaise avant d'aller me poster devant la fenêtre. La lune est claire dans le ciel et le paysage enneigé n'en est que plus beau. Je reste à contempler la vue lorsqu'on frappe à ma porte. Je me tourne, surpris. C'est peut-être Arthur qui a besoin de quelque chose ? Je traverse la chambre pour ouvrir. Et là, devant moi, il y a Solange en pantalon de pyjama. Il tend les bras pour les passer autour de mon cou, instinctivement les miens passent dans son dos et il m'embrasse. Oublié le baiser du gui. Non, cette fois-ci, il est plus profond, plus sensuel. Je retrouve le goût de Solange, sa langue taquine la mienne en un baiser intense. Mon estomac se noue, la chaleur monte, toute une panoplie de sensations déferle en moi comme autrefois. Il n'y a toujours eu que Solange pour me faire vibrer comme ça.
Nos bouches ne se quittent pas et je fais quelques pas en arrière pour pouvoir fermer la porte. J'ai l'impression que si je mets ce rempart entre Solange et l'extérieur, il ne fuira pas. Même si c'est lui qui est venu me trouver. Je le maintiens et le tire doucement jusqu'au lit. Son regard noisette ne quitte pas le mien. La lune qui éclaire la chambre donne une atmosphère féérique au moment présent. Une fois que je suis assis sur le lit, Solange fait de même sur mes genoux et continue de m'embrasser. Sa bouche papillonne de mes lèvres à mon oreille, à mon cou sans jamais quitter ma peau. Mes mains caressent et virevoltent sur la peau nue et fraîche de son dos. Il a encore la marque des draps. Je suis les sillons laissés jusqu'à l'élastique de son pantalon. Il se tend et laisse sa tête partir en arrière m'offrant son cou. J'accepte l'offrande et dépose mes lèvres délicatement pour y laisser d'abord des baisers, puis le monde autour de nous disparaît, je me retrouve projeter sept ans en arrière. Mes mains deviennent plus actives, ma bouche plus vorace. Comme si je n'avais jamais oublié, je me réapproprie le corps de Solange. Mes dents mordillent sa peau, laissant une trace alors que son souffle s'accélère. Il a toujours aimé que je le morde juste à la base du cou. Il me pousse et je tombe dos sur le matelas, il reprend la danse pour m'embrasser, sa bouche descend le long des mes clavicules puis de mon torse. Ses jambes prennent appuient de chaque côté de mon corps pour le maintenir. La lune joue avec ses cheveux et cela me rend fou. La chaleur est partout. Mon sexe est dur dans mon pantalon. Solange le sent parce qu'il est juste au-dessus, mais n'y prête pas attention. Il s'attarde sur chaque coin de peau, sur mes tétons qui durcissent. Je me mets à gémir lors que sa langue fait le tour de mon nombril. Il est si proche.
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Une fin d'année entre amis
RomansaSolange, William et Arthur se connaissent depuis le bac à sable et ont toujours été inséparables quoi qu'il advienne. Lorsque Solange, poussé par Arthur, fait sa déclaration à William, il ne s'attendait pas à un oui. Malgré leurs études différentes...