Chapitre 25 ♠️ C

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C'est une nouvelle semaine de cours qui commençait ce lundi matin. Je ne les comptait plus, c'est à peine si j'y faisais attention. Mon premier jour au lycée, ma première semaine, étaient déjà bien loin... Mais ça encore je n'y avais pas fait très attention non plus. Comme-si je m'y étais totalement habituée, comme-si j'étais à ma place... Comme-si je l'avais toujours été, ici.

A mon arrivée, j'avais rapidement pris l'habitude de venir dans le café au bout de ma rue, le seul café du petite centre-ville. J'essayais d'y venir le plus possible avant chaque début de journée, ce matin ne faisait pas exception à la règle.

Poussant la porte vitrée qui déclencha la petite cloche au-dessus, j'entrais dans le bâtiment avec un petit sourire. Clara était déjà prête, à ma table, disposant ma commande. Elle avait aussi pris l'habitude de me voir à la même heure, prenant toujours la même chose.

_Bonjour madame, je l'a salué en l'approchant.

_Combien de fois je devrais te dire que ce n'est pas parce que je suis déjà grand-mère que je suis vieille au point de devoir me vouvoyer?! Enfin, bonjour ma belle !

_Comment vous allez ? Je demandais en m'asseyant à la table.

_Je suis contente de commencer cette nouvelle semaine ! Ah le lundi ! Quelle bonne journée !

_Vous êtes sûrement la seule à penser comme ça...

J'avais simplement ri par la suite parce que c'était vraiment une pensée improbable sauf que je commençais à connaître les personnes que je côtoyais ici, à les comprendre.

Clara était une personne assez surprenante par sa générosité, sa compréhension et pour l'amour qu'elle avait à donner. Non seulement elle donnait tout l'amour dont sa famille avait besoin, mais c'est avec un grand plaisir qu'elle en donnait aussi aux personnes qui entraient dans son café et qui en avaient besoin, aux personnes comme moi.

Clara aimait les lundis parce qu'elle faisait partie des rares personnes à aimer leur travail. Car celui-ci incluait la discussion avec ses clients, être chaleureuse et entendre les nouveaux ragots ; c'était tout ce qu'elle aimait.

_Et toi alors ? Lauren m'a dit que tu as mangé avec eux samedi soir, tu as passé une bonne soirée ? Elle me demanda.

Je n'avais pas pu retenir le rougissement qui s'installait sur mes joues.

_Euh... Oui ! Oui, oui ! Une très bonne... Soirée.

Évidemment, j'omis de lui dire que notre soirée s'était particulièrement bien terminé. Nous nous étions réveillées très tôt dans la matinée, le soleil pas encore levé, paniquées de s'être endormies de la sorte et d'avoir pris le risque d'être vues par Gabriel, nues sur le canapé. J'avais à peine enfilée un pantalon que Lauren m'avait viré de chez elle, seulement couverte de mon soutien-gorge. Quelques heures plus tard on en avait bien rigolé.

Je comprenais sa peur ; notre relation ne faisait que s'améliorer, se renforcer toutefois, il n'en restait pas moins que nous étions pas prêtes à officialiser aux yeux de sa famille, de son fils.

_Tant mieux, la clochette du café résonna à nouveau, je crois bien que je dois retourner au travail... Mais passes à la maison vendredi soir pour dîner, ça me ferait très plaisir et je serais heureuse d'en apprendre plus sur toi !

La femme avait rapidement reprit sa place derrière son comptoir et je l'avais suivie du regard avec un grand sourire. Jusqu'à que je juge que son attention n'était plus sur moi, je perdis vite mon sourire tout en fouillant mes poches avec hâte.

De Camila :

Ta mère vient de m'inviter à un de vos dîners !!!

De Lauren :

Juste une collègueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant