La dernière flamme

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  Nicolas se tenait face à Djafar, une envie meurtrière ne le quittant plus. Notamment depuis qu'il avait assisté à la décadence de son dragon, Djaär, manipulé comme il l'avait été, il serait certainement impossible de le contrôler de nouveau. En y songeant, il se demanda si Hargon et lui étaient encore en vie où s'ils avaient péris dans leur chute.

— Tu es donc venu me tuer, venger la mort de ton dragon, venger ta triste et misérable vie de sauvage. Pour quoi faire ? Crois-tu sincèrement que cela t'aidera à vivre mieux ?

Djafar épousseta ses épaules, les cheveux en bataille, une marque rouge sur la joue et son long manteau légèrement déchiré. Il pouffa de rire puis passa quelques mèches de ses cheveux sombres en arrière.

— Tu ne vivras pas mieux que tu ne vis aujourd'hui. Tu resteras le sauvage, tu resteras un être à part et tuer le roi, gagner une guerre, reprendre un Royaume... toute cette mascarade ne te permettra jamais de devenir un homme ordinaire. Tu comprends ? Notre famille n'a rien d'ordinaire !

Nicolas ne pouvait guère dire le contraire, notamment en se rendant compte de la folie de son oncle. Étaient-ils donc tous voués à vivre avec un don empoisonné ou bien sombrer dans la folie ? Dans ce cas, était-ce réellement bon de donner sa vie pour laisser vivre sa progéniture ?

— Pose donc l'épée que tu as ramassé et bats-toi comme un homme le ferait, bats toi à la force de tes poings. Laisse toi bercer par ta rage mon neveu.

Djafar lui dit cela tout en écartant les bras et penchant la tête sur le côté. Tout autour d'eux était détruit, des cadavres gisaient au sol, des cris s'élevaient dans le ciel et les deux dragons n'avaient toujours pas refait irruption comme disparu à jamais. Il toisa longuement Djafar sans un mot, les lèvres pincées et le cœur lourd. Tout en gardant ses yeux de feu plongés dans ceux glacials du roi. Il lâcha l'épée qu'il avait ramassée, le bruit métallique de la lame contre la pierre résonna sur toute la grande place et un mesquin sourire étira les lèvres du roi.

— Ce soir, l'un de nous deux périra, lança-t-il de sa lourde voix.

— Voyons voir qui aura la chance de voir la guerre prendre fin dans ce cas, grogna Nicolas.

Le regard de son oncle, son visage, ses expressions... tout chez cet homme le rebutait et alimentait sa haine un petit peu plus à chaque fois. En songeant à tout ce qu'il avait traversé pour arriver à cette confrontation, Nicolas hésita le temps de quelques secondes, se demandant si tous ces sacrifices en avaient valu la peine, si ce n'avait pas été égoïste de faire tout cela en partie pour se venger. Cette lueur de doute qui l'avait parcouru disparut rapidement quand Djafar s'approcha de lui et écrasa ses phalanges décorées de bagues contre sa figure.

Nicolas cracha sur le sol alors que son pouls palpitait dans sa joue, là où un bleu se formait déjà. Il serra les mâchoires et se jeta sur lui. Il entoura ses bras autour de sa taille et le poussa en arrière, faisant glisser ses pied dans la poussière. Djafar s'accrocha à la chemise déchirée de Nicolas et tout deux se retrouvèrent sur le sol, l'un tentant de prendre le dessus sur l'autre. Quand Nicolas se retrouva à cheval sur lui, il leva son poing au dessus de son visage et l'abattit contre sa mâchoire avec une force décuplée par la colère. La tête du roi valsa sur le côté et du sang s'échappa de sa bouche. Il grimaça avant d'enrouler ses jambes autour de la taille de Nicolas, il serra si fort qu'il réussit à le faire basculer sur le côté et s'empressa de le rouer de coups, sans vraiment prendre le temps de s'appliquer, il le giflait, le griffait et le frappait au visage, sur le torse, les bras... Nicolas lui saisit le poignet soudainement et put alors croiser le regard de son ennemi.

Le Maître des DragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant