Paraviel, le village fortifié

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Ce matin là, les oiseaux piaillaient, le vent soufflait dans les feuillages des hauts arbres et quelques petites fleurs blanches voltigeaient dans les airs. Les enfants jouaient dans les rues de pavés, les adultes s'affairaient et les plus nobles restaient généralement chez eux.

Non loin du village, une jeune femme s'entraînait au combat avec un homme ayant deux fois son âge. Il était grand, fort, ses longs cheveux blancs étaient attachés en une queue basse et il ne cessait de pousser des cris pour se donner de la force. Frappant toujours plus fort contre l'épée de la jeune femme.

En un coup précis et parfaitement contrôlé, il fit voler son arme qui retomba dans l'herbe verte, ainsi, il put la menacer de sa pointe argentée.

— Ta défense est trop faible Yselda, je t'ai déjà dit de ne jamais baisser ta garde.

— Facile à dire quand on est un géant !

— Ramasse donc ton épée, ordonna-t-il en baissant la sienne.

— Je l'ai nommée Jade, grogna-t-elle tout en ramassant son arme qu'elle rangea dans son fourreau dorsal.

Elle posa ses mains sur ses hanches et prit une grande inspiration, appréciant alors quelques secondes la fraîcheur de cette matinée. Les collines qui entouraient son village étaient si belles, si grandes et non loin d'ici se trouvait une immense forêt de sapins. Derrière celle-ci, on pouvait encore voir les sommets enneigés et cachés derrière les nuages.

— Allez, que dirais-tu d'aller boire ? proposa-t-il en lui donnant une tape dans le dos.

En guise de réponse, Yselda lui sourit et tous deux retournèrent au village. C'était un endroit caché dans les collines, des voyageurs s'y rendaient souvent, les auberges étaient accueillantes et chaleureuses. De plus, à quelques kilomètres au Sud se trouvait un grand lac dans lequel on pouvait se baigner. C'était un endroit que bon nombre de personnes aimaient.

Yselda et son ami entrèrent dans la taverne, ils furent accueillis comme il se doit. Des pochetrons tapèrent leurs chopes sur les tables, d'autres les saluèrent poliment et Arnold ouvrit grand les bras tout en dévoilant ses dents mal alignées et jaunies dans un sourire enjoué.

— Bienvenue chez vous mes amis ! Je me doute que vous prenez toujours la même chose ?

Ils lui répondirent par un hochement de tête tout en s'asseyant à une table en bois parfaitement sculptée. Yselda quitta son fourreau et le cala dans un coin, elle appuya ses bras sur la table, posa sa tête sur ses mains et fixa l'homme devant elle.

Ce dernier tapotait ses doigts sur les bords, attendant patiemment sa boisson. Il aimait boire, parfois, il buvait même trop et alors elle était obligée de prendre soin de lui jusqu'à ce qu'il décuve.

— Cesse de me fixer comme ça.

— Comment as-tu rencontré maman ?

— Je t'ai déjà conté cette histoire une centaine de fois !

— J'aimerais l'entendre à nouveau...

Son père leva ses yeux bleus vers elle, poussa un profond soupir mais sourit tendrement. Arnold posa les chopes sur la table, adressa un fier clin d'œil à Yselda puis les laissa discuter tranquillement. Ils burent une gorgée de leur boisson amer en même temps puis la jeune femme attendit qu'il lui raconte à nouveau cette histoire qu'elle aimait tant entendre.

— Je l'ai rencontré près des montagnes, alors que je chassais avec mes frères. Je t'avoue l'avoir trouvé magnifique dès le premier regard, elle avait de si beaux cheveux bruns, de beaux yeux verts comme des émeraudes et des courbes majestueuses...

Le Maître des DragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant