Louise

Conte 1 - Partie 2/2

Louise a travaillé le reste de la journée à son bureau, regardant encore et encore les photos de la scène de crime et cherchant dans les archives si ce genre de meurtres avaient déjà eu lieu, sans succès.

L'inspecteur Gregory Guadel arrive d'un pas rapide, la sortant de sa réflexion.

-Louise, les parents des enfants sont prêts à être interrogés.
-Ils ont demandé un avocat?
-Non. Ils ne doivent pas se rendre compte qu'ils sont mis en cause.
-Bon j'arrive.

Louise rassemble ses papiers, les glissent sous son bras et suis Gregory jusqu'au 7 eme étage dans les salles d'interrogatoire.

Elle se place devant la glace sans tain et regarde les parents qui eux, donc, ne peuvent pas la voir.

Elle observe leurs visages décomposés, leurs yeux rougis par les larmes et leurs regards plongés dans un vide de désespoir.

L'une de ses collègues lui fait un signe de la tête:

-Tu peux y aller, on est train d'enregistrer.
-Ok.

Louise ouvre la porte et la referme derrière elle. Les visages des parents se lèvent à l'unisson vers l'enquêtrice.

-Madame et Monsieur Johnson, veuillez accepter toutes mes condoléances.

Sa voix est douce et réconfortante. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait ce genre de chose.

Ils la remercient d'un hochement de tête tremblant.

Elle s'assoit en face d'eux et pose les dossiers sur la table.

-Je vais devoir vous poser quelques questions. Je sais que c'est difficile mais votre aide nous est précieuse.

La femme s'essuie les yeux:

-Oui... nous comprenons.
-POURQUOI ONT-ILS FAIT ÇA BORDEL?!?!

L'homme s'est levé brusquement en hurlant.

Louise fait un signe de la main vers la vitre derrière elle pour faire comprendre à ses collègues qu'elle gère la situation et de ne pas intervenir.

-Calmez-vous monsieur! Ce n'est pas en réagissant ainsi que nous allons trouver le responsable! Asseyez vous!

Il pousse un long soupir de désespoir  et se rassois en pleurant.
Sa femme lui prend la main et se sert contre lui.

-Ils vont trouver le responsable mon amour.
-Nos enfants sont mort Ashley!!! Qu'est-ce que j'en ai à foutre de savoir de qui il s'agit maintenant... Notre vie est détruite. Et personne ne pourra nous aider.

Louise essaye de lui montrer son empathie:

-Je compr...
-VOUS NE COMPRENEZ ABSOLUMENT RIEN!!! VOUS ÊTES QUI VOUS?! UNE CONNASSE DE FLIC!!! ALORS NE DITES PAS QUE VOUS COMPRENEZ!!!

Louise a l'habitude de ce genre de réactions, elle ne va pas se laisser intimider aussi facilement.

-Vous devriez sortir vous calmer. Je vais poser des questions à votre femme.
-Oui chéri. Écoute la, va prendre un café. Je reste là.
-Tu n'as pas à répondre à ses questions!
-Joshua s'il te plaît...

Il regarde tour à tour sa femme puis Louise et finit par se lever.

-Très bien.

Il sort de la salle en claquant la porte.

-Veuillez excuser mon mari il est...
-Ne vous inquiétez pas. C'est normal après  ce qu'il vient de vous arriver. Maintenant, acceptez vous de répondre à mes questions ou voulez vous un avocat?
-Un avocat?!
-Il faut que vous sachiez que d'avoir laissé vos enfants aussi jeunes seuls en pleine nuit n'est largement pas en votre faveur.
-Qu...quoi?!
-Pourquoi ne les aviez vous pas confiés à un baby-sitter?
-Et bien... en fait... c'est ce que nous avons fait. Mais nous sommes rentrés bien plus tard que prévu et la jeune fille devait partir à 23 heures. Elle nous a appelés et comme ils dormaient nous nous sommes dit que ce n'était pas si grave. Et puis... la police nous a dit...

Sa voix se brise en plein milieu de sa phrase et elle fond en larme.

-C'est notre faute! Vous avez raison!
-Je n'ai pas dit ça... vous ne devez pas culpabiliser ainsi... calmez vous madame...
-Co... comment sont-ils mort?!

Personne ne leur a donc rien dit?!

-Euh... et bien... tant que l'autopsie n'a pas été faite nous ne pouvons...
-Dites moi!
-Nous... pensons que votre fils a été étouffé...
-Et Lilia?
-Nous ne sommes encore sur de rien en ce qui la concerne... vu l'état du corps...

Louise se coupe aussitôt. Elle n'aurait pas dû dire ça.

La femme relève les yeux vers Louise, une grimace d'incompréhension et d'horreur sur le visage.

-Je... je crois que je vais... vomir.

Elle se lève précipitamment et court vers la porte avant de sortir de la pièce à toute allure, une main couvrant sa bouche.

Louise se lève d'un bon.

-Madame Johnson!...

Elle est déjà loin dans les couloirs à la recherche de toilettes et Louise laisse tomber.

Elle reprend ses dossiers et sort.

-Bon... je crois qu'on ne va pas obtenir grand chose d'eux. Trouvez moi le nom,  le numéro et l'adresse de cette Baby-Sitter. C'est elle qui a vu les enfants en derniers. Elle pourra peut être nous en dire plus.
-D'accord.
-Il est tard. Je crois qu'il faut que je dorme. Je reviens demain à la première heure. Appelez moi si il y a du nouveau.

*****

Louise est comme prévu rentrée chez elle et après toutes ces émotions de la journée elle s'est endormie en moins de quelques minutes, effondrée sur son lit.

Mais le bruit de son portable la sort de son sommeil profond.
Elle regarde l'heure sur son réveil: deux heures du matin. Elle baille, s'étire et attrape son téléphone avant de décrocher :

-Allo?
-Louise, c'est Gregory.
-Qu'est-ce qu'il se passe?
-Il y en a eu un nouveau.
-Un nouveau quoi?
-Il y a eu un nouveau meurtre.